Une approche par grands secteurs d’activité.


"Emploi et revenus des indépendants", Insee Références, édition 2025, lu juin 2025

Le document recense la situation des indépendants au sein de 9 grands secteurs d’activité ; il propose des données pour l’ensemble des professions libérales. 

2 domaines particuliers : le monde agricole et les libéraux.

⇒ Les exploitants agricoles vivent plus souvent sous le seuil de pauvreté que l’ensemble de la population.

En 2020, le niveau de vie des exploitants agricoles s’élève en moyenne à 27 500€ en France métropolitaine. Les exploitants ont en moyenne le même niveau de vie que l’ensemble de la population, mais avec une dispersion beaucoup plus forte : le niveau de vie s’élève avec le niveau d’études (de 23 800€ pour les exploitants peu ou pas diplômés, à 37 800€ pour ceux ayant suivi des études supérieures longues). 

 

Il est plus élevé pour les exploitants spécialisés dans les cultures végétales que pour ceux spécialisés dans l’élevage. De façon moins prononcée, il varie avec l’âge : de 25 100€ parmi ceux âgés de 40 ans ou moins, à 30 400€ parmi ceux de 61 à 65 ans. 

 

En 2020, 17,7% des exploitants vivent sous le seuil de pauvreté monétaire, contre 14,4% parmi l’ensemble de la population. Il est plus élevé pour les exploitants agricoles vivant avec un conjoint travaillant sur l’exploitation (21,9%), et plus bas pour les exploitants exerçant aussi une autre activité rémunérée sans lien avec l’exploitation (10,5%).

⇒ Les professions libérales (1 297 000 non‑salariés ou 36% des non-salariés hors agriculture).

♦ Nombre et caractéristiques.

 

* 49% exercent  dans le domaine technique : celui-ci englobe les métiers de la conception et de la maîtrise d’œuvre (architectes réglementés ou d’intérieur, géomètres, etc.), les activités d’expertise et de conseil, de comptabilité et d’assurance, d’enseignement, ainsi que les intermédiaires du commerce de gros.

44% exercent dans la santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, etc.) et 7% dans le domaine juridique (avocats, notaires, etc.).

 

* Les ME (microentreprises) comptent pour 41% des professionnels libéraux (vs 49% de l’ensemble des non‑salariés). Ils sont peu présents dans les activités juridiques, de comptabilité ou de santé, composées essentiellement de professions réglementées n’ouvrant pas droit à ce régime. Ils forment en revanche plus de 60% des effectifs libéraux dans les autres domaines et même 79% dans l’enseignement.

 

* Leur âge moyen est de 45 ans, le même que celui des autres non-salariés ; en revanche, les moins de 30 ans et les 60 ans ou plus sont plus nombreux parmi les professions libérales (de respectivement +1,1 point et +1,9 point). Noter que la part des non-salariés de 60 ans ou plus est élevée parmi les médecins (32%).

 

* Les femmes sont 53% des professionnels libéraux (vs 41% de l’ensemble des non‑salariés), dont 65% dans les professions de santé.  

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♦ Les revenus d’activité.

 

* Leur revenu d’activité moyen est de 5 790€ par mois en 2022 hors ME, et de 870€ pour les ME. De fortes disparités de revenu existent allant de 1 820€ pour les non‑salariés de l’enseignement à 5 900€ pour ceux travaillant dans la santé et 8 640€ pour ceux exerçant une activité juridique. 

 

* Hors ME, les femmes exerçant une profession libérale gagnent en moyenne 37% de moins que leurs homologues masculins et atteint même 45% dans la santé et 44% dans les activités juridiques. Parmi les ME, dont les revenus sont plus faibles, l’écart de revenus est plus réduit (19%). 

 

* En euros constants, le revenu d’activité moyen des professionnels libéraux classiques a augmenté en moyenne par an de 1,4% entre 2013 et 2018, avant de se replier en 2019 (-2,4%) ; avec la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, leur revenu moyen a nettement reculé en 2020 (-4,8%), pour rebondir en 2021 (+8,3%) et diminuer à nouveau en 2022 (-6,8%).

