Méthodologie : 76 735 entreprises (base de données Altares) sont ici analysés, dont certaines sont des établissements de grands groupes ou de sociétés dont le siège est situé hors de la ZUS; 44 732 étaient présentes entre 2007 et 2013). Les données sont donc limitées aux disponibilités d’Altares, qui connaît plutôt mal les TPE. D’autres données sur le profil des entrepreneurs sont issues de l’enquête Adive 2010 et celle de BPILa et Terra Nova en 2016 portant sur 2010-2016; cette dernière enquête a interrogé par téléphone 400 entrepreneurs en mai (sans savoir si’ls sont ou non autoentrepreneurs); 39% sont localisés dans le bâtiment et les transports, 29% dans le commerce et les HCR, 16% dans les services aux entreprises et 16% dans les services aux particuliers; la majorité serait le fait de TPE ? Rappelons que la présence d’une entreprise dans une ZUS peut être due à la possibilité d’accéder à un foncier moins onéreux, à des aides spécifiques, parfois à des d’effets d’aubaines; de même, les entrepreneurs résidant dans une ZUS peuvent créer leur entreprise en dehors de la ZUS.
420 000 établissements appartenant à près de 286 000 unités légales (dont 110 000 à 145 000 sociétés) ont exercé leur activité entre 2007 et 2013 dans “les quartiers” (751 ZUS dont 157 en Île-de-France).
Parmi leurs 4,7 millions d’habitants (18,6% sont issus d’études supérieures vs 35,2% en France; 39% ont un niveau inférieur au BEP-CAP vs 20)), les entrepreneurs représentent 5% des actifs (à comparer à 10% dans des quartiers d’unités urbaines de taille similaire).
Les TPE y sont sous-représentés (75% des unités légales vs 98% en France), alors que les 10-250 salariés y sont 10%; mais 15% y sont de taille inconnue (dans la base Altares). Si les services aux entreprises y sont proches (33% vs 35) tout comme l’industrie (5%), les services aux particuliers y sont plus rares (8% vs 25), le BTP y est plus fréquent (20% vs14), tout comme le commerce (21% 15) et les transports (4% vs 2).
Profil des entrepreneurs Les entrepreneurs des quartiers seraient plus jeunes (53% moins de 40 ans vs 33), inscrits dans le digital; 78% sont des hommes (les femmes auraient tendance à diminuer); les 15-24 ans actifs sont bien plus nombreux :14,5% vs 9,7, mais 17% pour les femmes (notamment dans les services aux particuliers) et 10% pour les hommes; 73% y auraient le niveau bac; les femmes y sont presque aussi diplômées que celles qui résident dans des quartiers hors ZUS.
53% habitent dans le quartier (6% ont aussi habité dans le quartier) 69% des créateurs étaient salariés au moment de la création ; 48% ont créé dans le même secteur d’activité. 9 nouveaux entrepreneurs sur 10 ont eu recours à leurs ressources personnelles et à la « love money » (cercle familial, amical) avec un investissement initial compris entre 5 et 30K€ , 23% à un emprunt bancaire, 3% à des prêts d’honneur. BPI est intervenu pendant cette période auprès de 8 700 entreprises (455M€), 700 (170M€) pour des aides à l’innovation, 130 pour des fonds propres (216M€), 3 300 pour des garanties (900M€), 620 prêts sans garantie (316M€); 600 pour le CICE (30M€) et 330 pour un cofinancement (470M€), soit 14 000 entreprises (109 000 emplois concernés et 4,4Md€).
43% positionnent l’accès aux financements comme leur 1re difficulté (ce sont les plus de 10 salariés et au-delà qui font état de davantage de difficultés): la seconde consiste en retard de paiement (37%); le manque de débouchés commerciaux est mentionné en 3éme position (26%). Les freins à l’entrepreneuriat dans les quartiers : le frein psychologique, le fait se projeter au-delà d’une zone géographique restreinte au quartier, l’acquisition des compétences de création et gestion des entreprises, avec des parcours non linéaires.
Entre 53 et 58% des entrepreneurs interrogés estiment que les priorités de l’accompagnement sont l’accès au financement, l’accès à l’information ,aux marchés publics, le soutien d’expert bénévole, la mise en réseau. Les associations (notamment les 4 réseaux structurés d’aide à la création d’entreprises, que sont l’Adie, France Active, Réseau Entreprendre, Boutiques de Gestion) sont les ferments de la création, appuyés par des associations de quartier; mais la pérennité de leur modèle économique constitue un défi de taille pour les années à venir. Un maillon manquant est l’accompagnement de la croissance.