Méthodologie : échantillon de 1 007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI les 12 et 13 février 2025.
« Sondage Opinion Way pour France Active »
L’étude se focalise sur la population des femmes, que l’on peut comparer à celle des hommes, mais aussi sur la prise en compte des âges et CSP respectifs de ces femmes et leur opinion sur la création d’une entreprise.
⇒ Que disent les femmes, comparées aux hommes (tous les répondants).
♦ En ce qui concerne leurs motivations pour créer.
Les femmes, qui ont envie de créer, disent être plus motivées que les hommes pour une création qui profite à la société : une réponse à un besoin social 34% vs 22, s’engager sur un territoire 24% vs 16, partager davantage la richesse créée 23% vs 15 et une façon plus humaine de diriger leurs salariés, 33% vs 20.
Mais aussi une création qui conduit davantage à de meilleures conditions de vie : plus de flexibilité dans son travail (45% vs 30) et moins de précarité (36% vs 27), voire à donner plus de sens à leur vie professionnelle (60% vs 55).
Comme pour les hommes, les femmes (tous les répondants) jugent plus motivant de créer sa propre entreprise que d’être salarié (59%).
21% des femmes et 22% des hommes ont envie de créer (dont 9% vs 8 sans tarder).
♦ Les freins pour celles et ceux qui ne pensent pas créer.
Très peu de différences entre les femmes et les hommes, sauf l’incompatibilité avec la vie de famille, plus marquée chez les hommes (38% vs 33 ), alors que l’on aurait pu penser le contraire.
♦ Les inégalités homme/femme en matière de financement.
Pour chaque item, les répondantes estiment qu’il y a inégalités, et donc de plus grandes difficultés pour accéder aux différents types de financement.
♦ Que faudrait-il faire en priorité pour permettre aux femmes d’oser davantage se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Tous les items proposés sont davantage sollicités par les femmes que par les hommes, notamment le fait de déconstruire les stéréotypes de genre sur l’entrepreneuriat à l’école (42% vs 32), une meilleure répartition des tâches domestiques et familiales (47% vs 36) et le fait de bénéficier de programmes d’accompagnement (41% vs 32).
⇒ Que disent les femmes de façon plus détaillée (toutes les répondantes) ?
♦ Les envies de créer une entreprise selon les âges et les CSP.
– Selon les âges
22% disent en avoir l’intention, notamment les moins de 35 ans (41-47%), les 35-49 ans (31%), peu les 50 ans et plus (7%).
9% envisagent de le faire dès que possible : 12-15% les 18-50 ans et 4-5% les 50 ans et plus, alors que 13% le feraient dans plusieurs années, notamment les 18-24 ans (35%), les 25-49 ans (19-26%) et peu les 50 ans et plus (2-3%).
Les 50 ans et plus sont 74-81% à dire ne pas en avoir envie vs 25-32% les 18-34 ans, 42% les 35-49 ans. 21% disent ne pas s’en sentir capables, notamment les 18-49 ans (27-28%).
-Selon les CSP
34% des CSP + envisagent de créer, dont 17 dés que possible, vs 22% des CSP-, dont seulement 4% dès que possible.
♦ Les motivations relatives à l’envie de créer :
-Selon les âges.
2 motivations principales à quasi-égalité : la concrétisation d’une idée personnelle (55% en moyenne, davantage les 50 ans et + avec 60-61%, moins les 25-34 ans 41%), et le fait de donner plus de sens à leur vie professionnelle (52% en moyenne, davantage les 50 ans et + avec 55-60%, vs 46-48% les 25-49 ans).
3 autres motivations proches : plus de liberté dans l’organisation de son travail (38%, davantage les moins de 50 ans avec 42-48%), le fait de créer son emploi (36%), le fait de gagner plus d’argent (33%, davantage les moins de 35 ans avec 34-42% et moins les 65 ans et plus 19%).
2 motivations sont relatives à la dynamique de l’entreprise à créer : innover/faire autrement (26%, davantage les 65 ans et + 35%), avoir plus de responsabilité (25%).
Et 2 motivations sociétales plus modestes : apporter une réponse à un besoin social et/ou environnemental (20%, davantage les 18-24 ans 26%), et créer d’autres emplois (12%, davantage les 50 ans et plus 15% vs les autres 8-11%).
Les 18-24 ans expriment plus intensément leurs motivations que les autres tranches d’âge.
En termes de motivation, créer sa propre entreprise est plus important que d’être salarié pour tous (59%), dont 80% pour les 18-24 ans et 71% pour les 65 ans et plus vs 51% les autres âges.
-Selon les CSP.
Pour les CSP+, c’est le sens donné à leur vie professionnelle qui compte le plus (58% vs 51 les CSP-), et leur engagement sociétal (répondre à un besoin social/environnemental 33% vs 20, ou s’engager sur un territoire et créer des emplois 23% vs 12 ou partager davantage la richesse créée 20% vs 17), alors que pour les CSP-, c’est davantage le fait de réaliser un projet qui leur tient à cœur (55% vs 37), ou de sortir de la précarité (30% vs 26), voire travailler avec des amis, des proches (26% vs 20).
