66% des dirigeants travaillent plus de 45h par semaine ; 85% se disent en bonne santé.


"BAROMÈTRE SANTÉ DES DIRIGEANTS DE TPE / PME : FOCUS CONSOMMATION À RISQUE ET SOMMEIL", LA FONDATION MMA DES ENTREPRENEURS DU FUTUR, BPIFRANCE LE LAB, Occurence, mai 2025

Méthodologie : échantillon de 1515 répondants chefs d’entreprises, directeurs, gérants de TPE, PME et ETI (1 à 4 999 salariés) et membres de CODIR/COMEX d’ETI, interrogé entre le 7 avril et le 12 mai 2025 par téléphone.
Profil des répondants : hommes 62% ; âges : 11% moins de 35 ans, 40% entre 35 et 49 ans, 42% entre 50 et 64 ans et 7% 65 ans et plus ; 68% avec de 1 à 5 salariés, 27% de 6 à 49 salariés et 5% au-delà ; 58% ont au moins la moitié du capital, 12% sont à égalité et 30% ont moins de 50% (dont 23 aucun capital : on ne peut alors parler de chef d’entreprise, dans la mesure où le risque financier est inhérent à cette fonction) ; 20% des dirigeants le sont depuis moins de 5 ans, 25% entre 5 et 10 ans, 32% entre 10 et 20 ans et 23% depuis plus de 20 ans.

 

Le regard d’un médecin au fait de ces dirigeants aurait été intéressant pour conforter ou non ces résultats et pour les éclairer.

 

Une étude approfondie qui aurait mérité une typologie des dirigeants pour mieux les appréhender.

⇒ 66% des dirigeants travaillent plus de 45h par semaine.

– 18% disent travailler 65 heures et plus par semaine : selon les secteurs d’activité (agriculture 35, HCR 27, construction 23 vs santé 9), selon l’ancienneté en tant que dirigeant (plus de 20 ans 24 vs entre 3 et 5 ans 13), leur sexe (hommes 22 vs femmes 12) et leur statut dans l’entreprise (sont peu concernés les répondants directeurs généraux 7, les membres du CODIR 4, et ceux qui ne participent pas au capital 5). De fait, ceux qui travaillent au moins 65 heures sont davantage en mauvaise santé physique (36) et psychologique (27) ; noter que 35% ne vont jamais en visites médicales.

– 19% travaillent entre 55 et 65 heures : on y trouve davantage ceux qui possèdent la totalité du capital (24), d’hommes (23 vs 12 les femmes), et nettement moins les directeurs généraux 12, ceux qui ont moins de 3 ans d’ancienneté 8, ou ceux sans capital 7.

– 29% entre 45 et 55 heures : mais davantage ceux dans les services aux particuliers (38%).

28% entre 35 et 45 heures : en termes d’ancienneté de l’entreprise (moins de 3 ans 50, vs ceux entre 3 et 5 ans 38), en termes d’activité (ceux de la santé 39, vs ceux de la construction 21, du transport 17, de l’agriculture 12), en termes de statut dans l’entreprise (les membres du CODIR 60, les directeurs généraux 44, ceux sans capital 53), en termes d’âges (40 les 25-34 ans vs 17 les 65 ans et plus), en termes de sexe du dirigeant  (41 les femmes vs 20 les hommes).

– 6% moins de 35 heures : 25 les plus de 65 ans. 

⇒ Qu’en est-il de leur santé ?

♦ 85% se disent en bonne santé (- 5 points par rapport à l’année précédente, mais mieux que la moyenne 2016-2023 78,5%) :

– 40% sont en trés bonne santé ; ils sont 53% à se dire en bonne santé parmi les 25-34 ans ; ce sont ceux aussi qui ne connaissent aucun trouble ni douleur (82), ont un sommeil suffisant (54), sont en bon état psychologique (53) et n’ont jamais connu de visites médicales (51) ; à l’opposé les 50-64 ans ne sont que 36% et 24% ceux qui ont un sommeil insuffisant.

