Méthodologie : échantillon des 302 maires (la France comprend 34 842 communes), sous mode raisonné (autant d’interview dans chaque grande tranche de taille en habitant), avant d’être redressé afin de rendre compte de la répartition structurelle de chaque région selon la taille des communes en nombre d’habitants. Les entretiens ont été conduits par téléphone, après envoi d’un courrier et prise de rendez-vous téléphonique. Ils ont été réalisés entre le 30 septembre et le 28 octobre 2024.
L’échantillon est assez petit ; les interprétations des données sont à faire avec précaution, notamment dans l’analyse des disparités régionales. Je n’y commenterais que les données qui présentent des écarts conséquents.
76% des répondants sont des maires et 21% des adjoints. 47% ont de 55 à 64 ans, 38% 65 ans et plus, 30% de 45 à 54 ans et 21% moins de 45 ans (total 136?). 84% résident dans des communes de moins de 2 000 habitants, 14% de 2 000 à 19 999 et 2% au-delà (ces 3 tranches de population seront analysées tout au long de l’étude).
« Etude Comisis Opinion Way pour l’Observatoire des partenariats « IMPACTS & TRAJECTOIRES – Elus Locaux – Novembre 2024.
L’analyse se fera en 3 grandes parties, la 1ére observant la globalité des réponses, la seconde s’attachant à différencier les 3 grandes tailles de commune, la 3éme selon les disparités régionales.
Si le partenariat actif concerne une forte minorité des maires, son intensité dépend de la taille des commune et des régions d’appartenance.
⇒ Une vision globale du vécu des maires sur la question du partenariat.
♦ A la question “pensez-vous que votre territoire fait preuve d´innovation face aux transitions ?”, 91% estiment que leur territoire est en mouvement face aux transitions (dont 35% fortement et 56% ni plus, ni moins). La réponse progresse fortement alors que la tranche de population monte (de 32 à 78%) ; par contre la réponse ni plus, ni moins s’inscrit à l’opposé, les plus petites communes s’y retrouvant davantage (entre 58 et 22%).
Les quelques élus (10%) qui évoquent ne pas innover, ou ne pas être en mesure de le faire, se situent dans les communes de moins de 2000 habitants.
♦ L’action partenariale est jugée incontournable par 29% des répondants ; 61% la trouve utile, 7% secondaire et 3% inutile voire improductive.
♦ Selon 42% des maires une dynamique de co-construction est à l’œuvre entre les différents acteurs (associations, entreprises et collectivités territoriales) ; pour 21% (12% en 2020), elle tout à fait est ancrée dans le fonctionnement du territoire, alors que pour 21% (13% en 2020) ces initiatives y sont de plus en plus nombreuses ; pour 38% (46% en 2020) cela commence à émerger. Manifestement, il y a une réelle progression entre 2020 et 2024.
♦ D’ailleurs, 79% (dont 31% fortement) des élus s’appuient sur des alliances avec des associations, les entreprises et les initiatives citoyennes durant leur mandat (42% en avaient assurément l’intention en 2020) ; 21% ne le font pas.
♦ Les 17 Objectifs du Développement Durable (signés en 2015 par les pays membres de l’´Organisation des Nations Unis pour agir conjointement sur les transitions) sont-ils pris en compte ? 48% le font (dont 6% sur chacun des 17 objectifs). 29% disent ne pas les connaitre.
♦ 3 trois leviers sont proposés pour mobiliser l´engagement au sein de leur territoire (note de 1 à 10) ; les notes moyennes sont proches : un projet d´action en commun (6,6 ou 50% de notes 7 et plus), une vision partagée des enjeux et des fragilités (6,3 ou 48% de notes 7 et plus), les règles et les normes (5,9 ou 40% de notes 7 et plus).
♦ Quels impacts ? Réduire les fragilités et faire émerger de nouveaux moteurs de développement économique durable au même niveau : ceux qui disent incontournables (25 et 26%) et ceux qui disent utiles (58 et 55%). Plus précisément de quels impacts parle-t-on ?
