Les comparaisons entre tailles d’entreprises, notamment entre les TPE et les autres tailles sont difficiles à opérer.
En 2022, l’Insee recense 5 237 839 entreprises (unités légales) dont 326 203 filiales, soient 4 911 636 entreprises au sens le la loi LME (visant à recenser les entreprises avec leurs filiales intégrées).
Noter que l’Insee ne différencie pas les microentreprises des autres entreprises individuelles ; à tort, l’Insee dénomme microentreprises l’ensemble des TPE, sans pourvoir chiffrer le nombre de microentreprises (sous statut fiscale et social d’autoentrepreneur).
⇒ Quelques points de repère par taille d’entreprise.
Sur la totalité des entreprises, hors l’agriculture et les activités financières.
♦ Les TPE sont, en termes d’unités légales, 91,7% des unités légales (4 800 804 entreprises) et un peu plus en termes d’entreprises au sens de la loi LME (96,3%).
♦ Ces entreprises emploient 17,4% des salariés. Ajoutons les non-salariés pour situer l’emploi réel : ils sont en 2022, 1,898 millions dit classiques et 1,697 autoentrepreneurs actifs économiquement soit 3,595 millions ; cumulés avec les salariés (2,715 millions), les personnes en emploi au sein des TPE (hors les conjoints collaborateurs) sont 6,310 million. Le calcul est certes faussé par les autoentrepreneurs actifs mais travaillant à temps partiel, alors que les salariés sont en temps plein.
L’effectif des personnes en emploi dans le secteur privé chiffre ainsi 15,575 millions de salariés + 3,595 millions de non-salariés soit un total de 19 170 million.
Les TPE représente alors 32,9% des personnes en emploi, et environ 30% si l’on ne prend en compte que la moitié des autoentrepreneurs actifs(dont la moitié sont en activité secondaire) pour se rapprocher des salariés à plein temps.
♦ Si les TPE sont peu souvent en filiale (69 317 ou 1,4% des unités légales des TPE), c’est nettement moins le cas pour les PME (157 714 filiales ou 47,8% de filiales parmi les unités légales, qui sont 330 387) et bien sur moins encore le cas pour les ETI (69 453 filiales et 90,6% des unités légales, qui sont 76 658) ou des grandes entreprises (29 659 ou 99% des unités légales, qui sont 29 990).
L’insee propose ensuite la plupart des données en ne prenant plus en compte globalement les libéraux (considérés comme non marchands).
La comparaison entre les TPE et les autres catégories est peu opérationnelle, notamment quand on observe la valeur ajoutée calculée différemment chez les non -salarié (non prise en compte de leur rémunération, voire de leurs charges afférentes) ou encore la moyenne de tel item par salarié EQTP. Je donne toutefois ces données pour observer les ordres de grandeur.
♦ En ce qui concerne les PME, elles sont au nombre de 330 387 unités légales et emploient 29,4% des salariés ou 25% des personnes en emploi.
⇒ Les activités marchandes selon les catégories de taille (au sens LME).
Pour une comparaison plus juste il faudrait exclure les non-salariés microentrepreneurs inactifs. Nous n’observerons alors que les tendances fort explicites.
Les TPE sont trés présentes au sein des services marchands, alors que les ETI et les grandes entreprise le sont bien plus dans l’industrie.
Les TPE et les PME sont plus présentes dans la construction, que les ETI et les grandes entreprises.
Les PME, les ETI et les grandes entreprises sont plutôt plus présentes dans le commerce que les TPE.
Quand au transport, on constate une proximité entre les 4 catégories de taille.
Ces mêmes distinctions se retrouvent quand on observe les emplois salariés (mais non prise en compte des non-salariés) par activité et catégorie.
⇒ Les données globales selon l’Insee.
♦ Le tissu productif marchand est fortement concentré : un peu plus de 300 grandes entreprises (au sens LME) occupent 28% du total des salariés et contribuent à 32% de la valeur ajoutée.
♦ Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI et les GE jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur (88% du chiffre d’affaires à l’export, 28 pour les ETI et 60 pour les grandes entreprises). Ces exportations concernent principalement le secteur de l’industrie (66% des exportations des ETI et GE) et dans une moindre mesure le commerce (16%) et les transports (9%).
Les PME représentent une part beaucoup plus faible (10%) du total des exportations, essentiellement concentrées dans l’industrie et le commerce. Les microentreprises, tournées vers une économie de proximité, ne pèsent que pour 2% dans le total des exportations. Le chiffre d’affaires à l’export est souvent réalisé par des petites entités spécialisées dans les activités d’import-export du commerce de gros ou dans les services de conseil (gestion, ingénierie, informatique, etc.).
♦ Alors que 97% des microentreprises sont indépendantes d’autres entreprises, les PME se partagent entre entreprises indépendantes (50%) et celles appartenant à un groupe français (43 %) ou plus rarement à une multinationale (8 %). Les ETI et les GE sont en revanche majoritairement détenues par un groupe français ou une multinationale. Plus précisément, les ETI appartiennent pour 41% d’entre elles à un groupe franco-français et 53% à une multinationale soit française (28%), soit étrangère (25%). Enfin, les GE appartiennent presque toujours à une multinationale, française (pour 67%) ou étrangère (30%).
♦ De par leurs activités orientées vers l’industrie, les GE, et en particulier celles sous contrôle français, ont davantage d’immobilisations corporelles par salarié que les ETI, les PME ou les microentreprises. Elles dégagent également une plus forte valeur ajoutée par salarié (productivité apparente) et versent des salaires plus élevés de 15% par rapport à ceux des PME et de 10% par rapport à ceux des microentreprises. Les GE et les ETI présentent des taux de marge plus élevés (respectivement 29% et 27%) que ceux des PME (22%), et plus particulièrement les GE multinationales sous contrôle français (30%), ce qui est cohérent avec une intensité capitalistique plus élevée.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8290682