– 45% disent être en bonne santé : ce sont plus souvent des 50 -64 ans (51%), des individus qui ont un sommeil insuffisant (53%) et des douleurs (51%).

– 11% sont en santé passable : ils disent plus souvent avoir un sommeil insuffisant (17%), travailler plus de 55 heures par semaine (14%) ; ce sont un peu plus souvent des 35-49 ans (13%).
– 4% affirment une mauvaise santé, notamment un mauvais état psychologique (25%) ; ce sont plus souvent des 50-64 ans (9%) et ceux qui travaillent plus de 55h par semaine (7%).

 

♦ 68% sont en bonne forme psychologique, en baisse au regard de la moyenne 2023-2024 (76,5%).

– 24% en trés bonne forme : 69% affirment aucun trouble ni douleur, 37% un sommeil suffisant et 28% un bon état de santé et Jamais de visites médicales (36%).

– 44% sont en bonne forme : davantage ceux qui ont moins de 3 ans d’ancienneté (58%) et 50% aucune participation au capital, alors qu’ils sont moins nombreux parmi ceux qui  estiment leur sommeil suffisant (38%).

– 23% expriment une forme passable : Ils sont plus souvent en mauvais état de santé (38%), ont un sommeil insuffisant ‘37%) ; 28% disent avoir des troubles et des douleurs.
– 9% ont une mauvaise forme : 39% sont en mauvais état de santé, 16% ont un sommeil insuffisant ; 16% travaillent au moins 55 heures par semaine.

 

♦ Les troubles ressentis :

82% souffrent de troubles et douleurs (11points de plus qu’en 2024), notamment ceux en mauvais forme psychologique (99%), ceux qui ont le sentiment de ne pas dormir suffisamment (95%), et les agriculteurs (91%).

 

De quels troubles parlent-ils ?

– Le mal de dos (52%), des douleurs articulaires (45%, moins les 25-34 ans, 31), 
– Des troubles anxieux (stress, angoisse) 48% mais 69% ceux qui ont un sommeil insuffisant, et seulement 24% ceux qui travaillent moins de 35 hres par semaine.

Et des migraines, (27%), mais 40% ceux au sommeil insuffisant, 39% les 25-34 ans, 32% les femmes.

– Des troubles oculaires (21%), des douleurs intestinales, des troubles gastriques (19%), des troubles de l’audition (13%), des troubles cardiaques mineurs (11%).

18% affirment n’avoir aucun trouble : 50% les 18-24 ans ; 29% ceux qui ont un sommeil suffisant, et 26% ceux qui sont en bon état psychologique et encore 50% de ceux qui ne vont   Jamais en visite médicale. 

⇒ Un focus sur le sommeil. 

♦ 71% des dirigeants dorment moins de 7h par jour en moyenne (en semaine), dont 34% dorment moins de 6h. 29% dorment au moins 7 heures, 37% entre 6 et 7 heures, 28% entre 5 et 6 heures (37 ceux qui travaillent au moins 55 heures et plus, 39 ceux en mauvaise santé psychologique et 36 physique) et 6% moins de 5 heures, davantage ceux en mauvaise santé physique (20%) ou psychologique (13%), ou encore ceux travaillant plus de 55 heures semaine (11%).

Noter que les français dorment en moyenne entre 6h58 et 6h35 par jour.

 

♦ Dorment-ils assez ?

– 48% ont le sentiment de ne pas dormir assez : 34 se sentent un peu fatigués, davantage  ceux en mauvais état psychologique (46) et ceux avec trouble et douleurs (38)/  12% se disent épuisés (19 ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine).

– 54% ont le sentiment de dormir assez : 28% se disent reposés (ceux qui n’ont pas de maux 59,  les plus de  65 ans 44, ceux qui travaillent moins de 35h par semaine 38, ceux en bon état psychologique 37) ; et 26% disent ne pas être fatigués. 