Cette baisse a été plus marquée pour les professionnels de la santé (-8,7%) que pour ceux exerçant dans le domaine technique (-2,1%). Au total, le revenu a reculé de 1,6% en moyenne par an entre 2018 et 2022.

Pour les ME en revanche, le revenu moyen a progressé entre 2018 et 2022, de 4,8% par an comme pour l’ensemble des secteurs d’activité (+3,5%).

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8 grands secteurs d’activité.

⇒ L’industrie, hors les activités de bouche classées dans les IAA (187 000 personnes).

♦ Quelques caractéristiques.

* Les ME représentent 65% des non‑salariés de l’industrie (vs 49 dans l’ensemble des secteurs non‑agricoles), ce qui pose question de savoir s’il s’agit vraiment d’industrie (fabrication artisanale de meuble et bijou trés présents), ou d’une pratique de l’industrie d’encourager des salariés à devenir ME pour travailler avec des donneurs d’ordre industriels ; aucune étude n’a été faite pour clarifier cette question. Les données sur les rémunérations et sur les ME appuient cette réflexion.

 

* Les femmes représentent 45% (vs 41l’ensemble des non‑salariés). Elles sont surtout présentes dans le secteur de l’habillement, du textile et du cuir où leur part atteint 87% des effectifs.

 

* Les non‑salariés de l’industrie sont plus âgés que la moyenne : les 60 ans et plus sont 16% vs 14 et les moins de 30 ans 10% vs 13. 

 

♦ Leurs revenus.

* Le revenu d’activité des non‑salariés classiques est de 3 200€ par mois, inférieur, de 21%, à celui de l’ensemble des secteurs non agricoles (4 030€)

Les activités les plus rémunératrices, avec un revenu supérieur à 4 500€ sont la fabrication de machines et d’équipements, ainsi que les activités liées à la gestion de l’eau et des déchets. Inversement, les activités les moins lucratives (revenu inférieur à 2 000€) sont liées à l’habillement, au textile et au cuir.

Parmi les autres activités, un sur dix gagne moins de 440€ et un sur dix plus de 7 760€. 

14% ne dégagent aucun revenu. 

L’écart de revenu entre les hommes et les femmes est de 44% (vs 20% tous secteurs confondus).

Depuis 2013, les évolutions en euros constants ont été proches de la moyenne (+1,1% par an contre +1,2% pour l’ensemble des secteurs non agricoles).

 

* Le revenu d’activité moyen des ME est de 380€ par mois (43% de moins que dans l’ensemble des secteurs non agricoles). Il a augmenté nettement moins rapidement dans l’industrie entre 2013 et 2022 (+1,7% par an en € constants) que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (+4,1% par an).

L’écart femmes-hommes est marqué (57%, contre 17 tous secteurs confondus).

⇒ La construction (433 000 personnes, 20% des non-salariés).

♦ Caractéristiques.

* Les non‑salariés de la construction exercent principalement leur activité dans les travaux de finition (menuiserie, peinture, vitrerie, 40%), le gros œuvre (29%) et les travaux d’installation (électricité, plomberie, 28%).

 

* 46% ont un statut de ME (vs 49 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles). Les ME sont surreprésentés dans les travaux de peinture et revêtement (58%), qui nécessitent peu d’investissements et sont d’une relative simplicité technique. À l’inverse, ils sont sous‑représentés dans la construction de bâtiments (21%).

 

* La pluriactivité est peu répandue dans la construction (5% vs 9 tous secteurs) mais 12% au sein des ME (vs 31 tous secteurs).

* Seuls 3% sont des femmes (vs 41 tous secteurs).

 

* Les moins de 30 ans (7%) sont moins nombreux que dans l’ensemble des secteurs (13), ainsi que les 60 ans ou plus (10% vs 14). 

 

♦ Les revenus d’activité.

