Extraits de l’interviewe de Thierry MILLON, directeur des études d’Altares, à l’Observatoire de la Petite Entreprise,
Hors les liquidations judiciaires d’entreprises d’autres formes doivent aussi être observées.
“De nombreux dispositifs ont permis de sauver, au moins provisoirement, plus de 20 000 entreprises qui auraient pu, selon les prévisions, entrer en procédure collective en 2020. Rappelons-le : sans la pandémie Covid 19, plus de 52 000 entreprises, comme en 2019, étaient attendues au tribunal cette année.”
⇒ La situation actuelle
“De nombreux secteurs ont retrouvé 80% à 90% de leur niveau d’activité habituel… Si les activités BtoB résistent mieux que les activités BtoC, il demeure que la fermeture administrative des entreprises de restauration ou de loisirs a fortement pénalisé de nombreuses branches connexes.
La mise sous perfusion de l’économie a cependant permis de figer les difficultés et de geler les dépôts de bilan de la plupart des activités. Mais ce constat en trompe l’oeil masque des détresses financières fréquentes. Les retards de paiement des entreprises, notamment des TPE, ont atteint un plus haut sur quinze ans cet été. Les factures devaient attendre un mois de plus dans la restauration et les débits de boisson, une vingtaine de jours supplémentaires dans l’immobilier, les services, le commerce de détail…”
⇒ et en 2021, voire plus tard ?
“Le premier trimestre 2020 avait bien débuté. Avant Covid, les défaillances d’entreprises reculaient de 20%. Sur le dernier trimestre, le recul, en dépit du Covid, est deux fois plus rapide. Cela devrait permettre de placer début 2021 sur les bons rails. Toutefois, le temps viendra où il faudra débrancher les perfusions et l’heure de vérité sonnera alors. Nous pourrions avoir sur l’ensemble de l’année 2021 plus de 60 000 défauts soit près de deux fois plus qu’en 2020″
⇒ il est d’autres formes que la liquidation
“Les liquidations directes représentent les deux tiers des ouvertures de procédures. Nous sommes désormais à trois sur quatre….Chaque entreprise défaillante menace en moyenne quatre emplois directs à commencer par celui du dirigeant.
Or, anticiper et prévenir est la clé du rebond. Le mandat ad ’hoc offre une sortie réussie près de neuf fois sur dix, la conciliation trois fois sur quatre, la sauvegarde une fois sur deux et le redressement judiciaire une fois sur quatre.”
Pour en savoir davantage : Observatoire de la Petite Entreprise – Fédération des Centres de Gestion Agréés – FCGA