Méthodologie : enquête menée en partenariat avec la FAFCEA. La diffusion du sondage via la plateforme SondageOnline, en septembre 2024, a permis de récolter plus de 1 700 réponses. Après traitement, les réponses exploitables sont au nombre de 1 200. L’impact estimé est celui déjà à l’œuvre à l’automne 2024.

Les tâches identifiées concernent les activités de gestion des entreprises artisanales, considérées comme celles étant le plus susceptibles d’être touchées par l’émergence des outils d’IA. 8 tâches ont été choisies : l’élaboration de devis ; la facturation et relance client ; la gestion de trésorerie ; l’achat de fournitures/gestion des stocks ; la relation client ; la gestion des plannings de travail ; la création et mise à jour de supports de communication ; la gestion juridique.

27% déclarent utiliser un outil d’intelligence artificielle dans le cadre de leur travail.

⇒ Le profil des répondants :

– Une moyenne de 44,7 ans ; ils sont légèrement plus jeunes que les non-utilisateurs qui sont en moyenne âgés de 47 ans.

– Les femmes représentent 67% de l’échantillon, contre 33% pour les hommes, alors que les artisans seraient à 79% des hommes selon l’Insee, contre 21% de femmes. Rien d’étonnant puisque ce sont majoritairement les femmes qui s’occupent des tâches administratives.

– Le secteur des services et celui de la fabrication est surreprésenté (73%), devant le bâtiment (21%) et enfin l’alimentation (6%), alors que le bâtiment représente 48% des entreprises artisanales, les services et fabrication 45% et l’alimentation 6%. 

– La répartition du nombre moyen de salariés par entreprise dans notre échantillon est représentative. Les entreprises de l’artisanat sont 32% à employer au moins un salarié dans l’échantillon, En moyenne, une entreprise de l’artisanat emploie 1,1 salarié dans notre échantillon. Rappelons que 67% des entreprises artisanales sont sans salarié, 25% entre 1 et 5 salariés, 5% entre 6 et 10 et 3% à 11 et plus. 

– 68% sont des entreprises individuelles.

⇒ Le temps passé à la gestion administrative.

Les répondants consacrent en moyenne 22% de leur temps de travail total à la réalisation d’activités de gestion de l’entreprise ; ce sont 27% pour les utilisateurs d’outils d’intelligence artificielle vs 20% pour les non-utilisateurs.

♦ En temps de travail, les répondants déclarent travailler 46 heures par semaine (44,3 heures pour les utilisateurs d’IA et 46,7 heures pour les non-utilisateurs). Les tâches liées à la gestion d’entreprise sont estimées à 10 heures par semaine (12 heures pour les utilisateurs d’IA et 9,5 heures pour les non-utilisateurs) et les tâches liées au cœur de l’activité artisanale à 36,5 heures. A noter que, par secteur, les chefs d’entreprises du bâtiment sont à la fois ceux qui consacrent le plus temps à la gestion et qui travaillent le plus (16 heures sur 52 heures, contre 11 heures sur 53 heures pour l’alimentation et 10 heures sur 44 heures pour la fabrication et les services). 

♦ Plus précisément, 3 tâches sur les 8 concentrent plus de 50% du temps consacré à la gestion :

– la relation client (prise de rendez-vous, réponse aux appels et courriers) avec en moyenne 2 heures (20% du temps consacré à la gestion), 

– L’achat de fournitures et la gestion des stocks avec 1,6 heures par semaine (16% du temps),
– La création et la mise à jour de supports de communication avec 1,5 heure (15% du temps), 

– Les devis (1,4 hre),

– La facturation et relance client (1,2 hre),

– La gestion de la trésorerie (1,2 hre),

–  La gestion des plannings de travail (0,9 hre), 

– La gestion juridique 0,2 hre).

⇒ Les utilisateurs de l’IA et son impact.

♦ 27% déclarent utiliser un outil d’intelligence artificielle dans le cadre de leur travail (23% en retraitant chaque type de tâche). Les chefs d’entreprise artisanale de fabrication et de services sont 30% à s’en servir, contre 25% pour l’alimentation et 16% pour le bâtiment. 

6% en ont un usage quotidien, 9% un usage hebdomadaire et 12% un usage moins régulier.

Parmi les 73% qui n’y ont pas recours, 12% déclarent ne pas savoir de quoi il s’agit. 

♦ L’impact de l’IA pour les utilisateurs (322 répondants) est positif à la fois en termes de temps passé sur les tâches et de qualité des tâches effectuées. 84% (dont 43 tout à fait) déclarent gagner du temps et 86% (dont 34% tout à fait) que l’IA permet également d’améliorer la qualité de la tâche réalisée.

– La création et la mise à jour de supports de communication : 81% des utilisateurs de l’IA s’en servent et économisent 32% de leur temps,
– La relation client : 24% y ont recours ; leur gain de temps est estimé à 32%,
– L’élaboration de devis, la gestion de trésorerie, l’achat de fournitures et la gestion juridique sont cités par 4% des répondants, la facturation et relance client et la gestion des plannings par 2%. Le gain de temps oscille alors entre 16% et 43%.
– 43% à déclarer utiliser un outil d’IA au travail pour d’autres dimensions (un usage surtout créatif, par exemple retouche de photographies ou de la recherche d’idées). 

♦ Asterès a élaboré plusieurs scenario et estime que les gains de temps pour les utilisateurs se situent en moyenne entre 2 et 3 heures par semaine, soit un gain de productivité d’environ 6%. Pour les utilisateurs actuels, le gain de temps observé correspond à 2,1 heures par semaine un gain de productivité de 5%. 

Pour en savoir davantage : https://asteres.fr/etude/lintelligence-artificielle-et-les-chefs-dentreprise-artisanale-un-gain-de-temps-de-deux-heures-par-semaine-pour-les-premiers-utilisateurs/