Source : le recensement de la population et le dispositif Connaissance de l’appareil productif (Clap), mobilisant les zones d’emploi 2020. Afin de dégager la principale orientation économique des territoires, une typologie des zones d’emploi a été réalisée.
Dans cette étude, les secteurs de l’agriculture (AZ) et de l’administration, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale sont exclus.
Définition : les 306 zones d’emploi nouvellement définies par la Dares et l’Insee comprennent :
–La sphère présentielle recouvre les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, résidents ou touristes.
–La sphère productive recouvre les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.
Sur les 306 zones d’emploi, le grandes villes regroupent 69 zones, les zones plus spécialisées en industrie, tourisme ou agriculture concernent 120 zones, les zones à l’économie diversifiée 68 zones et celles à dominante présentielle 49 zones.
Une constante : le rétrécissement de la sphère industrielle est en partie compensé par des activités de services aux entreprises, avec l’externalisation de fonctions assurées précédemment au sein des entreprises industrielles (comme le transport, la recherche et le développement, la restauration des salariés, le nettoyage…) et le recours au travail intérimaire. Cette forte recomposition des emplois s’observe dans toutes les zones d’emploi.
7 types de zones :
♦ 17 grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines (fonctions de conception et de recherche, de commerce inter-entreprises, de gestion, de culture-loisirs et de prestations intellectuelles) qui concernent 18% des emplois totaux (4 à 8% pour les autres profils de zones d’emploi); c’est aussi une des 2 zones où l’économie productive est la plus importante. Les établissements de moins de 10 salariés y sont proportionnellement les moins nombreux. Ces zones concentrent 33% des emplois et 30% de la population, Elles concentrent davantage d’emplois que d’actifs en emploi et attirent donc des actifs des zones d’emploi environnantes.
♦ 52 zones regroupent d’autres grandes agglomérations françaises comme Dijon, Amiens, Nice, Angers, Roubaix-Tourcoing, Elles possèdent des caractéristiques similaires aux grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines, mais de manière moins accentuée. Elles concernent 26% des emplois et de la population. Ces zones se caractérisent par une présence importante d’établissements de plus de 250 employés privés ou publics (collectivités locales et hôpitaux). Dans l’est de la France, ces zones sont plus industrielles.
♦ 49 zones d’emploi résidentielles présentent une faible quantité d’emplois : on y retrouve plus d’actifs occupés que d’emplois disponibles sur le territoire (0,8 emploi par actif occupé). 57% des actifs qui résident dans ces zones y travaillent, soit le taux le plus faible des 7 types de zones d’emploi.
Ces zones se situent se situent autour de Paris (Melun, Creil…) et Lyon (Villefranche-sur-Saône, Bourgoin-Jallieu…), mais également sur les territoires frontaliers où beaucoup de résidents travaillent à l’étranger (Sarreguemines ou le Genevois Français). Noter toutefois une part non négligeable de l’industrie.
♦ 68 zones d’emploi à économie diversifiée, mais une activité productive inférieure à la moyenne : une part importante de ces zones est située dans les espaces ruraux de faible densité, formant une diagonale allant du sud-ouest au nord-est, avec un emploi agricole plus présent, dont la part baisse depuis plusieurs années;
♦ 37 zones d’emploi spécialisées dans l’industrie avec un taux d’emploi de 26%, 2 fois
plus que dans les zones d’emploi à économie diversifiée. Le présentiel et l’administration y sont plus modestes que dans les autres zones.
La plupart de ces zones se trouvent en Bretagne, spécialisée principalement dans l’agro-alimentaire (Vitré, Lamballe-Armor), dans les Pays de la Loire (les Herbiers-Montaigu, la Ferté-Bernard) et sur Oyonnax.
♦ 38 zones d’emploi spécialisées dans l’agriculture : 12% des actifs occupés travaillent
dans ce secteur. Ces zones sont moins denses (en moyenne 38 habitants par km², contre 117 pour l’ensemble de la France), mais l’importance des établissements de 10 salariés y est marquante.
La plupart se concentrent dans un quart sud-ouest, avec par exemple Cognac et Libourne, et également à l’ouest avec Vire Normandie ou Carhaix-Plouguer et 2 zones d’emplois dans le nord-est (Provins et Épernay).
♦ 45 zones à forte orientation touristique et une forte économie présentielle. Ces zones d’emploi ont des capacités d’accueil de visiteurs nettement supérieures aux autres (7,2 emplacements de campings et 2,2 chambres d’hôtel pour 100 habitants vs 1,3 emplacement et 1 chambre en France). Les résidences secondaires sont également plus fréquentes (22% des logements contre 5% au niveau national). L’importance des établissements de moins de 10 salariés y est forte.
Ces zones sont souvent localisées sur le littoral français, en montagne.Une dizaine sont presque exclusivement tournées vers le tourisme (Porto-Vecchio, Sainte-Maxime, Royan, ou Agde-Pézenas) alors que les autres sont plus diversifiées (Berck, Challans ou même Dinan), où le taux d’emploi industriel est plus important.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4653582