La dixième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 29 décembre 2020 et le 15 janvier 2021, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en décembre 2020.
Si l’activité repart légèrement, l’inquiétude demeure face à un 3éme confinement.
En décembre, l’activité repart légèrement à la hausse, 35% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité a diminué et 3% dans une entreprise à l’arrêt (après respectivement 39% et 4% en novembre). La reprise de l’activité dans le secteur du commerce explique en grande partie la légère amélioration de l’activité de l’ensemble de l’économie au cours du mois de décembre.
⇒Situation selon les secteurs d’activité
♦ Les commerces :
*Les entreprises du commerce et de réparation d’automobiles et de motocycles sont les plus concernées par les fortes baisses de l’activité (les entreprises dont l’activité a diminué en décembre représentent 52% des salariés dans ce secteur, dans plus de 60% des cas en raison d’une perte de débouchés), alors que moins d’1% des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité a augmenté.
*À l’inverse, le commerce de gros (hors automobile et motocycle) est bien moins touché : en décembre, 6% de ses salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est inchangée, et 10% dans une entreprise dont l’activité a augmenté par rapport à ce qui était prévu. D’ailleurs, trois salariés sur dix travaillent dans une entreprise du commerce de gros qui déclare n’avoir rencontré aucune difficulté (ce qui est une situation beaucoup plus rarement invoquée dans les deux autres sous-secteurs).
*Dans le commerce de détail les pertes d’activité sont importantes, puisque 34% des salariés du commerce de détail travaillent dans une entreprise dont l’activité a diminué en décembre.
Mais les salariés d’une entreprise dont l’activité est inchangée sont plus nombreux (45%) et surtout, ils sont 19% à travailler dans une entreprise dont l’activité a même augmenté en décembre. En outre, c’est dans le commerce de détail qu’on trouve le plus de commerces dits « non essentiels » (8% des salariés à l’arrêt en novembre) et donc où l’activité a le plus rebondi en décembre.
Les difficultés que les détaillants déclarent avoir rencontrées fin décembre reflètent elles aussi cette hétérogénéité : difficultés financières (16%), gestion des questions sanitaires (16%), fermetures ou restrictions administratives (11%), manque de personnel (10%), autres difficultés (12%) et aucune difficulté (16%).
♦ Les très fortes baisses d’activité sont de plus en plus concentrées dans quelques secteurs : HCR, services aux particuliers et dans une moindre mesure commerce et services aux entreprises. La situation s’améliore toutefois un peu en décembre dans les secteurs les plus affectés par la crise, avec un léger recul des interruptions complètes d’activité, tant dans les HCR (34% d’arrêt total de l’activité en décembre, soit 4 points de moins qu’en novembre) que dans services aux particuliers (14%, soit – 3 points), dont 25% dans les arts, spectacles et activités récréatives (soit 4 points de moins qu’un mois plus tôt).
⇒ Les principales causes de difficulté
*La perte de débouchés en légère hausse par rapport au mois précédent (60% après 56).
*Les restrictions administratives (32% après 39) ; elles diminuent très fortement en décembre dans le commerce (32% après 65), mais reste la raison principale des baisses d’activité dans les services aux particuliers (75% après 77) et les HCR (74%, stable).
*La part d’entreprises ne rencontrant aucune difficulté est en légère hausse (28% après 26). Dans les HCR, la moitié des salariés travaillent dans une entreprise qui fait face à des difficultés financières à la date du 31 décembre.
⇒ Les réductions d’effectifs,
sont plus fréquentes dans les secteurs fermés mais ne s’y limitent pas : 16% des entreprises sont dans ce cas (HCR, 37%). Elles prennent surtout la forme d’annulation ou de report d’embauches prévues (56%), mais aussi de non renouvellements de CDD (48%) ; les licenciements de CDI sont en hausse (16% après 12).
Avec les réouvertures administratives, le recours au chômage partiel diminue légèrement, notamment dans le commerce, les services aux particuliers et les services aux entreprises : 2,4 millions de salariés auraient effectivement été en activité partielle (soit environ 13% des salariés du privé), après 3,1 millions en novembre, soit une baisse de 22%.
Le recours effectif ou envisagé à l’aide à l’embauche d’un jeune et à l’activité partielle de longue durée progresse légèrement : 47% des salariés travaillent dans une entreprise qui a déjà recouru ou envisage de recourir à l’aide à l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans : recours à l’aide à l’apprentissage (49%), au contrat de professionnalisation (35%) et recours à l’APLD (12%).
⇒ 68% des salarié étaient au travail et 20% en congés.
Fin décembre, 50% des salariés étaient sur site et 18% en télétravail, 20% en congés, 5% en chômage partiel complet, 6% en arrêt maladie.
25% étaient en télétravail (au moins un jour comme en novembre) ; Ils sont toutefois moins nombreux à l’avoir été toute la semaine (39% d’entre eux, soit 10 % de l’ensemble des salariés, après 44% en novembre) ; 43% l’ont été entre 2 et 4 jours par semaine (11% des salariés), 11% un jour par semaine (3% des salariés) et 7% uniquement quelques jours dans le mois (2% des salariés).
La fréquence de télétravail croît fortement avec la taille d’entreprise ; elle est élevée dans l’information communication, les activités financières et d’assurance, les activités immobilières et le service aux entreprises.
⇒ Les perspectives de reprise
Début janvier, les perspectives sont globalement inchangées par rapport à début décembre, mais les anticipations de retour très rapide à la normale (d’ici un à trois mois) baissent de 2 points (6% début janvier). L’incertitude reste très élevée (34% début janvier).
La part des entreprises qui seraient affectées de manière durable est stable (13%). 27% des salariés travaillent dans des entreprises dont l’activité est déjà revenue à la normale.
Enfin plus d’un quart des salariés travaillent dans des entreprises qui n’anticipent aucune difficulté lors de la reprise, comme un mois plus tôt.
Pour en savoir davantage : Activité et conditions d’emploi de la main d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 : enquête flash – Ministère du Travail (travail-emploi.gouv.fr)