* Le revenu d’activité moyen des non‑salariés non ME est de 2 940€ par mois (proche des revenus des commerçants). Par contre, le revenu mensuel des ME (920€) est supérieur de 37% à celui de l’ensemble des secteurs non agricoles.

Moins d’un non‑salarié classique sur 10 ne dégage aucun revenu de son activité. Parmi les autres, un sur 10 déclare moins de 800€ par mois et un sur 10 plus de 5 940€, soit un rapport interdécile près de 2 fois plus faible que dans l’ensemble des secteurs non agricoles. L’échelle des revenus d’activité est nettement plus resserrée dans la construction.

 

* Les femmes non salariées classiques gagnent en moyenne 24% de moins que leurs homologues masculins (20% dans l’ensemble des secteurs). 

 

* Le revenu d’activité moyen des non‑salariés classiques a augmenté de 0,8% par an en € constants entre 2013 et 2022, ce qui est un peu moins rapide que l’ensemble des secteurs (+1,2% par an). Il est inférieur de 2,3% à son niveau d’avant‑crise (2019), ce qui est proche de la moyenne de l‘ensemble des secteurs (‑2,1%).

Sur la même période, le revenu moyen des ME a davantage augmenté (+5,3% que dans l’ensemble des secteurs, +4,1%). Le revenu moyen de 2022 est de 5,2% plus élevé qu’en 2019, évolution un peu moins favorable que la moyenne des secteurs (+6,1%).

⇒ Commerce et artisanat commercial (541 000 personnes) 

Ou 12% des personnes en emploi dans le commerce, contre 10 dans l’ensemble des secteurs non agricoles.

♦ Quelques caractéristiques.

* Près de deux non‑salariés du commerce sur trois travaillent dans le commerce de détail : vente au détail d’articles divers, en magasin (30%), hors magasin (25%), ou métiers de bouche (8%). Le tiers restant exerce notamment dans le commerce de gros (18%) ou le commerce et la réparation d’automobiles (15%).

 

* Les ME représentent 41% des non‑salariés du commerce (vs 49 dans l’ensemble des secteurs non agricoles). Ils sont particulièrement nombreux (78%) dans le commerce de détail hors magasin (sur éventaires et marché ou à distance).

 

* La pluriactivité est un peu moins répandue (8% des non‑salariés classiques vs 9). La proportion de pluriactifs est moins élevée parmi les ME (24% vs 31 l’ensemble des secteurs en ME).

 

* Plus d’un tiers des non‑salariés du commerce sont des femmes (vs 41, l’ensemble des secteurs) ; cela varie de 7% dans le commerce et la réparation d’automobiles à 56% dans le commerce pharmaceutique.

 

– La part des non‑salariés de moins de 30 ans (9%) est inférieure à la moyenne de l’ensemble des secteurs non agricoles (13) ; moins de 2% des pharmaciens ont moins de 30 ans.  À l’opposé, la part des non‑salariés de 60 ans ou plus dans le commerce (17%) est supérieure à la moyenne (14) avec des disparités : elle est inférieure dans les métiers de bouche (10%) et le commerce et la réparation d’automobiles (11%) mais nettement supérieure dans les officines pharmaceutiques (24%).

 

♦ Les revenus d’activité.

* Le revenu d’activité est de 3 140€ par mois pour les non‑salariés non ME, contre 520€ pour les ME. Le commerce pharmaceutique est l’activité la plus rémunératrice du secteur (7 900€).

Dans le commerce, un non‑salarié classique sur sept ne dégage aucun revenu de son activité. Parmi les autres, un sur dix déclare moins de 460€ par mois et un sur dix plus de 7 630€, soit un rapport interdécile (D9/D1) de 16,6, légèrement supérieur à celui de l’ensemble des secteurs non agricoles (14,3).

 

* Les femmes non salariées classiques du commerce gagnent en moyenne 16% de moins que leurs homologues masculins (20% dans l’ensemble des secteurs). Cet écart se réduit à 6% parmi les ME (vs 17% dans l’ensemble des secteurs).

