D’ici 2070, la population augmenterait moins vite ou continuerait de diminuer dans toutes les régions de France métropolitaine.


"D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants", Insee Première N°1930, novembre 2022

Dans 64 départements, plus de 30% des habitants seraient âgés de 65 ans ou plus en 2070, alors qu’aucun département n’est dans cette situation en 2018.

 

En 2018, la population en France était de 66,9 millions d’habitants ; si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la population en 2044 atteindrait 69,3 millions d’habitants, puis diminuerait pour s’établir à 68,1 millions d’habitants en 2070.

⇒ Evolution 2018-2070 en régions

Cette perspective est partagée par toutes les régions métropolitaines : la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France et la Normandie ont atteint leur pic démographique en 2015 et les autres régions métropolitaines l’atteindraient après 2044.

 

♦ Entre 1995 et 2018, la population de toutes les régions métropolitaines augmentait, avec une croissance annuelle moyenne comprise entre 0,13% et 1,18%.

Sur la période 2018-2050, la population augmenterait moins vite dans 2/3 des régions métropolitaines et continuerait de diminuer dans le tiers restant.

 

♦ Entre 2050 et 2070, la croissance de la population ne dépasserait pas 0,1% par an dans aucune région. En Occitanie, région où la population augmenterait le plus entre 2050 et 2070, la croissance démographique serait de 0,06% en moyenne par an ; avec les Pays de la Loire, ce serait la seule région métropolitaine à ne pas perdre des habitants entre 2050 et 2070.

 

♦ Entre 2018 et 2070, la population augmenterait sensiblement dans les seules régions du sud et de l’ouest de la France, en particulier en Occitanie, dans les Pays de la Loire, en Corse, en Bretagne et en Nouvelle-Aquitaine, où le taux de croissance annuel moyen serait compris entre 0,13% et 0,25% ; il serait également positif en Auvergne-Rhône-Alpes (0,15%).

 

Inversement, en Normandie, Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, le recul approcherait 0,3% par an ; la population diminuerait aussi dans les régions Hauts-de-France et Centre-Val de Loire (0,2% et 0,13% par an).

⇒ L’évolution dans les départements

Dans 14 départements sur 101, le pic de population serait déjà dépassé depuis 10 ans ou plus ; pour 24 autres départements, ce pic serait dépassé au cours des années 2010.

 

La population des départements situés le long de la diagonale des faibles densités, de la Moselle au Lot-et-Garonne, ainsi que celle de la plupart des départements des Hauts-deFrance, du Grand Est et de la Normandie diminueraient d’ici 2070.

La façade atlantique, l’Occitanie, et le sud-est de la France connaîtraient des retournements démographiques plus tardifs, à compter de 2040.

La population de l’ensemble des départements d’outre-mer (DOM) augmenterait, avec cependant des disparités départementales.

 

Seuls 10 départements (Ariège, HauteGaronne, Gironde, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Tarn, Tarn-et-Garonne, Guyane et Mayotte) auraient une population toujours en hausse jusqu’en 2070. L’Îlede-France résisterait globalement mieux que la moyenne nationale, Paris faisant exception, avec une poursuite de la diminution de sa population, initiée il y a plus d’une dizaine d’années.

⇒ Explications

La fécondité au niveau national diminuerait de 2018 à 2023, pour se stabiliser à 1,8 enfant par femme. Selon  une hypothèse haute de fécondité (2 enfants par femme en 2030), plus de la moitié des départements continueraient de gagner des habitants jusqu’en 2070.
Inversement, avec une fécondité basse (1,6 enfant par femme), la population atteindrait son pic démographique avant 2070 dans tous les départements de métropole.

 

Le solde naturel limiterait la croissance démographique dans toutes les régions métropolitaines hors Île-de-France. L’arrivée aux grands âges de la génération du baby-boom générerait un surcroît de décès tandis que les naissances diminueraient. L’Île-de-France serait une exception notable, la population étant la plus jeune de France métropolitaine, avec une fécondité élevée.

 

20 millions de personnes auraient 65 ans ou plus en 2070 (29% de la population, contre 20% en 2018) ; dans 62 départements, plus de 30% des habitants auraient 65 ans ou plus en 2070, alors qu’en 2018, la part des personnes de 65 ans ou plus est inférieure à 30% dans tous les départements.

 

En Dordogne ou Charente-Maritime, les seniors constitueraient même plus de 40% de la population en 2070. Les départements du Massif central, de la Bretagne et du Sud auraient une part de seniors plus importante que les départements du Nord et de l’Est, tout comme ceux de la façade atlantique et du littoral breton contrairement aux départements d’Île-de-France.

 

Dans quelques autres régions également plus jeunes, comme Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts de-France ou, dans une moindre mesure, les Pays de la Loire, les contributions du solde naturel seraient faiblement négatives.

 

♦ Les régions du sud et de l’ouest de la France, plus attractives, parviendraient à maintenir une croissance moyenne de leurs populations grâce aux migrations internes ou internationales. Il s’agit des régions, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Par contre, les flux migratoires positifs ne permettraient pas de compenser le déficit naturel en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de Loire, le Grand Est et les Hauts-de-France. L’Île-de France aurait un solde migratoire très déficitaire, comme depuis de nombreuses années.

⇒ L’importance des chefs-lieux dans cette évolution

En France métropolitaine, hormis Paris, les départements contenant des chefs-lieux de région auraient des dynamiques démographiques plus favorables que les autres départements, avec un vieillissement moins prononcé en partie en raison de la présence de pôles universitaires et d’emplois.

 

27% de la population des départements de chefs-lieux de région serait âgée de 65 ans ou plus en 2070 (22% en Ile-de-France), vs 33% dans l’ensemble des autres départements de France métropolitaine.

 

Pour en savoir davantage : D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants – Insee Première – 1930