 

29% ont des réveils nocturnes, 43% rarement ou jamais.

 

Pour les dirigeants avec des troubles du sommeil, 90% ne prennent pas de médicaments pour dormir ou rarement. Si leurs troublent sont majoritairement liés à des contextes de stress (59%), pour 41% ils sont constants.

 

♦ Plus précisément, les causes de leurs troubles du sommeil ?

Des causes liées à la vie de l’entreprise et sa gestion au quotidien : la surcharge de travail (48%), l’incertitude économique (40), la perte de clients (29), les RH (27), le remboursement de crédit (20), 

– Des causes liées à l’organisation personnelle : les difficultés à concilier la vie perso et la vie pro (35), des causes non liées à leur vie professionnelle (22)

⇒ La fréquentation du médecin.

63% vont chez le médecin, uniquement quand ils rencontrent une difficulté, ou un problème de santé, alors que 20% font régulièrement des checkups préventifs, notamment avec l’âge : les plus de 20 ans d’ancienneté (50%), les plus de 65 ans (49%), alors que la fréquentation diminue alors que l’âge diminue : 36% les 50-54 ans, 20% les 35-49 ans, 15% les 25-34 ans ; et par ailleurs 45% ceux qui travaillent moins de 35 heures par semaine (ces derniers seraient-ils davantage en mauvaise santé qui expliquerait ce taux). 
11% ne vont jamais chez le médecin.

Par ailleurs, 1/3 ont renoncé à aller voir un médecin ou un spécialiste médical dans l’année écoulée (dont 18% plusieurs fois), dans 68% des cas par manque de temps et ce qui est du même ordre, pour privilégier leur activité, 34% voire 17% parce que leur état de santé n’est pas la priorité actuelle ; noter que 30% font appel à de l’automédication.

⇒ Focus sur les consommations à risque.

♦ 23% des dirigeants sont des consommateurs à risques : ils boivent plus de 8 verres d’alcool par semaine, fument tous les jours, consomment des drogues et consomment des médicaments contre l’anxiété et la dépression (ces propos ne semblent s’appuyer sur aucune source médicale pour signifier le risque).

92% en consommation à risque déclarent que celle-ci n’a pas impacté leur travail en tant que dirigeant (81 pas du tout et 11 plutôt pas). Pourtant dans le cas où cette consommation a impacté leur fonction, les effets ont été négatifs pour 56%, alors que pour 44% les impacts sur leur travail ont été jugés positifs (trés 7, plutôt 37).

 

Parmi les effets positifs, ils citent la hausse de la motivation et de la productivité, l’amélioration des relations avec les collaborateurs, la facilité dans la prise de décisions, l’humeur plus stable, une moindre fatigue, une meilleure organisation et une meilleure concentration.

Parmi les effets négatifs, on retrouve les effets dits positifs devenus négatifs : baisse de la productivité, fatigue chronique, baisse de la motivation, difficultés à respecter les échéances, difficultés relationnelles avec les collaborateurs, manque de concentration, changement d’humeur et difficultés à prendre des décisions.

Ces résultats demandent à être pris avec beaucoup de précaution parce que le nombre de répondants est trop faible, que les situations observées sont trop globales et que les propos tenus sont ceux entendus trés habituellement, sans exploration spécifique.

 

♦ L’alcool : 54% en consomment, notamment ceux du secteur construction (65%), et les hommes (61% vs 42 les femmes).

La consommation hebdomadaire :  34% moins de 3 verres (52% les femmes), 48% entre 3 et 7 verres et 18% davantage (29% ceux en mauvais état de santé et 23% ceux en mauvais état psychologique).

-13% consomment tous les jours :  36% les plus de 65 ans, 28% les agriculteurs, ceux en mauvais état de santé 28%, les dirigeants de plus de 20 ans d’ancienneté 21% et ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine 27%.

