Si la fréquentation a chuté dans les hôtels, la situation est assez inégale en France ; de plus les hébergements hors hôtels ont beaucoup moins souffert.
À partir du mois de mars, les français sont moins souvent partis en vacances que les années précédentes, y compris pendant l’été, à l’exception de février. Les taux de départs des résidents en juillet, août et septembre 2020 ont été inférieurs de 1 à 4 points par rapport aux deux années précédentes, ce qui équivaut également à 2% de nuitées marchandes de moins sur les mêmes mois d’été.
⇒ La fréquentation des hôtels
La baisse des nuitées hôtelières est particulièrement forte en Île-de-France (-65%), qui accueille habituellement un tiers des nuitées passées en France métropolitaine. Cette région représente surtout la moitié des nuitées de touristes provenant de l’étranger et le tiers des nuitées du tourisme d’affaires.
Le Grand Est est la deuxième région la plus touchée avec une baisse de plus de moitié des nuitées.
Dans les autres régions, la fréquentation hôtelière diminue de 39 à 46% par rapport à 2019.
En mars, les hôtels ont massivement fermé. Le taux d’ouverture a chuté de 68 points en un mois pour s’établir à 23% en avril. Au deuxième confinement, fin octobre, les restrictions et les fermetures ont été moins importantes, avec un taux d’ouverture de 60%.
Destinations hôtelières privilégiées : bord de mer, campagne et montagne
La baisse de la fréquentation hôtelière en Île-de-France explique en effet à elle seule 57% de la baisse nationale. Les hôtels des Hautes-Pyrénées, notamment du site de Lourdes, et des départements alsaciens subissent également des baisses de fréquentation importantes.
À l’opposé, la baisse de la fréquentation hôtelière est inférieure à 30% dans plusieurs départements à dominante rurale ou montagneux, éloignés des grandes zones urbaines (la Corrèze, le Cantal, la Creuse, l’Ardèche ou la Lozère mais aussi des départements du massif alpin, la Savoie, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence).
9 départements font exception : 7 sont situés dans le Massif central (Ardèche, Aveyron, Cantal, Creuse, Haute-Loire, Lot et Lozère), 2 dans le Jura et les Hautes-Alpes ; la fréquentation hôtelière y a augmenté sur les 3 mois d’été 2020 par rapport aux 3 mois d’été 2019.
♦ Beaucoup moins de clients dans les hôtels haut de gamme
Les hôtels les plus haut de gamme (classés 4 et 5 étoiles) ont le plus pâti de la situation. Au second semestre, la baisse du nombre de nuitées atteint 60% dans les hôtels contre 45% dans les autres catégories d’hôtels.
♦ La clientèle résidente limite la baisse de fréquentation durant l’été 2020
Aux mois de juillet, août et septembre, la fréquentation des hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) connaît un certain regain, essentiellement grâce à la clientèle résidente. Le nombre total de nuitées passées dans ces hébergements atteint 77% du niveau de 2019.
La part des touristes non résidents dans l’ensemble de la clientèle a chuté fortement, passant de 31% en 2019 à 17% en 2020.
⇒ Les séjours ont été privilégiés dans les résidences secondaires, la famille ou chez des amis
Les nuitées ne diminuent que de 12% entre 2020 et 2019 dans ces hébergements, alors qu’elles baissent de 26% dans l’ensemble des hébergements marchands (hôtels, campings, hébergements individuels loués par des particuliers, y compris via les plateformes de réservation internet, etc.).
Les nuitées passées dans les hébergements non marchands ont même progressé durant l’été 2020 par rapport à l’été 2019. Le tourisme intrarégional s’est développé en 2020, les résidents voyageant beaucoup plus souvent à l’intérieur de leur région. Le tourisme lors des fêtes de fin d’année s’est également beaucoup reporté sur ces hébergements non marchands.
Les campings : le nombre de nuitées passées en camping est revenu à 84% de son niveau de l’été 2019 (que ce soit pour les campings haut de gamme ou pour les campings au confort plus modeste). Si la baisse de fréquentation est globalement de 16%, elle est plus limitée dans les campings situés en montagne (-2%) ou dans la campagne (-13%). Près des deux tiers des nuitées effectuées par ces touristes non résidents ont eu lieu dans les campings pendant l’été 2020 (46% en 2019).
⇒ La fréquentation hôtelière plus impactée en Espagne
Partout en Europe, les hôtels ont connu une chute brutale de leur fréquentation à partir du mois de mars, suivie d’une relative reprise en été qui ne s’est pas prolongée au quatrième trimestre.
En Espagne, le rebond de l’été a été très atténué comparativement aux trois autres pays européens à fort potentiel touristique estival : Allemagne, France et Italie. Les nuitées des non-résidents représentent 60% de l’ensemble des nuitées touristiques en Espagne, contre à peine un tiers en France.
Les évolutions sont comparables en France et en Italie jusqu’en novembre, mais elles se différencient en décembre du fait de restrictions de déplacements très contraignantes en Italie pour les fêtes de fin d’année.
Pour en savoir davantage : Bilan touristique 2020 – Insee Focus – 235