Synthèse - novembre 2016


  • Création d’entreprise, auto-entrepreneuriat et reprise


    • Une belle progression des créations classiques d’entreprise en un an (+11,8%)

      Source : "chiffres création d'octobre 2016", André Letowski à partir des données INSEE, novembre 2016

      le nombre de créations totales est en nette hausse si l'on compare les 12 derniers mois à l'année précédente (+4,7% soit 25 000 créations en plus) , dû à une forte hausse des créateurs classiques (+11,8%) et une baisse des autoentrepreneurs de 4,3%. En ce qui concerne les activités, les progressions des créations classiques sont importantes dans l'immobilier, l'informatique et communication, le commerce, les HCR et l'industrie avec des régressions  diversifiées chez les autoentrepreneurs.


    • 60% des créateurs étaient en activité, 29% au chômage et 11% “inactifs”

      Source : "Analyse des créations 2014" par André Letowski selon les données Sine 2014, novembre 2016

      La situation antérieure du créateur 2014 (hors autoentrepreneur) est d'abord celle de salarié, puis de chômeurs ou en situation de contrats courts tel l'intérim, le CDD ou l'intermittence (29,3% dont 10,9 de plus d'un an, dont contrats courts 2,7 ), puis d'ex chefs d'entreprise (26,6% dont dirigeants salariés 9,8), d'"inactifs" (11,3%  dont sans activité professionnelle 5,6, étudiant 3,8 et retraité 1,9). En termes de forme juridique choisie, ont nettement plus opté pour la forme entreprise individuelle les personnes issues d'un chômage de plus d'un an ou d'un contrat court, ou de l'inactivité ou des salariés issus de la fonction publique, par contre celles qui créent en société sont plus souvent d'anciens chefs d'entreprise (notamment salarié de leur entreprise),


    • 21% des créateurs envisagent de développer fortement l’emploi

      Source : André Letowski selon les données Sine 2014, novembre 2016

      Les 2/3 des créateurs 2014 (hors autoentrepreneurs) n'envisagent que la création de leur emploi et peu un réel développement de leur entreprise, un propos confirmé au cours des 4 à 6 premiers mois puisque seuls 25% sont devenus employeurs (une partie des salariés étant le dirigeant dans le cadre de société qui le permettent) ; 21% déclaraient vouloir "développer fortement leur entreprise en termes d'emploi "(il faudra d'ici 3 et 5 ans observer si l'intention s'est concrétisée et à quel niveau) et 12,6% "développer fortement en termes d'investissement". Les  femmes sont 73,6% à envisager de travailler seule, contre 63,3% pour les hommes.


    • Sensibilisation à l’entrepreneuriat/intention de créer


      • Quelques définitions opérationelles sur ce qu’est un chef d’entreprise

        Source : "Vaincre la solitude du dirigeant" le LAB Bpifrance, octobre 2016

        Un focus les sur les termes qui désignent les chefs d'entreprise : « Dirigeant » est le terme le plus générique : il est celui qui exerce le pouvoir dans une organisation, quelle que soit sa nature « Patron » désigne avant tout un rapport social, fondé sur l’opposition des intérêts des chefs d’entreprise et des salariés « Chef d’entreprise » est une catégorie administrative L'entrepreneur, c’est un état d’esprit avant d’être une fonction ou un statut


      • Pour 64% des français les dirigeants de TPE et PME inspirent la confiance

        Source : "L’entrepreneur est-il le nouveau politique ?", France Digitale, Fiducial, Ifop, novembre 2016

        A la question "pour chacun des groupes ou acteurs suivants, diriez-vous que vous lui faites confiance ou pas confiance ?"  les scientifiques et  les policiers viennent en tête, puis les enseignants , les entrepreneurs et les juges devant les élus locaux et loin derrière on trouve les journalistes, les députés et sénateurs. Mais l'ordre s'inverse quand la question de l'influence est posée.

        Les dirigeants de Start-Up et TPE sont plus crédibles que les responsables politiques
        sur des valeurs évoquant la créativité, le dynamisme, l'expertise et la compétence, la curiosité et la ténacité, le courage, le sens des responsabilités, la proximité, le parler vrai, mais les politiques sont plus crédibles en ce qui concerne l'intérêt général.


      • 30% des français envisagent de créer ou reprendre une entreprise, un chiffre qui varie peu dans le temps

        Source : "LES FRANÇAIS, LA CRÉATION D’ENTREPRISE ET LE TRAVAIL INDÉPENDANT", Salon des Entrepreneurs, Union des Autoentrepreneurs, Fondation Le Roch les Mousquetaires, octobre 2016

        Le regard des français sur l'auto entrepreneuriat est de bon sens, sans être très vigoureux.