 

* Entre 2013 et 2022, le revenu d’activité  des non‑salariés classiques du commerce a augmenté en moyenne de 1,5% par an en € constants, un rythme un peu plus rapide que l’ensemble des secteurs (+1,2%) Sur la même période, le revenu moyen des ME a augmenté plus vite (+5,6% que dans l’ensemble des secteurs, +4,1%).

En 2022, le revenu moyen des non‑salariés classiques est supérieur de 2,9% à son niveau d’avant‑crise (2019 en € constants), alors qu’il est inférieur pour l’ensemble des secteurs non‑agricoles (‑2,1%).

Pour les ME du commerce, le revenu de 2022 est plus élevé de 11,6% qu’en 2019, ce qui est beaucoup plus favorable que l’ensemble des secteurs (+6,1%).

⇒ Transports et entreposage (154 000 personnes).

Ou 7% des personnes en emploi dans les transports (vs 10% dans l’ensemble des secteurs non agricoles).

♦ Caractéristiques.

* Près de la moitié des non‑salariés des transports ont une activité de livraison à domicile, plus du tiers une activité de taxi ou de VTC, et moins d’un sixième dans les transports routiers de fret (services de déménagement compris).

* La part des ME parmi les non‑salariés des transports a progressé de 60% entre 2017 et 2022  (95% sont des ME pour la livraison à domicile). 

 

* En 2022, 8% sont pluriactifs (9% en moyenne), et 43% des ME (31% en moyenne).

* 8% sont des femmes chefs d’entreprise (vs 41 en moyenne). 

Les moins de 30 ans sont 28 % en 2022 (vs 13 en moyenne), et 52 dans la livraison à domicile. 

 

♦ Les revenus d’activité.

* Le revenu d’activité est de 2 060€ par mois pour les non‑salariés non ME, un montant près de deux fois inférieur à la moyenne de l’ensemble des secteurs (4 030€), notamment de 1 530€ pour les taxis et VTC, et de 2 910€ pour les transporteurs routiers de fret et services de déménagement.

Un sur dix perçoit moins de 500€ par mois et un sur dix plus de 4 520€ ; ces revenus sont ainsi moins dispersés que dans l’ensemble des secteurs.

Noter que 12% ne dégagent aucun revenu de leur activité. 

Le revenu mensuel des ME est de 270€, se classant comme le secteur le moins rémunérateur,

* Les écarts de revenu entre femmes et hommes sont nettement moins marqués que dans l’ensemble des secteurs : les femmes non‑salariées classiques gagnent en moyenne 5% de moins que leurs homologues masculins (20% dans l’ensemble des secteurs). Cet écart est presque nul parmi les ME (vs ‑17% dans l’ensemble des secteurs).

 

Le revenu moyen des non‑salariés non ME  est inférieur de 6% en 2022 à son niveau d’avant‑crise (2019), un recul bien plus marqué que celui de la moyenne des secteurs non agricoles (‑2%).

Celui des ME a baissé de 5,2% par an en euros constants entre 2013 et 2022, alors qu’il a progressé de 4,1% dans l’ensemble des secteurs.

⇒ Services aux entreprises et services mixtes (944 000 personnes).

Ou 12% des personnes en emploi dans ce secteur, contre 10 dans l’ensemble des secteurs non agricoles.

♦ Quelques caractéristiques.

* Plus de la moitié travaillent dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (avocats, comptables, architectes, etc.).

 

* Les ME représentent 58% des non‑salariés du secteur (vs 49 l’ensemble des secteurs). Ils sont quasi absents des activités juridiques et comptables, composées essentiellement de professions libérales réglementées. 

 

* La part des pluriactifs est comparable à la moyenne, que ce soit parmi les non‑salariés non ME (10%, contre 9% dans l’ensemble), ou parmi les ME (33%, contre 31 dans l’ensemble).

 

* Les femmes représentent 40% ; elles sont peu présentes dans l’informatique et communication (21%), l’architecture‑ingénierie (24%) et dans les activités financières et d’assurance (25%) ; par contre, elles sont 52% dans les activités juridiques et comptables.

