Quelle implication des Français face à l’écologie ? Quels risques sont les plus importants ?


"Opinions des Français sur l’environnement en 2023), Ministére Territoires, Ecologie , Logement, SDES, octobre 2024

Méthodologie : 2 enquêtes menées par le service statistique (SDES) du ministère de la Transition Ecologique :

– Le baromètre « Société et environnement » pour le suivi historique des préoccupations et pratiques environnementales des Français. Il est réalisé par le Crédoc dans le cadre du dispositif d’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». Ces données sont collectées en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes de 15 ans et plus résidant en France métropolitaine, en Corse et dans les DROM-COM. Ce baromètre est réalisé tous les deux ans en début d’année impaire.

– La Plateforme Environnement : 20 questions sont posées chaque année (au mois de novembre) à un échantillon représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. Adossé à l’enquête de conjoncture auprès des ménages, cette plateforme est un dispositif de suivi mensuel par téléphone auprès de 1 800 individus environ (ménages ordinaires équipés d’une ligne de téléphone fixe, résidant en France métropolitaine).

Deux dimensions sont abordées dans ces baromètres :

  1. Les opinions, c’est-à-dire des points de vue, des prises de position exprimés verbalement à propos d’un sujet ou d’un débat d’actualité ;
  2. Les pratiques, les comportements mis en œuvre par les individus.

 

Les Français disent être impliqués pour faire face aux questions écologiques, même si leur sensibilisation à cette problématique semble quelque peu fléchir.

⇒ Le comportement des Français face à l’écologie.

♦ Aujourd’hui, ce qui motive le plus à agir pour protéger l’environnement : les Français citent en 1er lieu le fait de laisser aux générations futures un environnement de qualité (35% en 2023 vs 38 en 2020), puis protéger sa santé et celle de ses proches (26 et 26), préserver la nature, les espèces animales et végétales (20 vs 23), et enfin limiter les conséquences climatiques (16 vs 11, le seul item en hausse). Les motivations bougent ainsi peu depuis 2020. 

 

69% (73 en 2020) considèrent que chacun doit en faire le plus possible ; 20% disent ne pas en avoir les moyens ou ne pas être incités par l’information dont ils disposent ; seuls 5% pensent que les problèmes environnementaux sont exagérés.

 

♦ Comment les Français agissent pour protéger l’environnement ? en 1er lieu 47% (48 en 2020) disent faire ce qu’ils peuvent ; d’ailleurs 16% (12 en 2020) disent en faire déjà beaucoup, alors que 33% (37 en 2020) disent qu’ils pourraient en faire davantage.

 

♦ Comparaison des actions jugées les plus efficaces, les plus opportunes et celles difficiles à conduire :

– 2 actions sont parmi les plus pratiquées, jugées les plus opportunes pour l’écologie, et suscitant le moins de freins : en tout premier, le tri des déchets, puis la réduction de sa consommation d’énergie,

2 actions ont un taux de réponse proche que ce soit pour la pratique, la pertinence ou les freins : le fait de choisir des produits locaux, et la réduction de sa consommation d’eau,

– 3 actions sont jugées plus difficiles à mettre en œuvre (elles sont moins pratiquées pour résoudre ces questions), alors qu’elles sont importantes pour l’écologie : les modalités de déplacement et l’achat de produits bio labellisés.

Noter que les décalages entre 2015 et 2023 sont peu importants.

♦ Ce qui inciterait davantage à acheter des produits respectueux de l’environnement :

– Le fait qu’ils ne coutent pas plus chers (42% en 2023, vs 39% en moyenne entre 2012 et 2022),

– Le fait d’être mieux informés sur leurs particularités (22 vs 22,6), 

– Le fait de disposer d’un choix plus large de ce type de produit (17 vs 17), 

– Le fait de pouvoir les repérer plus facilement (13 vs 14,8).

 

♦ En ce qui concerne les achats de produits alimentaires et non alimentaires :

La provenance pour les produits alimentaires est habituellement recherchées par 55% (vs 50,5 en moyenne entre 2010 et 2022, et même 56 en 2010), vs 35 (32 en moyenne) pour les produits non alimentaires.

– Dans le cas d’achat de produits alimentaires 55% (50,5 en moyenne entre 2010 et 2022, dont 46 en 2010) prêtent attention à la distance parcourue par le produit.

– Cela est moins vrai pour les produits non alimentaires (38 vs 34,3 en moyenne, dont 33 e, 2010).

La quantité de déchets générés par les produits achetés concernent 38% des Français (33% en 2010).

 

55% (50% en moyenne entre 2008 et 2022) ont acheté des produits bio en 2023 et 54% des produits portant un label écologique (vs 50% en moyenne).

 

Pour en savoir davantage : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/pratiques-environnementales-des-francais-en-2023-agir-lechelle-individuelle

⇒ Ce qui préoccupe les Français en termes d’écologie.

