Aucune enquête scientifique spécifique sur les suicides des patrons n’a eu lieu. Néanmoins, l’Observatoire de la santé des dirigeants de PME a calculé que le chiffre annuel avoisine les 180, soit un suicide tous les deux jours.
L’association Apesa France est née en 2013 de la rencontre de Marc Binnié, greffier au tribunal de commerce de Saintes, et Jean-Luc Douillard, psychologue clinicien du centre hospitalier de la même ville. Parti de Saintes, le dispositif a été étendu à 10 autres tribunaux de commerce et est en cours de déploiement dans 32 supplémentaires, soit sur 42 tribunaux sur 134 . A ce jour, Apesa a secouru 241 chefs d’entreprise, en majorité des hommes d’une cinquantaine d’années,
« A chaque fois, nous formons 30 à 40 “sentinelles”, ces personnes capables de déclencher une alerte », explique Mars Binnié. Chaque tribunal doit aussi créer sa propre association locale Apesa et trouver des fonds. Mais les besoins restent modestes. Le coût de la procédure pour un entrepreneur est estimé à 400 euros par an. A comparer aux dizaines de milliers d’euros qu’une hospitalisation coûte après une tentative de suicide.
Ce que cette appui permet, selon un dirigeant concerné : ” discerner l’important de l’essentiel, faire le tri dans ses priorités et surtout bénéficier d’une écoute attentive… même à la maison on ne peut vous comprendre”