        Les atouts cités en faveur de l'auto entrepreneuriat sont soit le fait du régime propre à l'auto entrepreneuriat, avec la possibilité de cumuler plusieurs activités, la simplicité d'accès, le fait de payer des charges sociales sur ses recettes, ou propres au statut d'indépendant (absence de hiérarchie, 43%, absence de monotonie 17%).

        Les freins sont peu liés à ce régime ("statut" insuffisamment reconnu, limitation du chiffre d'affaires) et plutôt liés au fait d'être non-salarié (revenu incertain, lourdeur administrative, absence de couverture chômage, nécessité de se débrouiller seul).

         

        26% (37% chez les moins de 35 ans) disent envisager l'auto entrepreneuriat dans leur carrière professionnelle, 14% pour alterner période de salariat et période d'indépendance et 12%  pour n'être qu'indépendant ou autoentrepreneur; plus loin dans le sondage, 30% (62% des 18-24 ans) affirment avoir envie de créer une entreprise, d’en reprendre une ou de se mettre à leur compte; 14% des personnes interrogées envisagent de le faire dans les 2 ans; 8,4% disent avoir préparé un projet de création/reprise. une estimation sans grand changement au fil des enquêtes


      • Pérennité, cessation, défaillances


        • Les défaillances sont en nette baisse (-7,8%) au cours des 9 derniers mois

          Source : "3ème trimestre 2016 défaillances et sauvegardes d’entreprises en France", Altares, novembre 2016

          Les défaillances au 3éme trimestre 2016 sont en recul  de 12% au regard du même trimestre  2015, dans toutes les modalités de défaillances, et ce au regard de l'ensemble des 3éme trimestres depuis 2012. Ce recul est de 7,8% si l'on observe les 9 derniers mois: il est assez proche quelque soit l'ancienneté des entreprises concernées. La diminution des défaillances est manifeste dans la bâtiment, le commerce de gros et détail et les services aux particuliers;  les défaillances progressent dans le secteur des transports de personnes (ubérisation) et les activités informatiques.  


        • Conditions de vie du chef d’entreprise, santé


          • 45% des dirigeants de PME se sentent isolés, 26% entourés

            Source : "Vaincre les solitudes du dirigeant", Le Lab Bpifrance, octobre 2016

            45% des dirigeants de PME se sentent isolés, 26% entourés. D'où vient ce sentiment d'isolement ?  2 causes principales, la complexité du monde et l’exercice du pouvoir et des responsabilités. 7 formes de solitude du dirigeant sont repérés : la solitude dans la décision, la solitude statutaire, la solitude relationnelle, la solitude professionnelle, la solitude dans les épreuves, la solitude existentielle, la solitude collective ou le manque de reconnaissance sociale. Les entrepreneurs-fondateurs se sentent les plus isolés, plus que les entrepreneurs-repreneurs, souvent anciens cadres dirigeants, que les successeurs familiaux ou que les dirigeants managers, nommés à la direction par les actionnaires de l’entreprise; mais leur forme d'isolement diffère. Par ailleurs, constat est fait que les dirigeants des plus petites entreprises se sentent moins entourés, tout comme ceux très majoritaire au capital; par contre quand la performance de l'entreprise est bonne, quand l'entreprise dispose d'un comité de direction satisfaisant, d'un conseil d'administration, la perception de la solitude est plus faible. Rompre l'isolement, c'est avant tout un comportement.  


          • Le patrimoine des independants est bien plus élévé que celui des salariés

            Source : "Entre 2010 et 2015, les inégalités de patrimoine se réduisent légèrement", Insee Premiére, N°1621, novembre 2016

            Début 2015, la moitié des ménages vivant en France possèdent plus de 158 000€ de patrimoine brut et concentrent 92% des avoirs patrimoniaux des ménages.Il est principalement constitué de biens immobiliers (61%). Les ménages d’indépendants ont en moyenne un patrimoine plus élevé que les ménages de salariés ( 574 900€ contre 210 800€ début 2015); en moyenne, 32% de leur patrimoine est composé d’actifs professionnels, directement liés à leur activité, dont ils se défont au moment du passage à la retraite; exposés à des fluctuations de revenus plus fortes que les salariés et bénéficiant de droits à la retraite plus restreints, les ménages d’indépendants sont plus enclins à épargner; n'oublions pas aussi l’effort important d’épargne destiné à financer des investissements professionnels.  


