Sources : le système d’information sur les nouvelles entreprises (Sine) permet d’observer et de suivre une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans. L’interrogation du 1er semestre 2022, restreint aux entreprises qui ont vécu plus d’un mois, a concerné 70 000 entreprises créées au 1er semestre 2022 et interrogées en novembre 2022. Ces dernières seront de nouveau enquêtées en 2025 et 2027.
Noter que seule l’enquête Sine permet de connaitre l’ensemble des profils des créations et de leurs créateurs ; malheureusement à ce jour la parution de cette note ne fournit pas la globalité des données disponibles à l’Insee.
Assez peu de différences avec les créateurs de 2018.
⇒ La forme juridique des créations 2022.
Selon le fichier SIDE (Système d’Information de la Démographie des Entreprises), alimenté principalement à partir de données issues du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant notamment du répertoire statistique Sirus, en 2022, 60,9% ont été créées sous le régime de la microentreprise, 27,6% sous forme de société et 11,5% sous le statut d’entreprise individuelle autre.
Parmi les microentrepreneurs immatriculés en 2022, 65% n’auraient pas créé leur entreprise sans l’existence de ce régime, contre 57% en 2018. Selon ces créateurs, ce régime présente les avantages de la simplicité des démarches administratives (les 2/3),et celle de la fiscalité du régime (60%) ; à l’inverse la couverture sociale leur semble moins avantageuse (36%), de même que l’impossibilité de déduire les charges l’investissement, la TVA et les charges déductibles du chiffre d’affaires (33%), le fait des cotisations sociales calculées sur le chiffre d’affaires (24%) et les seuils de chiffres d’affaires trop bas (22%).
Parmi les créateurs d’entreprise individuelle hors régime du microentrepreneur, 19% motivent leur choix par le fait de pouvoir déduire les frais ; 17% citent la non-éligibilité de la profession au régime de microentrepreneur (36% de ces créateurs exercent une profession libérale réglementée telle celle d’avocat, d’expert-comptable, de médecin, de notaire, etc.).
Concernant les créateurs de société, le créateur est seul à l’initiative de son projet dans 60% des créations, mais dans 10%, trois personnes ou plus portent le projet de création.
⇒ Le profil des créateurs.
♦ Les femmes représentent 40% des créateurs d’entreprise. Elles sont minoritaires parmi les créateurs de société (25%).
Les secteurs de création les plus féminisés sont très élevées pour un 1er groupe d’activité avec les activités de services aux personnes (66% sont des créatrices vs les hommes 34) et la santé, action sociale et éducation (62,5), proche de la moyenne dans un second groupe (industrie 51%, services aux entreprises 45, commerce 44, HCR 40, activités immobilières 40). Par contre les hommes sont bien plus présents dans la construction (96%), le transport/entreposage (89, où une large majorité des créations relèvent d’activités de livraison à domicile, exercées par des microentrepreneurs.), l’informatique/communication (77), les activités financières (77) et les HCR (60).
♦ Comme en 2018, 60% ont moins de 40 ans. 38% des microentrepreneurs ont moins de 30 ans, contre 32 pour les autres entreprises individuelles et 14% pour les sociétés.
Les secteurs où les créateurs sont les plus jeunes sont le transport, où 79% des créateurs ont moins de 40 ans, l’informatique-communication (74%) et l’enseignement (71%).
Les femmes sont un peu plus jeunes que les hommes (33% ont moins de 30 ans vs 29,4 pour les hommes), alors que ces derniers sont plus âgés (19,3% ont 50 ans et plus vs 15,9 les femmes) ; femmes et hommes sont à égalité entre 30 et 50 ans (51,1 vs 51,3 les hommes).
♦ En terme de situation antérieure avant la création, 52% étaient en emploi, 25,5% au chômage, 11% étaient étudiants, et 10% inactifs.