En termes de motivation, créer sa propre entreprise est plus important que d’être salarié pour tous (59%), dont 52% les CSP+ vs 47 les CSP- (un décalage peu important).
⇒ 2 sous-populations ; celles qui ont l’intention de créer et celles qui ne veulent pas créer.
♦ La différence entre ceux qui ont l’intention de créer et l’ensemble des répondantes.
3 items les différencient : le fait de vouloir gagner de l’argent (51% vs 33), celui d’apporter une réponse à un besoin social ou environnemental (28% vs 20) et le fait de donner plus de sens à sa vie professionnelle (57% vs 52).
♦ Les freins pour celles qui n’ont pas l’intention de créer une entreprise.
-Selon les âges :
Si le fait de ne pas disposer de capital de départ est le frein le plus important (45%), celui-ci est commun à tous les âges (39-49%), et parallèlement le fait de ne pas trouver de financement pour ce faire (30-42%) ; autre trait commun, la complexité des démarches (45-51% sauf pour les 65 ans et plus, 39) ; la proximité est aussi présente pour le manque de soutien de l’entourage, jugé peu effectif (10-15%).
Par contre, ont davantage peur de se lancer, les moins de 35 ans (32-35% vs 20-26% les autres âges), voire la peur de l’échec, les moins de 50 ans (41-43% vs 19 les 65 ans et plus). Les plus jeunes expriment davantage le besoin d’être accompagné (24-25% vs 17-19).
Les plus de 35 ans craignent l’incompatibilité avec la vie de famille (29-30% les 35-64 ans, 45% les 65 ans et plus vs 18-20 les plus jeunes).
-Selon les CSP :
La peur d’échouer (37-41%) et celle de se lancer (26-28%) touchent les 2 types de CSP.
Par contre les CSP- expriment davantage le fait de ne pas avoir de capital de départ (48% vs 42), celui de ne pas accéder à des financements (41% vs 32) et encore la complexité des démarches (51% vs 46) et le besoin d’être accompagnés (24% vs 19).
Les CSP +sont plus inquiets sur l’incompatibilité avec la vie familiale (35% vs 21).
⇒ Les inégalités en matière de financement (l’ensemble des répondantes).
-Selon les âges :
Les 35-49 ans sont celles qui expriment le plus de freins quant à leur apport personnel de financement (40% vs 31-34), quant au fait d’obtenir un prêt bancaire (40% vs 29-35), quant à la réussite de l’appel à la subvention (30% vs 23-26).
Par conte les plus jeunes estiment difficile la levée de fonds (50% vs 42-46).
-Selon les CSP :
Si l’obtention de prêt bancaire est un frein pour les 2 types de CSP (35-37%), lever des fonds parait plus difficile pour les CSP+ (47% vs 44), comme disposer d’un apport personnel (37% vs 33).
Pour les CSP-, les freins sont différents d’avec les CSP +, dans le fait de faire appel à des subventions (33% vs23), au financement participatif (32% vs 26), voire à leur entourage (28% vs 24).
⇒ Ce qui inciterait davantage les femmes à créer (tous les répondantes) :
6 mesures sont proposées, avec une proximité de réponse (37 à 48%).
-selon les âges :
Les différences entre les tranches d’âge sont peu importantes, avec toutefois quelques exceptions : les plus jeunes sont moins sensibles à la simplification administrative (35-39% vs 51-54) et davantage au fait de bénéficier de programmes d’accompagnement (44-45% vs 32-36).
Les 65 ans et plus sont plus enclines à proposer des mesures pour concilier vie familiale et vie professionnelle (50% vs 45), une meilleure répartition des tâches domestiques (47% vs 40-41), une sensibilisation plus marquée à l’école pour déconstruire les stéréotypes de genre (44% vs 32-36) et proposer des modèles inspirants de femmes entrepreneurs (40% vs 33-36).
-Selon les CSP :
La seule différence marquante est la sensibilisation à l’école pour déconstruire les stéréotypes de genre (CSP+ 40% vs 31).
Mon opinion : l’étude est avant tout calée sur les femmes dans leur ensemble;, voire sur celles qui n’ont pas l’intention de créer et peu sur celles qui ont l’intention de créer (dommage que pour celles-ci on n’en sache pas plus). Par ailleurs, je n’ai pas repris dans mon analyse, les données issues des récentes enquêtes, ne pouvant dans un temps si court apporter une réelle évolution signifiante. Enfin, comme la plupart des travaux, aucune référence à d’autres études semblables n’est faite ce qui aurait permis de s’interroger sur les écarts entre cette étude et les autres études. Pour ce faire, voir mon blog au mot clé Femme https://letowski.fr/tag/femmes/
Pour en savoir davantage : https://www.franceactive.org/publicationFA/etude-les-femmes-et-la-creation-dentreprise/