          • Démographie des entreprises


            • Les petites entreprises participent aussi aux groupes d’entreprises

              Source : "Les PME organisées en groupe : un phénomène important dès les unités de petite taille", Insee "les entreprises en France", édition 2016

              Le champ de l’étude comporte 1 136 092 unités légales. 977 754 unités légales sont indépendantes (86% n'intégrant que partiellement les sans salarié) et 158 338 appartiennent à 64 141 groupes.  Les petites entreprises sont présentes dans les groupes : dans les entreprises de 10 salariés, 33% des unités légales appartiennent à un groupe; à 20 salariés 54% des unités légales et vers 50 salariés, 80%.   Toutefois, la probabilité d’être organisé en groupe augmente avec la taille d'entreprise : (de 2,2% pour les moins de 10 salariés, puis 26% pour les 10-19 salariés, 53% pour les 20-50 salariés, 82% pour les 50-250 salariés). Cette probabilité varie également en fonction des secteurs d’activité


            • Les TPE emploient 30% des personnes en emploi et les PME 24%

              Source : "Catégories d'entreprises", Insee "les entreprises", édition 2016

              Fin 2013, on dénombre 3,75 millions d’entreprises (au sens LME), dont 3,66 millions correspondent à une seule unité légale indépendante;  parmi ces entreprises, on dénombre 3,61 millions de microentreprises (96% des entreprises); elles emploient 2,81 millions de salariés (19% du total); ceci étant, si l'on intègre les non-salariés dans les effectifs, ce qui est pertinent, les microentreprises emploient alors 30% des effectifs. Les TPE représentent , par ailleurs 21% de la valeur ajoutée et 14,5% du chiffre d'affaires.


            • Un bref chiffrement des PME et ETI

              Source : "Les PME en France", Insee "les entreprises", édition 2016

              Les PME au sens LME (les filiales sont comptabilisées avec la société mère) sont 136 468 et de 233 490 en ce qui concerne les unités légales; elles emploient 4,129 millions de salariés (3,678 millions en ETP), soit un peu moins de 30% des effectifs du secteur marchand; elles totalisent 21,5% du Chiffre d'affaires et 23% de la valeur ajoutée.

              Les ETI (au sens LME) au nombre de 5 121 (mais 45 150 unités légales) avec 3,392 millions de salariés (dont 3,110 en ETP); 32% travaillent dans l’industrie manufacturière.

              Le chiffre d'affaires compte pour 29% du CA du secteur marchand et la valeur ajoutée pour 24%.

              25% sont sous le contrôle de groupes étrangers (1 288) et  emploient 922 000 salariés.


            • Financement, aides financières publiques


              • L’effort de l’Etat en faveur des PME s’élèvera en 2017 à 2,51Md€ en crédits de paiement

                Source : EFFORT FINANCIER DE L’ÉTAT EN FAVEUR DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES", annexe au projet de loi de finances pour 2017, novembre 2016

                L'effort de l'Etat en faveur des PME (hors dépenses fiscales) s’élèvera en 2017 à 4,25Md€ en AE et 2,51Md€ en CP avec une hausse du périmètre « Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social » mais une stabilité sur les autres périmètres; reprenons les 2 principaux contributeurs : Les apports du ministère de l'emploi se chiffre en autorisation d'engagement à 3 841millions d'€ : embauche 1er salarié, embauche de jeunes apprentis,  embauche en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois, gestion prévisionnelle des emplois, contrats de génération, dispositifs d’activité partielle, exonérations relatives aux zones de revitalisations rurales, NACRE, le Fonds de cohésion sociale, Fonds pour l’amélioration des conditions de travail. Les apports du ministère de l'économie, industrie et numérique se chiffrent à 388 millions€, dont 361 pour l'industrie et 29 pour l'artisanat, et le commerce.    


              • Développement des entreprises


                • Un bref bilan sur l’export en France

                  Source : "LE RAPPORT DES ENTREPRISES A L’EXPORT", Business France, Kantar Public, dossier de presse du 22 novembre 2016