 

* Les moins de 30 ans sont 16% (vs 13 tous secteurs). 

 

♦ Leurs revenus.

* Le revenu d’activité moyen est de 5 220€ par mois pour les non‑salariés non ME ; les activités les plus rémunératrices sont les activités juridiques et comptables (8 510€) et les activités financières et d’assurance (6 250€) et les moins rémunératrices les autres activités spécialisées telles que le design, la photographie ou la publicité (2 930€) et les activités immobilières (3 090€). 13% ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée (26% dans l’immobilier). Parmi les autres, un sur dix déclare gagner moins de 710€ et un sur dix plus de 12 290€, soit un rapport interdécile de 17,3 (contre 14,3 dans l’ensemble des secteurs).

 

* Le revenu d’activité a augmenté de 1,3% par an en € constants entre 2013 et 2022, une progression similaire à celle de l’ensemble des secteurs (+1,2%). Le revenu d’activité  est inférieur de 3,1% à son niveau d’avant‑crise (2019), un recul un peu plus fort que pour l’ensemble des secteurs (‑2,1%). 

Le revenu moyen de 2022 est supérieur de 10,5% à celui de 2019, nettement plus que pour l’ensemble des secteurs (+6,1).

 

* Il est de 860€ pour les ME. Entre 2013 et 2022, leur revenu a augmenté de 4,7% par an en € constants (4,1% dans l’ensemble des secteurs).

* Les femmes non‑salariées classiques gagnent en moyenne 23% de moins que leurs homologues masculins (vs 20% en moyenne).

⇒ Les services aux particuliers hors santé (790 000 personnes).

Ou 8% des personnes en emploi dans ce secteur (vs 10 dans l’ensemble des secteurs).

♦ Quelques caractéristiques.

* Plus d’un d’1/3 des non‑salariés du secteur exercent dans les services personnels, notamment dans la coiffure et les soins de beauté. 1/4 exercent dans les HCR et 1/4 dans l’enseignement. Les autres exercent dans les arts, spectacles et activités récréatives (cf le & suivant).

 

* Les ME représentent 62% (vs 49 tous secteurs) ; Ils sont 77% dans les arts, spectacles et activités récréatives et 78% dans l’enseignement, tout particulièrement le soutien scolaire, la formation professionnelle et l’enseignement culturel.

 

* La part de pluriactifs atteint 10% (à peine plus que la moyenne de 9) et 35% parmi les ME (31 dans l’ensemble des secteurs).

 

* Les femmes représentent 55% (vs 41 tous secteurs). Elles sont 90% dans la coiffure et les soins de beauté et 50% dans l’enseignement, mais 38% dans les HCR et 39 % dans les arts et spectacles.

 

* Les moins de 30 ans (13%) et les plus de 60 ans (13%) sont très proches de la moyenne des non‑salariés (13 et 14).

 

⇒ Leurs revenus d’activité.

* Leur revenu d’activité est de 1 910€ par mois pour les non‑salariés non ME (vs 4 300€ en moyenne), dont 1 630€ dans la coiffure et les soins de beauté à 2 080€ dans les HCR. 16% ne dégagent aucun revenu de leur activité. Un sur dix gagne moins de 350€ et un sur dix gagne plus de 4 370€.

 

* Entre 2013 et 2022, leur revenu d’activité a augmenté de 1,5% en moyenne par an en € constants (vs 1,2% en moyenne). En 2022, leur revenu moyen est inférieur de 1,2% à son niveau d’avant‑crise sanitaire (2019), ce qui est un peu plus favorable que la moyenne (‑2,1%).

Il est de 550€ par mois pour les ME. L’évolution a été moins favorable (+2,5% par an en € constants entre 2013 et 2022) que dans l’ensemble des secteurs (+4,1). 

* Parmi les non‑salariés non ME, les femmes gagnent en moyenne 28% de moins que leurs homologues masculins (vs 20% dans l’ensemble des secteurs). Parmi les ME, l’écart se réduit à 17%. 

