Sources : le recensement de la population permet de déterminer les populations légales de la France et de ses circonscriptions administratives. Il fournit également des statistiques sur les caractéristiques des habitants (sexe, âge, profession, nationalité, mode de transport, etc.) et de leurs logements (type de logement, type de construction, nombre de pièces, etc.) à un niveau géographique fin.
Au 1er janvier 2024, la liste et les contours des QPV ont été mis à jour pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 QPV en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements.
5,3 millions de personnes vivent dans un quartier prioritaire de France métropolitaine délimité selon le nouveau sondage de 2024 (8% de la population).Â
♦ La localisation des QPV : si les QPV comptent en moyenne 3 900 habitants, 90% en ont moins de 7 570, les 10% restants regroupent 2,13 millions de personnes. Parmi les 137 QPV les plus peuplés comptant plus de 7 570 habitants, 57 se trouvent dans l’aire d’attraction de la ville de Paris et 58 appartiennent à une unité urbaine de plus de 200 000 habitants hors Paris. La Seine-Saint-Denis est, de loin, le département où la part d’habitants concernés est la plus élevée : 42% de ses habitants résident dans un QPV ; ce département abrite d’ailleurs le QPV le plus peuplé (132 500 habitants).
♦ Les habitants des QPV ont en moyenne 35 ans, contre 41 ans dans le reste de l’unité urbaine dans laquelle se situe le QPV : 39% ont moins de 25 ans vs 30 dans le reste de l’unité urbaine, alors que les personnes de 60 ans ne sont que 18% (vs 26). Â
Les personnes étrangères et immigrées représentent (respectivement 23 et 28%) sont 2,8 et 2,5 fois plus élevées que dans le reste de l’unité urbaine.
♦ La composition des ménages : dans les QPV comme dans le reste des unités urbaines, 40% sont des personnes vivant seules (vs 42) ; dans les QPV, 37% des 20-29 ans vivent chez leurs parents (vs 27).Â
Par ailleurs 17% des ménages sont une famille monoparentale (vs 9), avec dans 9 cas sur 10, une femme à la tête de la famille monoparentale ; les couples sans enfant sont 13% vs 24, et les couples avec enfants en % comparable (24% vs 22), mais 26% ont 3 à 4 enfants (vs 15).
Les ménages dont la personne de référence est étrangère sont plus souvent des couples avec enfants (37%) et moins souvent des familles monoparentales (14%).
♦ La suroccupation des logements y est nettement plus fréquente (2,5 fois plus que dans les environnements urbains) et les logements plus petits (3,2 pièces vs 3,6) ; 85% de leurs habitants louent leur résidence principale (1,9 fois plus souvent) et 90% vivent en appartement vs 6 sur 10). 62% déclarent occuper un logement appartenant à un organisme HLM (vs 14%).Â
♦ Les habitants des QPV sont moins diplômés : 44% déclarent n’avoir aucun diplôme (vs 23), alors que 17% disent avoir un diplôme de niveau bac+2 ou supérieur (vs 39%) ; hommes et femmes sont diplômés dans les mêmes proportions, en QPV comme dans les environnements urbains.
Quant aux diplômes inférieurs au baccalauréat, les différences de qualification entre les hommes et les femmes sont moins marquées en QPV que dans les environnements urbains.
Dans les QPV, la scolarisation des jeunes est moins fréquente, en lien avec des sorties plus précoces du système éducatif : seuls 60% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont scolarisés (vs 70) ; les femmes de 15 à 24 ans sont plus souvent en études que les jeunes hommes, en QPV (62 contre 58%) comme dans les environnements urbains (72 contre 67%). Plus d’un quart des 16-25 ans en QPV ne sont ni en emploi ni en études (2 fois plus que les habitants du même âge des environnements urbains).
♦ Le taux d’emploi au sens du recensement de la population y est nettement plus faible que dans les environnements urbains (47 vs 66%), avec davantage de CDD (23 vs 13%) ou de temps partiel (22 vs 16%). Le taux d’emploi est encore plus faible pour les femmes et les étrangers dans les QPV (environ 40%). Le taux de chômage est de 28% (vs 12).
Les catégories socioprofessionnelles de l’emploi actuel ou du dernier emploi occupé s’établit ainsi : 38% sont des employés (vs 27), 35% des ouvriers (vs 16) alors que les chefs d’entreprise et cadres sont nettement moins nombreux (11% vs 29), tout comme celui des professions intermédiaires (17% vs 27).
♦ Selon le Cereq, les jeunes des QPV sont plus nombreux que leurs voisins à s’orienter, ou à être orientées, vers la voie professionnelle, en bac pro ou en CAP (71% vs 54), une orientation contrainte dans 35% des cas (vs 21 pour les autres jeunes). Une fois dans la voie professionnelle, seuls 9% des jeunes signent un contrat en apprentissage (vs 16).
 Sur l’ensemble des jeunes sortis de formation initiale en 2017, quel que soit le niveau de diplôme, ceux résidant en QPV sont moins fréquemment que les autres issus de formations en alternance (23% vs 33). Ces jeunes ont plus de difficultés à trouver un employeur ou une formation à proximité. Ils sont toutefois 16% a avoir bénéficié d’un contrat de professionnalisation (vs 14).
Leur taux d’emploi en 2020 est toujours plus élevé pour ceux ayant bénéficié de l’alternance que pour ceux sorti de scolarité classique (62% vs 55 pour ceux diplômés du secondaire et 83% vs 78 pour ceux issus du supérieur). Il est par contre moins favorable aux jeunes des QPV ayant bénéficié de l’alternance comparés aux autres jeunes (62% vs 75 pour ceux diplômés du secondaire et 83% vs 88 pour ceux diplômés du supérieur).
Pour en savoir davantage : https://www.cereq.fr/alternance-jeunes-qpv
Mais toujours aucune information sur la partie économique de ces QPV.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8236231