Méthodologie : les données sont extraites de la base Ellisphere en juillet 2025. 
Le profil des entreprises étudiées prend en compte, à la date d’extraction : l’adresse du siège social, le code APE, le statut juridique, l’année de création, l’effectif, le chiffre d’affaires et le total bilan. A noter que seules 52% des entreprises mises en redressement judiciaire en 2019 avaient publié leur bilan.
Rappel du contexte conjoncturel : la période d’étude 2019-2024 a été marquée par la pandémie Covid-19, obligeant nombre d’entreprises à s’endetter pour tenter de maintenir leur activité.
Mais seules 3,2% sont en situation satisfaisante (bien plus pour les entreprises individuelles) et 13,5% encore fragiles.
♦ En 2019, plus de 15 546 entités ont été mises sous procédure de redressement judicaire. 5 ans plus tard en 2024, 2 632 entreprises sont encore actives (17%), dont 13,5% en situation fragile, 3,2% en situation satisfaisante, et par ailleurs 2,3% inactives, 0,35% en faillite personnelle et 0,26% à nouveau en redressement judiciaire.
♦ Selon la forme juridique, les SA sont en plus grande difficulté : avec 43%, les SARL forment le plus gros bataillon d’entreprises mises en redressement judiciaire en 2019, suivies des SA avec près de 21%. En 2024, 14,4% de ces SARL sont encore en activité, et 8,2% des SA.
En revanche, les entreprises individuelles et les sociétés civiles affichent un excellent taux de survie, respectivement de 32,7% et 44,6%. La légèreté de ces structures ainsi que leurs plus grandes agilité et adaptabilité peuvent expliquer en partie ces bons résultats.
♦ Selon le CA : 81% des entreprises redressées avaient un chiffre d’affaires inférieur à 1M€, 8,8% entre 1 et 2M€, et 10% au-delà de 2M€.
Les entités dont le chiffre d’affaires est compris entre 1 et 2M€, témoignent d’une bonne résilience : elles sont 8,8% des entreprises en redressement et 9,8% des entreprises toujours en activité en 2024 ; celles entre 2 et 50M€ également, même ce taux est inférieur à la catégorie d’entreprises précédente.
♦ Selon les régions : en 2024, 23,9% des entreprises mises en redressement judiciaire en 2019 localisées en Bretagne, 21% en Nouvelle-Aquitaine sont encore actives, vs 13,7% en PACA, 15,3 en Occitanie, et 15 en Ile de France ; les autres régions ont des taux entre 16 et 18,3%.
♦ Selon le secteurs d’activité : l‘observation par activité est difficile dans la mesure où les enquêteurs n’utilisent pas la nomenclature habituelle.
En 2019, les 3 premiers secteurs en nombre de redressements judiciaires sont le BTP (28,2%), les services aux particuliers (19%), les services aux entreprises (9,2%). 5 ans plus tard en 2024, leurs taux de survie sont de 14,3% pour le BTP, 15,7% pour les services aux particuliers et 17,7% pour les services aux entreprises (notamment nettoyage et centres d’appel).
A noter que le secteur Agriculture et pêche (4% des redressements judiciaires prononcés en 2019), affiche un taux de survie généreux de 46% de structures encore actives en 2024. Cela peut s’expliquer par le fait que le secteur est majoritairement composé d’entreprises individuelles, structurellement plus souples et plus réactives.
Ces médiocres résultats sont en partie imputables aux difficultés de remboursement des PGE, mais également à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières ainsi qu’à la baisse de la consommation.
Pour en savoir davantage : https://presseagence.fr/paris-ellisphere-redressement-judiciaires-ces-entreprises-qui-resistent/