⇒ Le nombre de non‑salariés dans les secteurs culturels a presque triplé en 15 ans.

Il est passé de 92 300 en 2007 à 258 600 en 2022. Cette hausse est portée par la croissance des effectifs de microentrepreneurs. Ils se différencient de l’ensemble des non‑salariés par une part plus élevée de femmes, de jeunes et de franciliens et sont également plus nombreux à être pluriactifs en cumulant une activité salariée et une activité non salariée.

 

* La forte hausse du nombre de non‑salariés concerne tous les secteurs culturels. Avec une multiplication des effectifs par 8, le secteur de l’enseignement artistique amateur est celui qui a le plus augmenté entre 2007 et 2022, suivi par celui des arts visuels (multiplication par 6), portée par les activités spécialisées de design (effectifs multipliés par 33), notamment dans le design numérique.

Le nombre de non‑salariés travaillant dans le secteur de l’audiovisuel et du multimédia a été multiplié par près de 4 en 15 ans. Il a par exemple été multiplié par 13 entre 2007 et 2022 dans l’édition de jeux électroniques, ainsi que la progression de la pratique des jeux vidéo, alors que leur nombre travaillant dans le sous‑secteur de la location de cassettes et disques vidéo a baissé de 83% durant cette même période et de 27% dans le commerce de détail d’enregistrements musicaux et vidéo.

 

* Le nombre de microentrepreneurs a été multiplié par 9 depuis 2009. Ils y représentent 73% des non‑salariés en 2022, contre 49% pour l’ensemble des entreprises, alors que le nombre d’entrepreneurs individuels autres a reculé de 52%.

 

* La part des femmes parmi les non‑salariés de la culture est passée de 33% en 2007 à 48% en 2022. C’est dans l’architecture qu’elle augmente le plus (+17 points), même si les femmes y restent minoritaires (36% en 2022). Le secteur des agences de publicité reste également très masculin, la part des femmes n’y dépassant pas un tiers, même si elle a progressé de 8 points depuis 2007. Dans l’enseignement artistique amateur, le livre et la presse, les arts visuels et le patrimoine, où les femmes étaient déjà très présentes en 2007, la féminisation s’est renforcée. En revanche elle n’a pas progressé en 15 ans dans le spectacle vivant, l’audiovisuel et le multimédia, où la présence féminine ne dépasse pas 32% en 2022.

Les femmes sont 52 % à être âgées de moins de 40 ans, contre 45% les hommes. 

 

* 48% ont moins de 40 ans (vs 37 l’ensemble des non‑salariés) ; cette part est plus élevée dans  l’audiovisuel (62%) et des arts visuels (58%), alors qu’ils sont minoritaires dans l’architecture, le patrimoine, la publicité et l’enseignement artistique amateur (moins de 40%). 
Entre 2007 et 2022, la part des moins de 40 ans a davantage augmenté parmi les non‑salariés de la culture que dans l’ensemble des non‑salariés (+19 points contre +5 points). 

 

* En 2022, alors que 19% des non‑salariés, tous secteurs confondus, exercent leur activité en Île‑de‑France, ils sont 30% (de 26% à 42 selon le secteur culturel).

 

♦ Leurs revenus. 

* Les non‑salariés hors ME ont un revenu mensuel de 2 630€, inférieur de 42% à celui de l’ensemble des non‑salariés ; il est de 650€ pour les ME, proche de celui de l’ensemble des ME (680€).

Le secteur culturel le moins rémunérateur est celui de l’enseignement artistique amateur, aussi bien pour les non‑salariés classiques (1 480€ par mois en 2022, mais 1 100€ pour la moitié) que pour les ME (480€). Les revenus non salariés sont également bas dans les arts visuels. À l’inverse, les secteurs les plus rémunérateurs sont l’architecture pour les ME (1 160€) et l’audiovisuel pour les non‑salariés autres que ME (4 270€).

