Différencier les entreprises classiques des autoentrepreneurs devenus micro-entrepreneurs, qui plus est un terme aux définitions diverses, différencier les unités légales (définition la plus utilisée) de l’entreprise au sens de la loi de modernisation de l’économie, autant de définitions qui incluent ou excluent plus d’un million d’entreprises.
Les entreprises selon les catégories de taille et selon la définition du terme entreprise
Depuis la loi de Modernisation des entreprises, on différencie 2 définitions pour traiter des entreprises, l’unité légale qui définit toute entreprise immatriculée régulièrement et l’entreprise au sens de la loi LME où notamment les « filiales » sont regroupées avec la maison mère, situation très habituelle pour les grandes entreprises ou les ETI (respectivement 84 unités légales pour les grandes entreprises et 10 pour les ETI contre 2 pour les PME et 1,02 pour les TPE).
D’où la difficulté pour exprimer le poids des TPE ou PME dans le nombre d’entreprise totale, selon la définition choisie de l’entreprise et selon que l’on intègre ou non les autoentrepreneurs.
Si l’on considère le nombre total d’entreprises relatifs aux secteurs marchands non agricoles et non financiers, autoentrepreneurs (ou microentreprises) compris, le nombre d’unités légales chiffre fin 2018, 4,190 millions, celui au sens LME 3,934 millions . Si l’on exclut les autoentrepreneurs, les entreprises unités légales sont alors 2,521 millions et les entreprises au sens LME 2,280 millions. Or la plupart des travaux, y compris de l’Insee, ne précise que rarement la définition retenue quand ils traitent des entreprises !
Ainsi le poids des TPE varie de 86,1 à 96,4% selon les définitions utilisées.
Quelques données essentielles pour les ETI et les PME
Les ETI
En 2018, la France compte 5 400 entreprises de taille intermédiaire (ETI) qui emploient 3 millions de salariés ETP, et réalisent 30% du chiffre d’affaires, 29% des investissements et 26% de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises. En moyenne, elles emploient 560 salariés et comptent 10 unités légales. La quasi‑totalité des ETI appartient à un groupe, seules 6% des ETI étant indépendantes.
Elles se distinguent des autres catégories d’entreprises par leur orientation vers l’industrie manufacturière (36% de leurs salariés et 38% des salariés de l’industrie), et par le poids de l’export (33% de leur chiffre d’affaires) et de leurs implantations étrangères (26% sont des multinationales sous contrôle étranger vs 30% des grandes entreprises) ; 28% des salariés des ETI représentent la moitié de l’emploi des implantations étrangères en France
Les ETI multinationales sont plus grandes et plus capitalistiques. Hors secteurs financier et immobilier, les ETI multinationales sous contrôle français emploient en moyenne 757 salariés (en ETP) sur le territoire national, et celles sous contrôle étranger 612 ; les ETI françaises en emploient 393 en moyenne.
Les ETI multinationales sous contrôle étranger ont davantage d’immobilisations corporelles par salarié que celles sous contrôle français (en excluant les entreprises de l’immobilier, atypiques par la nature de leurs actifs). Elles dégagent également une plus forte valeur ajoutée par salarié ; elles versent aussi des salaires plus élevés, avec un écart de 13% par rapport à ceux des ETI multinationales sous contrôle français et de 46% par rapport à ceux des ETI françaises.
Les PME et les TPE
En 2018, la France compte 3,9 millions de petites et moyennes entreprises, y compris autoentrepreneurs.
Parmi celles‑ci, 3,8 millions sont des TPE qui emploient 2,4 millions de salariés (ETP) et réalisent 20% de la valeur ajoutée, alors que 148 000 PME emploient 3,9 millions de salariés et réalisent 23% de la valeur ajoutée.
Les TPE comptent 70% de leurs effectifs salariés dans les activités tertiaires. 19% de leurs salariés travaillent dans la construction contre 11% en moyenne ; à l’inverse, l’industrie ne représente que 10% des effectifs des TPE, contre 25% en moyenne dans lesquels on trouve les activités de bouche de type artisanal (boulangeries-pâtisseries…).
73% n’ont aucun salarié (plus d’un tiers de celles‑ci sont des autoentrepreneurs), 13% en ont un, à temps partiel ou à temps plein, seules 14% ont plus d’un salarié (en ETP).
Les PME comptent en moyenne 26 salariés (en ETP) ; 62% ont moins de 20 salariés et 11% emploient au moins 50 salariés. La construction et les industries de type traditionnel (textile, cuir, bois, imprimerie, fabrication de produits métalliques) y sont davantage représentées qu’en moyenne (14% et 6% contre 11 et 4) ; les activités scientifiques et techniques et de services administratifs et de soutien sont également plus présentes : 18% des effectifs de ces PME contre 15 en moyenne, notamment dans les activités juridiques et comptables et les activités d’architecture et d’ingénierie.
Les PME industrielles ont davantage d’immobilisations corporelles que les autres PME et disposent en général de plus de ressources ; leur taux de marge est parmi les plus élevés.
Le taux d’exportation des PME industrielles est deux fois moins élevé que celui des ETI industrielles , alors que les grandes entreprises et les ETI de l’industrie manufacturière sont pratiquement toutes exportatrices ; seules 55 % des PME industrielles le sont.
Pour en savoir davantage : Catégories d’entreprises − Les entreprises en France | Insee