CRIBIS est l’alter ego de Altares en Italie et a étudié les comportements de paiement dans le monde (40 pays dont les 24 pays de l’UE), à la lumière des data mondiales de Dun & Bradstreet.
Les données sont arrêtées au 31 décembre 2017 pour tous les pays, à l’exception de l’Italie, où les données sont celle du 31 mars 2018.
La moyenne européenne de paiement ponctuel concerne 41,7% des entreprises (+2,3% par rapport à l’année précédente); celles qui paient à plus de 90 jours au-delà des conditions contractuelles chiffrent 3,7%.
La meilleure performance a été observée au Danemark avec 88,4% de paiement ponctuel suivie de la Pologne (75,5%) et des Pays-Bas (66,3%).
Par contre, les entreprises de Finlande, de Bulgarie, du Portugal et d’Irlande éprouvent de plus grandes difficultés dans le respect des accords commerciaux convenus, avec moins de 28% de paiement ponctuel. Les données les plus mauvaises proviennent des entreprises portugaises, qui parviennent à payer dans les délais impartis seulement dans 16,1%.
Une analyse des performances dans les classes de retard de paiement les plus graves (plus de 90 jours en moyenne) montre également des situations différentes entre les pays européens analysés. Les entreprises roumaines et grecques présentent la situation la plus problématique, avec des pourcentages supérieurs à 8%.
La France (3%), l’Espagne (2,9%) et l’Italie (3%) se trouvent dans une position intermédiaire alors que celles des autres pays sont stables et contenues (moins de 1% pour les Pays-Bas, la République tchèque, l’Allemagne, la Finlande et le Danemark).
12 non européens ont été pris en compte dans l’édition 2018 de l’étude : les États-Unis, le Canada, le Mexique, la Chine, Hong Kong, Taiwan, Singapour, les Philippines, l’Inde, Israël, la Thaïlande et les Emirats Arabes Unis.
La situation de Taïwan, des États-Unis et du Mexique est positive, avec plus de 56% de ponctualité des payeurs. Mais la situation est bien moins favorable pour Israël et la Chine, avec seulement 17,4% et 27,1%, et en Inde (8,7%).
La situation des paiements en Italie en 2017 est restée stable par rapport à 2016. “Les “bons payeurs” représentaient 37,3% du total et 3% dans les cas de graves retards de paiement.
En conclusion, ce qui émerge pour 2017 est une image diversifiée, avec des scénarios de paiement très différents entre les pays examinés.
Selon l’article des Echos du 31 mai “les factures : l’Île-de-France concentre les mauvais payeurs“, cette dernière ne payait en temps que 31,9% des factures (mais 21,5% en 2008), vs une moyenne de 43,6% (29,7 en 2008), à comparer aux situations en Hauts de France (42,8) et Paca (43,5), mais aussi à celles de l’Aquitaine et de la Bretagne (50%).
L’explication donnée pour l’Ile-de-France est celle de grands groupes aux procédures administratives plus longues et plus complexes. De façon plus globale les grands comptes sont à la traîne (1 groupe sur 5 a un retard supérieur à 1 mois contre 1 PME sur 10)
Les régions industrielles font état de scores honorables en raison de la nécessité de maintenir la chaîne des sous-traitants.
Noter aussi que 14% des factures émises par des PME ne sont pas conformes : prix différent du prix négocié, quantité de produit erronée, adresse erronée, autant d’anomalies qui conduisent à leur mise à l’écart. Le délai de règlement du litige est alors de 47 jours.