Les bénéficiaires de France initiative, réalistes face au covid, s’emploient à “s’adapter” à la situation.


"Survivre avant de rebondir • La survie, priorité des entrepreneurs en 2021 • 4 400 entrepreneurs, financés et accompagnés par Initiative France, ont participé à l’enquête nationale menée par le réseau du 26 novembre au 13 décembre 2020. Janvier 2021 © Initiative France Les entrepreneurs dans la crise", Initiative France, janvier 2021

Méthodologie : enquête conduite en ligne du 26 novembre au 13 décembre 2020 par questionnaire auto-administré auprès des entrepreneurs financés et accompagnés par les associations du réseau Initiative France. 4 781 dirigeants d’entreprise, situés sur tout le territoire français – métropole et outremer, ont répondu à l’enquête. 4 400 réponses jugées complètes et fiables ont été retenues.

 

Les entrepreneurs s’adaptent « en mode survie »; s’ils restent combattifs, ils n’en sont pas moins inquiets.

⇒ Caractéristiques des entreprises répondantes :

* Ancienneté : 15% ont moins d’un an, 55% ont entre 1 et 3 ans, 14 % ont entre 3 et 5 ans et 16% ont plus de 5 ans.
* 55% ont été soutenues par Initiative France pour leur création, 31% pour une reprise et 14% pour une première phase de croissance.

*Secteurs d’activité : commerce (22%), HCR (20%), services aux entreprises (16%), industrie (14%), éducation /santé (9%), BTP (8%), Services aux particuliers (7%), transports (3%), agriculture (2,4%) immobilier (0,4%).

*Forme juridique : SARL (26%), SARL unipersonnelle, EURL, EIRL (27%), SAS (21%), SASU (13%), entreprise individuelle (7%), auto-entrepreneur (3%) ; 84% sont sous forme sociétaire.

*Localisation : 60% sont en centre-ville ou à la périphérie d’une ville et 40% en milieu rural ; parmi eux 19% sont localisés dans un QPV et 20% dans une ZRR.

*En termes de profils des chefs d’entreprise, 61% sont des hommes et 39% des femmes ; 48% ont plus de 45 ans, 46% de 30 à 45 ans et 6% moins de 30 ans.

⇒ Chiffre d’affaires et effectif

*14% ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 500k€ en 2019, 46% entre 50K et 200k€, 22% entre 200 et 500k€, et 19% en-dessous de 50k€.

*Au démarrage de leur activité, 87% de ces entreprises disposaient d’un effectif de moins de 5 salariés. En février 2020, avant le début de la crise, 78% avaient moins de 5 salariés (40% avec 1 seul salarié).

⇒ Face au covid, un fort instinct de survie, mais une situation grave

♦ Pour 64% la situation est grave (dont 28% très grave et 2% fatale), ni grave, ni positive (27%), positive (10%).

Les dirigeants d’hôtels-cafés-restaurants (HCR) et les entrepreneurs installés dans les QPV sont les principales victimes de la crise : 85% des dirigeants des HCR jugent la situation grave ou fatale. C’est aussi le cas de 78% des commerçants ayant connu une fermeture administrative pendant les 2 confinements, et de 70% des entrepreneurs installés en QPV.
Malgré la reprise de l’activité, l’été n’a pas permis de compenser les pertes liées au premier confinement.

 

♦ Les entrepreneurs se sont moins rémunérés, voire pas du tout pour 1/3 pendant la crise ; ceux localisés dans les QPV ont été en situation plus difficile (23% se sont rémunérés normalement vs 31 pour les autres).

 

Quels mots expriment leur ressenti ?

L’optimisme est en forte baisse depuis le printemps et le “ne sait pas” en forte hausse : 60% étaient optimistes en mai vs 46 actuellement, alors que 37% ne savent pas se prononcer (17% en mai) ; ils sont même un peu moins pessimistes (18 vs 23% en mai). Noter que 68% des chefs d’entreprise du BTP se disent optimistes.

 

Sollicités pour qualifier leur ressenti en choisissant 3 réponses parmi des 10 mots proposés, les mots exprimant :

*une attitude positive domine : combattif (54%), motivé (37%), confiant (21%), serein (8%)

*alors que ceux exprimant l’inquiétude (39%) et le doute (27%) sont une seconde position,

*Peu se positionnent comme angoissé (18%), résigné (9%) ou démotivé (8%).