– L’engagement des personnes pour leur territoire (53% fort, 34 modéré), l’item le plus cité,
– La performance : celle des collectivités territoriales (48 et 42), des entreprises (48 et 38), celle des associations d’intérêt général (41 et 47), ou le retour concret pour chacun des acteurs,
– L’innovation territoriale (44 et 45), et l‘innovation à grande échelle (nationale, voire internationale) avec 33 et 42, ce dernier manifestement trop éloignée du local,
– La capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs (36 et 48).
♦ Les enjeux jugés prioritaires : parmi les 17 enjeux cités, aucun n’émerge nettement : un peu plus, la rénovation patrimoine locaux et communaux et art patrimonial (13%) et le moins (3%) l’assistance au montage des dossiers (construction) et la gestion des écoles (cantines). Les auteurs de l’étude ont regroupé les enjeux en 5 grands secteurs :
* Un 1er groupe (aménagement territoire, locaux, mobilité) avec 41% des réponses : la rénovation patrimoine locaux et communaux, l’art patrimonial (13%), les travaux de rénovation des infrastructures et l’aménagement des route, la réparation des voiries (9%), l’aménagement du territoire, la rénovation du patrimoine et l’innovation (8%), la mobilité dont les transports, (8%), l’habitat (Rénovation des habitats anciens, construction de logements) avec 6%.
* Un second groupe (cohésion sociale) avec 24% des réponses : la cohésion sociale, le cadre de vie, la solidarité et l’animation du territoire (8%), puis le développement des liens avec les associations et les initiatives citoyennes, le bénévolat (8%), le maillage du secteur santé (médecins, locaux dédiés hôpitaux équipements) avec 5%, les activités sportives, (les créations d’activités, les ateliers enfants et les personnes âgées) avec 5%.
* Une 3éme groupe (environnement, écologie) avec 20% des réponses : transition énergétique (11%), l’environnement, le développement durable, l’écologie (9%) et enfin la transition écologique (efforts sur les collectes de déchets, éclairages publics) avec 4%.
*Un 4éme groupe (développement économique) avec 19% : le développement économique, l’emploi (8%), l’aide à l’implantation à la création/reprise d’entreprises, de nouvelles zones (7%), revitaliser l’économie, la synergie avec les entreprises (5%).
*Un 5éme groupe (aides sur les moyens de gestion) avec 6% : l’assistance au montage des dossiers (construction) et la gestion des écoles et cantines (3%).
♦ Les partenaires des coopérations territoriales.
Au regard des types d’acteurs proposés dans l’enquête, ce sont les acteurs publics (locaux et nationaux), et les TPE et PME, qui sont globalement les plus sollicitées.
Toutefois les maires se tournent de fait largement vers les TPE, commerçants et artisans, un peu plus que vers les services publics déconcentrés de l’Etat (53 vs 49%) ; ils se tournent aussi à proximité en direction des structures d’intérêt général (associations, fondations, 48%). L’appel aux PME est au même niveau que le recours aux structures nationales dépendantes de l’Etat et des structures d’insertion par l’économique (39%). On trouve là des acteurs de forte proximité locale.
Ce sont les 6 types d’acteurs les plus sollicités devant les fédérations professionnelles et consulaires (33%), les académiques (22%) et les grandes entreprises (22%).
⇒ Une analyse selon 3 tailles de communes.
Rappelons que 84% des communes ont moins de 2 000 habitants, 14% de 2 000 à 19 999 habitants et 2% les autres. L’enquête a veillé à interroger à égalité les 3 types de taille de commune mais le moyenne proposée l’est selon la réalité de cette répartition. Les données à observer sont donc les 3 tailles plus que la moyenne.
♦ Rien d’étonnant à ce que les communes de plus grande taille soient davantage persuadées que le partenariat est incontournable (47%), mais un chiffre pas si éloigné des 36% pour les communes de 2 000 à 19 999 habitants.
