Surtout, la consommation n’embraye pas,
Au sein de la zone euro, après 2 ans de récession, l’Allemagne amorcerait un redressement progressif avec un PIB qui augmenterait un peu en 2025, tandis que la croissance serait plus vigoureuse en Italie, et surtout en Espagne. La France évolue à rebours de cette timide embellie européenne. Certes, la croissance a bien résisté au printemps (+0,3% après +0,1%) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+0,3% à l’été puis +0,2% en fin d’année) : le PIB augmenterait ainsi de 0,8% sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture).
L’investissement redémarre un peu moins vite qu’ailleurs, les industriels perdent un peu plus de parts de marché, et le climat des affaires se maintient en deçà de sa moyenne de long terme depuis l’été 2024 sans signe d’amélioration.
Surtout, la consommation n’embraye pas, la situation des ménages français apparaissant paradoxale : avec une inflation qui resterait plus faible que dans les autres pays de la zone euro, à +1,2% sur un an en décembre, leurs gains de pouvoir d’achat ont été plus importants qu’ailleurs en Europe, mais leurs achats y sont moins dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.
Au 2éme trimestre 2025, l’emploi salarié a surpris à la hausse avec dans le privé (+43 000 emplois après -28 000 en début d’année) comme dans le public (+9 000 emplois). En particulier, l’emploi alternant a continué d’augmenter au 1er semestre malgré la baisse des soutiens publics, et le boom touristique a porté les embauches dans les HCR.
L’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait d’ici la fin de l’année avec 65 000 postes d’alternants détruits en 6 mois. Ainsi, l’emploi dans le secteur privé reculerait en 2025 (-51 000 sur l’ensemble de l’année), notamment, du fait de l’alternance. De son côté, l’emploi public se stabiliserait, sous l’effet de la raréfaction des emplois aidés. Au total, fin 2025, l’emploi salarié total diminuerait légèrement sur un an (-0,1%, soit -34 000 emplois), principalement du fait du secteur privé.
Au 2éme trimestre 2025, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 7,5% de la population active, en hausse de 0,2 point sur un an, alors que la France compte 140 000 actifs supplémentaires en un an, principalement sous l’effet de la réforme des retraites.
En 2025, la situation financière des entreprises se dégraderait. Le taux de marge des sociétés non financières s’établirait à 31% de leur valeur ajoutée, en baisse de 1,2 point par rapport à l’an passé. Les gains de productivité contribuerait de +0,9 point à l’évolution du taux de marge.
L’inflation s’établirait à +1,2% sur un an en décembre 2025. En moyenne annuelle, les prix à la consommation augmenteraient de 1% en 2025,poursuivant leur ralentissement après des progressions de +5,2% en 2022, +4,9% en 2023 et +2% en 2024 ; il s’agirait ainsi de la plus faible augmentation annuelle depuis 2020.
Le pouvoir d’achat des ménages augmenterait de 0,8% en 2025.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8638823
“En septembre 2025, le climat des affaires reste stable, mais le climat de l’emploi baisse de nouveau”
Informations Rapides · 19 septembre 2025 · n° 231
Le climat des affaires s’éclaircit dans les services et le commerce de gros, est quasi stable dans le bâtiment et s’assombrit dans l’industrie et le commerce de détail.
L’indicateur synthétique de climat de l’emploi perd deux points. À 93, il se situe au-dessous de sa moyenne de longue période (100) depuis juillet 2024, et il atteint son plus bas niveau depuis janvier 2015 (hors crise sanitaire).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8642984