Méthodologie : les enquêteurs de l’Institut I+C ont interrogé 1 337 dirigeants (dont 752 indépendants, 401 sous enseigne et 184 à domicile) et procédé aux relances téléphoniques nécessaires.
J’ai choisi d’analyser ce rapport dans la mesure où il est rare que la coiffure fournisse des données sur cette activité.
En 2016, le nombre d’établissements s’est établi à 85 700, soit une progression de 3% par rapport à 2015. 24% des établissements sont des activités exercées au domicile des clients contre 74% en boutique sur rue.
38% des établissements ont moins de 5 ans, 48% de 10 à 20 ans.
54% n’ont pas de salarié (vs 51,5% en 2012), 28% de 1 à 2, 13,5% de 3 à 5 (vs 15% en 2012), 4,5% 6 salariés et plus.
Les établissements sous enseigne (9%) sont 18,5% des employeurs, alors que les indépendants (67% des établissements) sont 77,5% des employeurs; ceux travaillant à domicile sont rarement employeurs.
La profession compte 184 258 actifs au 31 décembre 2016 (dont 38,5% de non-salariés, ou 71 150). Le montant des salaires bruts et des charge sociales en 2016 est de 2,35Md€.
Depuis 2011, le nombre de salariés (95 356 hors apprentis et 17 752 apprentis en 2016) est en baisse (64 5% des actifs en 2011 vs 61,5 en 2016); 59,5% des actifs travaillent dans un établissement indépendant, 38,5% dans une enseigne.
Les femmes sont 90,5% des salariés; la moyenne d’âge est de 32 ans, en moyenne 6 ans d’ancienneté dans l’établissement (52% moins de 5 ans, 32% de 5 à 10 ans et 15% plus de 10 ans).
35% ont le CAP, 57% le BM ou BP.
Les CDI y sont 80%, les CDD 2,5% et les contrats aidés, dont l’apprentissage, 18%.
Les 2/3 travaillent 35 heures (76% sous enseigne et 61% les indépendants), 8% 39 heures et 26% moins de 35 heures (dont 35% moins de 25 heures par semaine). 29% des établissements ont eu recours aux heures supplémentaires.
74% des établissements sont ouverts 5 jours par semaine (82% les indépendants, 58% des enseignes 6 jours. 8% seulement sont ouverts exceptionnellement le dimanche.
31% ont embauché du personnel (55% un ou des salariés, 44% un ou des contrats en alternance); au cours de l’année 2016, 11 900 salariés hors contrats aidés ont été embauchés dans la profession et 11 950 sont partis, soit un solde négatif de 50 salariés et un taux de rotation de 12,5%. 2012 et 2013 avait connu un solde négatif de 2 500 à 3 000 salariés (hors alternants).
En ce qui concerne les départs, 38% sont le fait de démission, 32% de fin de CDD et 25% de rupture conventionnelle.
75% ont été embauché en CDI. Par ailleurs , 45% ont mis moins d’un mois pour trouver la personne recherchée et 38% de 1 à 3 mois.
En ce qui concerne les contrats en alternance ayant un CAP, 52% n’ont pas été embauché, 11% l’ont été et 37% sont restés dans l’établissement en poursuivant leurs études de BP. Ceux ayant un BP sont 22% à avoir été conservé et embauché; 17% conservé pour préparer un BM; 60% n’ont pas été embauché.
41,5% déclarent réaliser des entretiens formels tous les ans et 6% tous les deux ans; tous les ans 64% les enseignes, 36% les indépendants.
36% des salariés des établissements de moins de 10 salariés ont bénéficié en moyenne de 10 heures de formation en 2016; 1/3 des dirigeants ont bénéficié de 13,5 heures de formation. 90% des dirigeants bénéficiaires sont des femmes. 88% des formations concernent la technique (chignons, attaches,balayage, mèches, tresses, barbier…), 6% la gestion et le management.
En moyenne, les salariés ont été absents 10 jours (hors vacances bien sur); la maladie représente 87% des absences, mais concerne seulement 45% des jours d’absence, alors que les congés maternité représentent (9% des absences concentrent 38% des jours d’absence).
D’après l’INSEE (ESANE périmètre entreprises), la profession a généré près de 5,9Md€ HT de chiffre d’affaires (dont 88% de prestations coiffure, 9,5% par la vente de produits et 1% de prestations esthétiques). 6,5% ont mis en place un nouveau service en 2016 (ce sont des établissements employeurs, notamment dans l’activité barbier).
79 % du chiffre d’affaires réalisé par la profession provient d’établissements employeurs (46%). Au sein des employeurs, les enseignes ont effectué 43,5% du chiffre d’affaires.
La fiche moyenne client est de 20,4€ pour un homme, 44,5€ pour une femme; les prestations sont un peu plus coûteuse en Île-de-France (+25% pour les hommes, +12% pour les femmes); les prestations des établissements sous enseigne sont 23% plus coûteux pour les hommes et 6% pour les femmes; par contre à domicile, la prestation est moins onéreuse.
Les inquiétudes des professionnels se focalisent sur l’évolution des charges, le pouvoir d’achat des clients, la rentabilité, le recrutement, la concurrence déloyale, peu sur la formation des salariés, leur adaptation au poste de travail, les nouvelles formes d’exercice de l’activité coiffure (coiffure à domicile, site internet dédié).
73% des établissements sont très préoccupés de la santé et de l’hygiène (87% les enseignes, 77% les indépendants et 56% ceux à domicile). 89% déclarent avoir mis en place un document unique d’évaluation des risques (DUE).
Une brève comparaison des indépendants et des enseignes : l’importance du nombre moyen de salarié est une des caractéristiques marquantes (6 personnes vs 2,1 chez les indépendants)