Les paiements les plus sécurisés sont de loin ceux par carte ou mobile, sans passer par internet.
⇒ Les principaux moyens de paiement en volume de transactions :
♦ La carte bancaire est le principal moyen de paiement : 62% des transactions, en hausse de 6,6% au regard de 2023 et 21% des montants, si l’on exclut les gros virements.
Alors que le paiement par mobile (15% des paiements par carte vs 10 en 2023) poursuit sa forte progression (+ 54% en volume par rapport à 2023).
♦ Les prélèvements sont 14,2% des transactions mais 6% des paiements (55% si l’on exclut les virements de gros montants).
♦ Les virements (17,7% des transactions dont 1,8% pour les virements instantanés) : ce sont 89% des paiements, principalement les virements de gros montant (VGM) ; les virements instantanés poursuivent leur essor (+46% en volume et +31% en montant). Si l’on exclut ces gros virements, les virements instantanés comptent pour 2,2% des moyens de paiement et 6,2% en montants.
♦ L’usage du chèque : 2,3% des transactions en volume et 10% en montants (hors gros virements) ; son recours poursuit sa baisse avec –16% en montant, et -12% des transactions en volume.
Si l’on exclut les virements lourds (88,5% des paiements), les modalités de paiement les plus importantes en montants sont les prélèvements (55%), puis les cartes bancaires (21%) et les chèques (10%).
⇒ Par taux de fraude pour les modes de paiement les plus importants :
♦ Le taux de fraude de la carte bancaire se stabilise à son plus bas niveau historique, pour la 3éme année consécutive (53€ de fraude pour 100 000€ de paiements ou 519M€, en hausse de 4,6%), avec la poursuite de l’amélioration du taux de fraude sur les paiements digitaux (mobile et e-commerce). Ceci étant, il reste le plus exposé quant au volume en montant.
– Les paiements à distance hors internet, qui concernent les paiements pour lesquels les clients communiquent les informations relatives à leur carte de paiement par téléphone ou courrier enregistrent une hausse pour la seconde année consécutive (272€ pour 100 000€ en 2024, contre 266 en 2023 et 247 en 2022).
– Les paiements par carte sur internet : le taux de fraude est le second taux le plus élevé des moyens de paiement (155€ pour 100 000€) ; ce taux diminue de 3% (160€ en 2023).
La fraude compte pour 72% du montant des cartes, vs notamment 8% pour les paiements à distance hors internet, 8% pour les paiements de proximité hors sans contact, 8% pour les retraits en DAB.
Noter que les faibles taux sont ceux dont les paiements ont été effectué hors internet, par carte (11€) ou par mobile (16€).
♦ Le chèque enregistre un recul de la fraude de plus de 25% en montant, alors que son usage a diminué de 16% en montant, ce qui réduit son taux de fraude à son plus bas niveau depuis 2021 (69€ pour 100 000€ de paiements vs 78€ en 2023).
♦ Le virement reste associé à un taux de fraude globalement très faible (1€ de fraude pour 100 000€ de paiements en moyenne) ; les usages du grand public (virement instantané) demeurent bien plus exposés (46€ pour 100 000€ de paiements pour les virements émis depuis les espaces de banque en ligne).
♦ Les retraits d’espèces conservent des taux de fraude stables et faibles (31€ pour 100 000€).
⇒ Quelques éléments additifs.
♦ A propos des cartes bancaires.
– Les transactions internationales représentent près de 52% des montants de fraude à la carte (vs 47 en 2023). Tandis que le taux de fraude sur les transactions nationales atteint un plus bas historique, le taux de fraude des transactions internationales par carte à l’international
repart à la hausse (+12%), notamment les paiements de proximité à l’international, en raison de technologies moins comme la lecture de piste magnétique ou la prise d’empreinte physique de la carte.
– La part de la fraude fondée sur l’usurpation de numéros de carte demeure prépondérante (73%), mais se stabilise en 2024. La technique employée reste principalement l’hameçonnage par courriel ou par SMS.
Celle liée à la perte ou au vol de carte reste constante et à un faible niveau (19%). Les autres types de fraude, comme les cartes non parvenues ou contrefaites, restent marginaux.
– Les paiements nationaux par carte sur internet qui n’ont pas recours au protocole d’échange 3-D Secure (ou protocole privatif équivalent) et ne mettent pas en œuvre l’authentification forte demeurent proportionnellement 3 fois plus fraudés que les autres canaux.
– Les taux de fraudes selon les secteurs d’activité : 3 secteurs ont les taux les plus élevés, les services aux particuliers, la santé et la beauté et les produits culturels et techniques, alors que les commerces généralistes, le secteur du voyage et déplacements, celui de l’équipement maison et des assurances ont les taux les plus bas.
♦ La paiement par chèque : la valeur des opérations frauduleuses continue de décroître (-26% par rapport à 2023), du fait de l’instauration par les banques de dispositifs de blocage ou de temporisation des remises de chèques (41% de remises frauduleuses pour 187M€ de fraude déjouée). Le principal type de fraude reste, de loin, l’utilisation de chèques perdus ou volés (89% des transactions et 69% des montants et un montant moyen de 1 482€), en remise directe à l’encaissement par le fraudeur ou en règlement auprès de commerçants ou de particuliers. L’acheminement des chéquiers reste donc un point de vigilance important.
Les falsifications comptent dans 7% des transactions, 19% des montants et un montant moyen de 6 264€ ; les détournements chiffrent 1% des transactions, 9% des montants, mais un montant de 14 096€.
♦ La fraude au virement en ligne augmente. Les fraudeurs pratiquent l’hameçonnage et la manipulation pour convaincre leurs victimes de fournir une donnée sensible ou valider une opération. Pour protéger le détenteur de compte bancaire, recours aux mêmes dispositifs
d’authentification forte du payeur pour les paiements en ligne.
♦ La fraude par manipulation couvre les cas où le client est manipulé par le fraudeur lors d’une conversation téléphonique, souvent en usurpant l’identité du prestataire de services de paiement (fraude au faux conseiller bancaire ou au faux service anti-fraude). Après une nette progression entre 2021 et 2023 (+47%), la fraude par manipulation est en légère hausse tant en montant (+0,7%, à 382M€), qu’en part relative dans le total de la fraude (en passant de 31,7% en à 32,1%).
♦ La fraude sur prélèvements : alors que le montant des flux échangés est resté stable (+2%), la valeur de la fraude au prélèvement continue d’augmenter (+36%) pour atteindre 30,4M€. La fraude émane presque exclusivement de créanciers fraudeurs, qui émettent de faux ordres, donc sans disposer de mandat de prélèvement ni de relation économique avec la victime. La fraude par détournement, c’est-à-dire par lequel le fraudeur débiteur usurpe l’identité et le numéro de compte bancaire international (IBAN) d’un tiers pour signer un mandat de prélèvement, reste minoritaire en 2024 (4%).
Suivent les actions conduites pour faire baisser les taux de fraude et le bilan des recommandations.
Pour en savoir davantage : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2024/09/11/publication-du-rapport-annuel-de-l-observatoire-de-la-securite-des-moyens-de-paiement