Méthodologie : sondage Odaxa pour FTI consulting, les Echos et Radio Classique, et dossier « l’argent des français », les Echos du 24 juin 2015 Sondage auprès de 1 011 personnes par internet les 11 et 12 juin
Pour les Français, on est « riche » à partir du moment où l’on dispose d’un revenu supérieur à 5K€ par mois (médiane, mais 27% considèrent riches ceux qui ont au moins 10K€ par mois) ou que l’on dispose d’un patrimoine immobilier et financier supérieur à 500K€ (médiane, mais 14% au moins 10M€).
D’ailleurs, au regard du recensement de l’INSEE, seulement 5% des Français gagnent un salaire supérieur à 4,3K€ nets par mois.
En fait, on peut considérer que pour les Français, le riche est celui qui gagne en gros deux à trois fois plus que lui ; Il en est de même s’agissant de la richesse patrimoniale.
Avec la crise, le seuil à partir duquel les Français situent la richesse a baissé de 20% ; l’on était « riche » à partir d’un revenu de 6000€ par mois en 2011, contre 5000€ 4 ans plus tard. La constatation est la même, mais avec une baisse encore plus marquée, s’agissant du patrimoine (1M€ en 2011, 500K€ aujourd’hui).
Contrairement à ce qu’ils pensaient il y a une douzaine d’années, les Français sont convaincus que leur situation personnelle est moins bonne que celle de leurs parents (le fait de 54% contre 17 en 2002), alors que 27% l’estiment meilleure (contre 55%) ; c’est notamment le fait de ceux qui gagnent moins de 2 500€ (66 à 71%), voire de 2 500 à 3 500€ (48%) ; par contre ceux qui gagnent plus de 3 500€ sont 46% à estimer leur situation meilleure.
78% pensent qu’être riche est « mal perçu », une conviction unanimement partagée par toutes les catégories de la population ; pourtant 71% estiment que la société « n’encourage pas les Français à gagner de l’argent et à devenir riches » et 72% disent que « c’est une bonne chose de vouloir être riche », même s’ils sont 74% à ne pas « s’être fixé personnellement comme objectif de vie de gagner de l’argent et de devenir riche »
On enregistre aussi une plus grande difficulté des Français à parler d’argent depuis trois ans : pour 67% il n’est pas facile de parler du montant de son épargne (contre 64% 3 ans avant), du montant de ses placements financiers (68% contre 66%), ou du montant de son salaire (48% contre 62%).
La publication du dossier des Echos fait place à l’interviewe de Roger-Pol Droit :
« Mon intuition est qu’une singularité française est d’accepter la richesse patrimoniale héritée et d’être réticent envers la richesse acquise…Dans l’imaginaire français gagner vite et beaucoup parait condamnable…Les héros français sont forcément artistes, écrivains, grands inventeurs, pas entrepreneurs… ces derniers, dans notre imaginaire collectif, ce sont des hommes d’influence, parfois des icônes, pas des héros….La mentalité de beaucoup de français est d’être « peinard », pas de prendre des risques ».