– 34,6% étaient salariés dont 29% du privé (à proximité quelque soit la forme de création) ; par contre 12,9% des créations d’entreprises individuelles autres venaient du public (vs 2 à 6% pour les autres formes). Par ailleurs, 17,7% étaient préalablement chefs d’entreprise (39,1% les créateurs sous forme de société),
– 25,5% étaient au chômage, dont 15,7% depuis moins d’un an (10,5 pour les entreprises individuelles autres) et 9,8% de plus d’un an (11,4% pour les microentrepreneurs vs 6,5 à 7,5% pour les autres),
– 10,7% étaient étudiants dont 6,5% encore en études (9,2% les autoentrepreneurs) ; les étudiants en sortie d’études (3,6%) créent plus souvent en entreprise individuelle autre (9,2%),
-10,4% étaient “inactifs”, dont 7,3 sans activité professionnelle et 3,1retraités.
♦ 52% déclarent une formation reçue dans le supérieur (dont 23,6% bac+5 et au-delà, 15,3 bac +3 et 4, 13,2 bac +2) ; 22% ont le bac et 19,4% le CAP/BEP (dont 15,4% le CAP, 3,1 le brevet des collèges, 0,9 le certificat d’études) ; 6,5% n’affichent aucun diplôme.
Les créateurs les plus diplômés sont plus nombreux parmi les créateurs de société et, dans une moindre mesure, parmi les créateurs d’entreprise individuelle hors microentrepreneurs. Ils sont également très présents dans les secteurs des services aux entreprises et dans les activités financières et d’assurance. À l’inverse, les créateurs sans diplôme sont surreprésentés dans le transport où 18% n’ont aucun diplôme (livraison à domicile).
♦ 8 sur 10 créent une entreprise pour la première fois (vs 7 sur 10 en 2018), notamment chez les créateurs d’entreprise individuelle.
Dans 3 cas sur 10, la création est réalisée dans un contexte de reconversion professionnelle, notamment dans les activités de services aux ménages (5 sur 10) et dans celui des activités immobilières (4 sur 10).
♦ 37% exercent une autre activité rémunérée en plus de leur nouvelle activité. Cette situation est plus fréquente chez les microentrepreneurs (41%).
♦ En termes de motivation, 43% évoquent le souhait de devenir indépendant, 28% la volonté d’augmenter leurs revenus, 27% celle de créer une activité qui a du sens et 7% le fait d’un sentiment de discrimination sur le marché de l’emploi salarié.
13% déclarent que leur projet a été motivé par une opportunité de création (22% pour les créateurs de société).
⇒ Les créateurs et leur entreprise.
♦ 36,5% n’ont engagé aucun moyen financier pour démarrer leur entreprise (surtout les entreprises individuelles, 46,5 ou 48,1% vs 7,5 pour les sociétés), 37,1% moins de 4 000€ (40,8% les microentrepreneurs, 32,3% les autres entreprise individuelles et 29,7% les sociétés). Si 18% ont engagé au moins 8 000€, ce sont les sociétés qui ont de loin réuni le plus (51% vs 15 pour les entreprises individuelles autres).
♦ 46% disent été épaulés par leur entourage personnel, 16% par une structure d’aide à la création et 14% par leur entourage professionnel, alors que 35% n’ont reçu aucun appui extérieur.
Les principaux obstacles rencontrés concernent les formalités administratives (30%) et le fait de devoir réaliser seul les démarches (32%).
♦ 64% sont sensibles à l’impact environnemental de leur entreprise. Pour la moitié d’entre eux, il s’agit même d’une préoccupation forte ou la raison de leur projet, alors que 24% jugent ne pas être concernés de par leur activité ; 12% sont indifférents à cette préoccupation.
La sensibilité environnementale est la plus forte dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des HCR (75 à 80%).
♦ 41% ont engagé leur entreprise dans une logique de gestion économe et durable des matières premières, de l’eau et des fournitures (50% dans l’industrie et les HCR).
95% trient leurs déchets dont les 3/4 par préoccupation environnementale ; 75% font en sorte qu’ils soient réutilisés.
Huit créateurs sur dix déclarent privilégier la proximité géographique dans leurs approvisionnements. 1/3 utilisent des modes de transport doux ou collectifs.
♦ 11% travaillent avec une ou plusieurs plateformes numériques de mise en relation (67% dans la livraison à domicile, 60% chez les taxis, et 21% dans les HCR). Pour les deux tiers de ces entreprises, cette activité constitue leur source principale de chiffre d’affaires (80% dans la livraison à domicile).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8231755