                  En 2015, 125 000 entreprises françaises exportatrices (+3,%), contre 310 000 en Allemagne, 210 000 en Italie; en France, elles contribuent à 6 millions d'emplois; le poids des grandes entreprises dans les exportations est de 52%, les entreprises de taille intermédiaire ETI 33%, les PME/PMI 16%. Pour 90% des répondants pratiquant l'export, l’export est un enjeu décisif dans leur stratégie; d'ailleurs, 3 entreprises interrogées sur 5 réalisent plus de 30% de leur chiffre d’affaires à l’export. La moitié estime que notre pays ne présente aucune difficulté majeure pour vendre à l’étranger. Les atouts de la France sont la qualité des produits français, des infrastructures, de la chaîne logistique, la stabilité de l'euro, de la réputation, du positionnement géographique Les freins identifiés sont  les coûts de production, de transports et de douanes, juste devant la réglementation considérée comme inadaptée et le manque d’ouverture internationale en France. Sur le volet accompagnement, les 2/3 des entreprises soulignent l’importance de l’accompagnement aux entreprises souhaitant exporter; Business France est reconnue par les entreprises françaises comme un partenaire incontournable à l’export, juste derrière les CCI qui bénéficient d’un maillage territorial plus dense.  


                • Secteurs d’activité


                  • Bilan du commerce en 2015 : plutôt favorable

                    Source : "La situation du commerce en 2015 : rapport établi pour la Commission des Comptes Commerciaux de la Nation, Insee doc de travail E2016/03, division commerce, novembre 2016

                    En 2015, les ventes du commerce de gros et des intermédiaires du commerce s’élèvent  723Md€ dont 604Md pour le seul commerce de gros, et progressent en volume de 1,2% (0,6% en volume pour le commerce de gros et 4,3% pour les intermédiaires du commerce) , mais les prix restent orientés à la baisse (-0,9%). Les ventes du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 494Md€ TTC et progressent de 1,8% en volume profitant de l’amélioration marquée du pouvoir d’achat des ménages; mais leur progression en valeur n'est que de 0,3% en valeur. Les ventes du commerce et de la réparation d’automobiles s’élèvent à 110Md€ et progressent de 3,7% en volume, avec des prix orientés à la hausse (+4,6%).   3 millions de salariés travaillent dans le commerce (19% des salariés des secteurs marchands) et 420 000 non-salariés davantage présents dans l’artisanat commercial, le commerce de détail et le commerce et la réparation d'automobiles que dans le commerce de gros. Après trois années de recul, les effectifs salariés augmentent à nouveau notamment dans  le commerce de détail, alors qu'il continue de fléchir dans le commerce de gros.   100 000 entreprises commerciales, y compris artisanat commercial, ont été créées (19% des créations) ; les créations chutent, davantage que dans les autres secteurs de l’économie.


                  • Emploi, marché du travail


                    • Si 67% des TPE employeurs ont signé des accords avec leurs salariés, la décision est à 80% celle du dirigeant

                      Source : "Le dialogue social dans les très petites entreprises", Dares Résultats N°062, niovembre 2016

                      67% des entreprises de 1 à 9 salariés (et 74% des TPE employant au moins 2 personnes) déclarent avoir pris, en 2012, des dispositions sur au moins l’un des sujets suivants : salaires, temps de travail, emploi et conditions de travail ; dans 28% des 2-9 salariés, les employés ont été associés au processus de décision sur au moins l’un des sujets. Les plus grandes TPE associent un peu plus souvent leurs salariés aux décisions relatives aux conditions de travail que les plus petites.


                    • Formation, jeunes


                      • 59% des 18-29 ans se disent engagés, dont 9% trés engagés

                        Source : "«Les jeunes, l’engagement et l’entrepreneuriat », France Active/BVA, septembre 2016

                        76% sont optimistes sur leur avenir personnel et 65% sur leur avenir professionnel, mais 65% ont une vision négative de l'évolution de la société; toutefois, 79% pensent qu'un autre modèle économique et social est possible. Dans le même temps, si 53% jugent qu’il est plus facile de s’exprimer aujourd’hui, ils estiment qu'il est plus difficile de prendre sa place et d'être entendu. Ils s'estiment plus que leurs parents être individualistes, inventifs, mais ils se disent aussi plus pessimistes, plus désenchantés, moins débrouillards, et moins engagés; pourtant, 59% disent être engagés (dont 9% très engagés), notamment dans 3 domaines :  la préservation de l'environnement, le civisme et l'aide aux autres ; fait intéressant, ils sont quasiment autant entreprenants (37% moins, 35% plus et 27% ni plus, ni moins). Quid de leur volonté de créer leur propre entreprise ? 55% y sont favorables (6% l'ont fait, 21% l'envisagent dans les 5 prochaines années, 28% au-delà). Les raisons principales pour ces 55%, se regroupent en 3 axes clés, d'abord l'exercice indépendant, puis la passion, le rêve, le défi, et enfin la valeur ajoutée pour la société.