♦ En 2023, la hiérarchie des préoccupations environnementales des Français est encore largement dominée par la question du changement climatique (malgré un recul de 6 points par rapport au niveau record atteint en 2022).

Les enquêtés les plus jeunes se distinguent de leurs aînés s’agissant de l’intérêt qu’ils accordent à certains sujets : 27% des moins de 40 ans évoquent en premier ou second choix la biodiversité, soit 11 points de plus que les enquêtés âgés de 70 ans et plus. En revanche, ces derniers ont deux fois plus tendance à citer les nuisances sonores. De même, les enquêtés les plus âgés semblent davantage préoccupés par les catastrophes naturelles (46 contre 37%).

 

La préoccupation à l’égard de la pollution de l’eau se révèle plus marquée hors des grandes agglomérations et chez les 30-39 ans. Les habitants de la région parisienne s’inquiètent plutôt de la pollution de l’air, tandis que les enquêtés vivant hors des grandes agglomérations se soucient plus fréquemment des catastrophes naturelles et de l’érosion de la biodiversité. Enfin, les ouvriers se révèlent bien moins préoccupés que les cadres supérieurs par le changement climatique.

 

Les plus jeunes ont davantage tendance à donner la priorité aux enjeux liés à la pollution de l’air (22% contre 12), alors que les plus âgés mentionnent plus fréquemment la prévention des risques naturels (36% contre 21). De la même manière, les diplômés de l’enseignement supérieur répondent assez différemment des enquêtés n’ayant pas de diplôme. Contrairement à ces derniers, ils privilégient la question du changement climatique (48% contre 34) et accordent un moindre intérêt à la prévention des risques naturels (22% contre 35) et à la pollution de l’eau (31% contre 39).

 

♦ Interrogés pour savoir qui devrait agir en priorité pour la protection de l’environnement, une moitié des Français cite les pouvoirs publics, une proportion assez stable au cours du temps.

Alors que la proportion des enquêtés jugeant que c’est aux ménages de s’engager prioritairement sur ce sujet avait connu une augmentation sensible en 2019, puis 2020 (+ 6 points), cette opinion a depuis régressé (- 7 points), et ne concerne plus que 15% des ménages.

Nettement plus élevée, la part des Français considérant que ce serait plutôt aux entreprises de prendre leur responsabilité en matière de protection de l’environnement progresse en 2023 (29%).

 

L’âge des enquêtés influe : 17% des enquêtés âgés de 70 ans et plus considèrent que c’est aux ménages d’agir en priorité, contre 11% des moins de 40 ans. Inversement, 34% des enquêtés les plus jeunes pointent la responsabilité des entreprises, soit 9 points de plus que les Français les plus âgés. Enfin, les 60-69 ans désignent plus fréquemment les pouvoirs publics (57%).

 

♦ En ce qui concerne les problèmes de proximité les plus fréquemment évoqués : le manque de transports en commun (18% en 1ére citation et 8 en seconde citation), le bruit (16 et 7%) et les catastrophes naturelles (15 et 10%). La qualité de l’air est un peu moins souvent mentionnée (12 et 11%). Le manque d’entretien et de propreté de l’environnement proche suscitent moins d’inquiétude ou de mécontentement de la part des enquêtés (9 et 10%). Noter que 26% ne font état d’aucun désagrément en 1ére citation et 26 en seconde citation.

 

Le lieu de résidence et l’âge influent en partie sur les réponses données. Les enquêtés de l’agglomération parisienne ont ainsi deux fois plus tendance que les personnes vivant en milieu rural à déclarer n’être concernés par aucun de ces risques (27 contre 13%). De même, les épisodes météorologiques extrêmes semblent plus concerner les enquêtés vivant hors des agglomérations (31%, soit 16 points de plus que dans les grandes villes) tandis qu’assez logiquement les incendies de forêts touchent cinq fois plus les communes isolées que la région parisienne. A contrario, les vagues de chaleur sont plus citées dans les grandes agglomérations  (40%) que dans les communes moins denses (27%).

 

Les enquêtés âgés de 60 ans et plus évoquent un peu plus fréquemment les épisodes météorologiques extrêmes que ceux de moins de 40 ans (23 contre 19%). Pour leur part, les trentenaires se sentent paradoxalement plus exposés aux risques d’inondation (16%, soit 7 points de plus que les enquêtés âgés de 70 ans et plus) alors qu’ils sont moins susceptibles d’y avoir déjà été confrontés.

 

♦ L’état de la nature prés de chez eux.

 

En 2023, une nouvelle question de l’enquête montre que plus de la moitié des Français estiment que l’état de la nature s’est dégradé au cours des dernières années près de chez eux. 15% des enquêtés considèrent même que cette détérioration est très importante. Seules 8% des personnes interrogées ont le sentiment que l’état de la nature s’est plutôt ou beaucoup amélioré.

 

Pour en savoir davantage : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/opinions-des-francais-sur-lenvironnement-en-2023