– 65% consomment au moins une fois par semaine : 72% ceux de la construction.

– 22% au moins une fois par mois : 41% ceux du secteur santé, 31% ceux qui ne manifestent aucun trouble de santé, 31% les 25-34 ans, 28% les Femmes, 28% les moins de 3 ans d’ancienneté.

Noter que 37% des Français de 18-75 ans consomment de l’alcool dont 7% quotidiennement.

 

♦ 21% fument, notamment ceux du secteur HCR 32% ; ceux qui fument : 

– 10% fument au moins 20 cigarettes par jour, notamment ceux en mauvais état de santé (25%) et ceux qui travaillent plus de 55h par semaine (18%),

– 48% entre 10 et 20 cigarettes par jour,

– 39% moins de 10 cigarettes par jour.

Noter que 23% des Français de 18-75 ans se déclarent fumeurs.

 

♦ 5% consomment des médicaments contre l’anxiété et la dépression (dont anxiolytique 47%, antidépresseurs 47% et somnifère 15%), notamment ceux en mauvais état de santé physique (13%) ou psychologique (11%). 

Noter que 21% des Français consomment des médicaments contre l’anxiété et la dépression.

63% des dirigeants en consomment tous les jours et 24% moins d’une fois par mois.

 

2% disent consommer des drogues illégales (toutes substances psychoactives) : chez ces derniers, 79% ont consommé du cannabis au moins une fois au cours des 12 derniers mois, plus précisément 63% tous les jours, et 67% plus de 2 joints lors de chaque prise de cannabis. 68% ont aussi consommé d’autres substances illégales (cocaïne, ecstasy/MDMA, champignons hallucinogènes, LSD, amphétamines, héroïne, crack) dont 38% au moins une fois par semaine et 62% moins d’une fois par mois. 

Noter que 11% des Français ont consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois et 3,8% une autre substance illicite.

 

♦ A quelles occasions ces consommations d’alcool, de tabac, de drogue ?

52% lors de festivités personnelles (dîner entre amis, soirée dans un bar/boîte de nuit, etc.), 40% ans dans l’intimité (chez moi, etc.), 30% lors de mondanités professionnelles (afterwork, déjeuner d’affaires, etc.).

 

Et pour quelles raisons ces consommations ? 

– 3 raisons principales : par habitude (49%), ou pour se détendre (42%, notamment ceux en mauvais été psychologique (52), mais aussi par goût (40, notamment pour l’alcool, 63) 
Puis pour s’amuser (être plus festif) 19%,
Pour tenir le coup :

 * tenir le rythme (8%, notamment 50 la prise de drogues, ou 38 d’antidépresseurs et pour pallier à un mauvais état de santé 20 ou un mauvais état psychologique 13%,

 * Mieux dormir (6%, mais prise de cannabis 33%, et du fait d’un mauvais état de santé 20%), 
 * Et soulager leurs maux (6% mais somnifères 75% et mauvais état de santé 17%), 
Gagner en assurance, en confiance en moi (3%) ou pour faire comme les autres (3%).

 

♦ ¼ des dirigeants reconnaît souffrir ou avoir déjà souffert d’une addiction : au tabac (61%), à la consommateur alcool + tabac (58), à l’alcool (40), aux anxiolytique (37), notamment du fait de leur mauvais état de santé physique (36) ou psychologique (32).

Mais 62% n’ont pas cherché d’aide ; parmi les 38% qui en ont cherché pendant cette addiction, 54% pratiquaient des visites médicales régulières.

Plus globalement la recherche d’aide s’est portée vers les professionnels de santé (74%), des proches (famille, amis, etc.) 22 et des associations de soutien (8) ou des numéros d’appels gratuits (3).

 

Pour en savoir davantage : https://fondation-entrepren%eurs.mma/FCKeditor/UserFiles/File/FondationMMA_BPILab_Etude_Dirigeants_2025_VDEF-1.pdf