 

Les femmes se disent d’avantage inquiètes (42%), angoissées (23%) et résignées (11%), souvent investies dans des secteurs plus impactés par la crise. Les plus de 45 ans se disent moins combattifs (40%).

 

De fait, 76% vont se battre pour garder leur entreprise ouverte. Si c’était à refaire (créer ou rependre), 69% acquiescent vs 20% qui ne le referaient pas, 11% ne sachant pas.

⇒ Ce qu’ils craignent dans un proche avenir (3 réponses possibles) :

*59% craignent un 3éme confinement,

*39% une baisse de la consommation,un changement des centres d’intérêt des consommateurs (12%), une concurrence plus vigoureuse (19% dont 7 par les plateformes), des plans sociaux de grandes entreprises de leur territoire (9%),

*39% des reports de paiement de prêt et charges qui vont peser, 38% le manque de fonds propres,

*Leur épuisement et isolement (19%),

*la démobilisation ou le départ de salarié (8%).

 

27% ne savent pas s’ils pourront maintenir leur activité en 2021, alors que 71% y comptent bien.

⇒ Pour faire face, 

♦ 40% veulent développer leur stratégie commerciale, et 21% prévoient de repositionner leur activité ; 55% envisagent de faire évoluer leur offre de produits et services.

♦ 31% envisagent de nouveaux partenariats et d’accentuer leur réseautage.

 

♦ 30% des entrepreneurs qui déclarent que leur activité doit évoluer en 2021 ont comme projet la digitalisation de leur activité, à la fois pour développer leur stratégie commerciale et pour mieux se faire connaître. D’ailleurs 89% disent vouloir continuer à utiliser les solutions numériques utilisées pendant la crise.

 

Parmi le 1/3 qui a développé une présence en ligne, 56% l’ont fait pour communiquer avec leurs clients ; 35% ont mis en place un dispositif de click&collect, 27% un service de livraison, 27% un site de vente en ligne, 22% un référencement de leurs produits sur une plateforme digitale, 19% un outil de paiement en ligne.

♦ 82% ont maintenu leur effectif, et seuls 5% ont mis fin à tous les emplois ; 23% expriment la volonté de créer des emplois, 40% les maintenir, alors que 34% ne savent pas.

 

L’écologie n’est pas, en période de crise, leur priorité, 6% seulement la choisissant comme un axe de transformation ou d’évolution de leur entreprise.

Pourtant, 57% des entrepreneurs ont considéré l’impact écologique de leur entreprise au moment de la création, ayant mis en place des solutions pour le recyclage des déchets (68%), fait le choix de produits respectueux de l’environnement (57%), et eu recours aux circuits courts (51%). 57% affirment être prêts à mener des actions dans l’avenir pour améliorer leur impact écologique. 

⇒ Les attentes

♦ Les besoins prioritaires visent les subventions (46%) et des prêts garantis (11%, mais 39% estiment que son remboursement peut être une menace pour la survie de l’entreprise) ; par ailleurs, 21% solliciteraient un accompagnement pour développer leur stratégie commerciale, 15% un accompagnement pour transformer ou diversifier leur activité et 13% de la formation.

13% disent n’avoir aucun besoin.

 

♦ Dans le cadre du plan de relance, 47% opteraient pour un prêt sans garantie ni intérêt, 38% pour un accompagnement gratuit pour digitaliser, et 36% pour un prêt, un crédit d’impôt ou une subvention pour une transformation écologique de leur activité.

 

 ♦ Les attentes fortes vis-à-vis d’Initiative France

D’abord des informations sur les mesures en vigueur (44%), puis un accompagnement pour la relance de leur activité (27%), pour l’évolution de leur projet (16%), pour la digitalisation (12%), pour le recrutement de salarié (10%) ;  15% attendent une mise en relation avec d’autres entrepreneurs de leur territoire. 24% n’expriment aucun besoin.

 

Pour en savoir davantage : https://www.initiative-france.fr/components/com_main/documents/syntheseenqueteif-entrepreneurs-crisecovid_19012021.pdf