L’industrie : en 2014 une stabilité quant à la production, un redressement des marges, une légère reprise de l’investissement, mais toujours des pertes d’emploi


« L’industrie manufacturière en 2014 », Etudes économiques, DGE, non daté

En 2014, dans un contexte très favorable de la baisse des prix du pétrole et la dépréciation de l’euro, la production manufacturière s’est stabilisée en France après deux années de baisse (-1,1% en 2013 et -3,4% en 2012). Elle a par contre modestement progressé en Europe (+2,2% en 2014 après -0,5% en 2013), soutenue par la production allemande (+1,9%), espagnole (+1,9%), britannique (+3,1%).

 

Le déficit manufacturier (-34,7Md€) s’est stabilisé par rapport à 2013, se contractant de 410M€, faisant suite à une amélioration de 2Md€ en 2013.

 

Après une hausse modérée en 2013 (+0,5%), le coût horaire de la main-d’œuvre en France a été plus dynamique en 2014 (+1,1%) ; sur les deux dernières années, le coût horaire a augmenté de 0,8% l’an contre + 2,4% entre 2008 et 2012 ; cette modération tient à la mise en place du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

 

En niveau, un salarié de l’industrie française coûtait, en 2014, aussi cher qu’un salarié de l’industrie allemande (37€ de l’heure) alors qu’en 2012, il coûtait 1,2 euro de plus ; noter que ces coût sont de 28€ en Italie, 23,5 en Espagne, 22,6 en Grande-Bretagne, 8,4 en Pologne.

 

Le taux de marge (hors cokéfaction-raffinage) a progressé, de 0,3 point, résultant de plusieurs facteurs, notamment la montée en charge du CICE, qui contribue à hauteur de 0,8 point au redressement du taux de marge, mais cet effet a été réduit de 0,5 point par la hausse des salaires réels par tête (y compris charges), plus forte que les gains de productivité ; fin 2014, ce taux (31,4%) se rapproche de son niveau d’avant-crise, de l’ordre de 32 à 33 %.

 

L’investissement est reparti (+1,6% en 2014), après deux années de quasi-stabilité (-0,4% en 2012 et  +0,4% en 2013), mais l’emploi a continué de diminuer (-1,1%) alors qu’il s’est redressé en Europe. L’emploi salarié s’est de nouveau replié, avec 33 000 postes de moins (-1,1%), dont en emploi direct (42 000 postes soit -1,5%), alors que l’emploi intérimaire s’est redressé de 4,5% (+ 9 000 salariés) après deux années de repli. La plupart des secteurs de l’industrie manufacturière perdent des emplois directs ; le plus concerné est l’industrie automobile, qui perd 11 000 postes, soit un recul de 5,1%.

 

Dans les autres grandes économies européennes l’emploi salarié s’est redressé en 2014, notamment en Allemagne (+34 000 emplois), au Royaume-Uni (+6 000 emplois) et en Espagne (+13 000 emplois).