Par contre, quand on interroge sur qui fait appel de façon forte au partenariat, l’écart se creuse : 54% vs 30 d’une part et 43% vs 20-22 pour constater que le partenariat est fortement ancré dans le fonctionnement du territoire. Ce constat rend aussi compte d’une plus grande diversité de partenariats quasi imposés du fait de plus grandes tailles ; la perception de l’intensité de l’innovation du territoire en témoigne aussi (78% pour les + de 20 000 habitants vs 32 à 46 pour les 2 autres tailles.
Par contre, la proximité entre taille devient plus marquée quand on observe sur quelles bases s’établissent les coopérations.
♦ Les enjeux prioritaires : les écarts là encore se réduisent ; si les 20 000 habitants et plus se disent plus concernés comme “aménageur” (66% vs 39-41 les autres tailles), ils le sont moins pour la cohésion sociale (18 vs 22-24) et à proximité pour les questions d’environnement/écologie et pour le développement économique.
♦ Avec quels acteurs coopèrent-ils ? La diversité des partenaires est plus marquées pour la taille des + de 20 000 habitants, toutefois plus portés vers les coopérations avec les Pouvoirs publics et les institutionnels qu’avec les entreprises, alors que les 2 000-19 999 habitants sont à égalité pour ces 2 types de partenaires ; pour cette tranche de taille, le partenariat est le plus marqué en direction des TPE.
⇒ Les disparités régionales.
Je rappelle la grande prudence pour cette analyse du fait du trés petit nombre de maires interrogés, et du “grand” nombre de régions (en moyenne, 12 interviewes par région).
Noter que 4 régions (Ile-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Paca et la Corse) ont moins de communes de 2 000 habitants (entre 56 et 71%), vs les autres régions (81 à 89%) et Bourgogne-Franche-Comté (95%). Les 4 régions avec moins de communes de moins de 2 000 habitants ont aussi plus de communes de 2 000 à 19 999 habitants (25 à 35%) vs 5 à 13% les autres régions.
♦ Dans quelles régions le partenariat apparait comme le plus offensif ?
Uns seule question permet d’approcher le plus explicitement cet item : “Dans le cadre de votre mandat 2020-2026, vous appuyez-vous sur des coopérations territoriales avec les entreprises, les associations et les initiatives citoyennes ?” Ajoutons les données relative à une co-construction existant ou commençant à émerger.
4 régions sont les plus concernées ; la Nouvelle Aquitaine, Centre-Val-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, voire Occitanie ; par contre, 4 régions sont en retrait : d’abord Bourgogne-Franche-Comté (la plus en retrait), Ile-de-France, Normandie et Paca.
♦ Le contexte : la coopération est jugée incontournable, les objectifs de l’ODD sont pris en compte et le territoire est perçu comme innovant. On retrouve là encore le classement précédent. Noter toutefois, la faible perception que le partenariat est incontournable pour 3 régions (l’Ile-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté) avec des scores entre 14 et 19 vs 29-40 pour les autres régions (exception de pays de Loire avec 52).
♦ Les régions qui affichent le plus grand nombre d’acteurs partenaires sont celles du sud et de l’ouest et celles le plus petit nombre, celles du nord et de l’ile-de-France.
– Ce constat est celui fait quand on observe les acteurs du Public et les institutions :
– Il est un peu différent quand on s’intéresse aux entreprises comme acteurs de partenariat : toutefois, les régions au nombre de partenariat le plus faible sont toujours les mêmes que précédemment :
– En ce qui concerne les acteurs de l’ESS, on retrouve les mêmes régions au partenariat le plus faible, alors que les régions du centre et de l’ouest sont les plus nombreuses :
♦ Les enjeux pour les maires : approximativement on retrouve le même classement que précédemment quant aux régions les plus présentes et celles les moins concernées :
Pour en savoir davantage : https://observatoire-des-partenariats.fr/wp-content/uploads/2024/11/Obs-Part-Etude-IMPACTSTRAJECTOIRES-ElusLocaux-Rapport-Salon_Maires-2024-5.pdf
et la synthèse proposée par les commanditaires de l’étude : https://www.lerameau.fr/collectivites-territoriales-trajectoires-de-transitions/