 

* 28% sont pluriactifs (vs 20 pour l’ensemble des non-salariés), exerçant simultanément une activité non salariée et une ou plusieurs activités salariées. C’est dans l’enseignement artistique amateur, où la part de ME est la plus élevée, et que la hausse de la part de pluriactifs a été la plus forte (+18 points). Ils sont les plus nombreux à être pluriactifs en 2022 (44%). À l’inverse, la pluriactivité est moins répandue dans l’architecture (14%). 

Dans les arts visuels et le spectacle vivant, 9 non‑salariés pluriactifs sur 10 sont salariés en statut principal, contre 7 sur 10 dans l’architecture.

 

77% des non‑salariés culturels pluriactifs exercent leur activité salariée conjointe dans une entreprise du domaine privé, notamment dans les agences de publicité (89%), dans l’audiovisuel et multimédia (85%) et des arts visuels (83%). Seulement 18% l’exercent dans un secteur culturel. Pour 86% l’activité salariée conjointe constitue l’activité principale.

 

Le revenu d’activité global issu du cumul d’une activité salariée et d’une activité non salariée s’élève à 27 340€ par an ; il est inférieur à celui des non‑salariés pluriactifs tous secteurs confondus (35 510€). Les non‑salariés pluriactifs de l’architecture touchent un revenu d’activité global moyen de 42 570€ par an.

 

Le salaire issu de l’activité salariée conjointe représente en moyenne 81% du revenu d’activité globale : 85% dans le secteur des arts visuels, 67% dans l’architecture. 

⇒ Santé et action sociale (567 000 personnes ou 12% des personnes en emploi).

♦ Quelques caractéristiques.

* La moitié sont des professions paramédicales ou sages‑femmes, près d’un tiers des médecins, chirurgiens‑dentistes ou vétérinaires. 

 

* Les ME ne représentent que 16% des non‑salariés du secteur, soit 3 fois moins que pour l’ensemble des secteurs, du fait de leur absence au sein des activités réglementées exclues du régime ; par contre, les ME constituent les 3/4 des non‑salariés dans les autres activités de la santé (psychologues, diététiciens, etc.) et de l’action sociale.

 

* 12% des non‑salariés classiques sont pluriactifs (9 tous secteurs), mais cette part s’élève à 23% parmi les médecins libéraux (dont 30% parmi les spécialistes), qui peuvent exercer une activité salariée dans les hôpitaux publics ou cliniques privées. 

La part des femmes y atteint 65% (vs 41 en moyenne). Elle est la plus levée parmi les infirmiers et sages‑femmes (83%) et plus faible en médecine spécialisée (41%).

Parmi les médecins, la part de moins de 30 ans est particulièrement faible (2% vs 13 en moyenne) et la part des 60 ans ou plus très élevée (32% vs 14).

 

♦ Leurs revenus.

* Le revenu d’activité moyen des non‑salariés atteint 5 770€ par mois (43% de plus que pour l’ensemble des non‑salariés) ;  il varie de 2 240€ dans les autres services de santé et d’action sociale à 11 840€ chez les médecins spécialistes libéraux.

Seuls 2,5% ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée. Parmi les autres, un sur dix gagne moins de 1 460€ et un sur dix plus de 12 080€.

Le revenu d’activité des ME est de 770€ (15% de plus que la moyenne).

* Les écarts de rémunération entre femmes et hommes sont nettement plus élevés (46% de moins pour les femmes) que dans les autres secteurs (20% d’écart). En revanche, parmi les ME, les écarts de revenus sont plus faibles qu’en moyenne (8% contre 17).

 

* Entre 2013 et 2022, il a reculé de 0,7% par an en euros constants ; en 2022 il est inférieur de 6% à son niveau d’avant‑crise sanitaire, une baisse plus défavorable que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (‑2,1% entre 2019 et 2022 en euros constants).
En revanche, pour les ME du secteur, le revenu moyen de 2022 est plus élevé de 16,2% à celui de 2019, évolution bien plus favorable que dans l’ensemble des secteurs (+6,1% en euros constants).

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8376600