L’activité ralentirait mais pas l’investissement et l’emploi, qui demeurent stables.


"BAISSE D’ÉNERGIE CHEZ LES PME : 75éme ENQUÊTE DE CONJONCTURE SEMESTRIELLE AUPRÈS DES PME", Bpifrance, juillet 2022

Méthodologie : 5 093 TPE-PME (1 à 249 salariés) répondantes entre le 12 mai et le 13 juin 2022.

 

Le ralentissement viendrait surtout des TPE-PME du commerce et de la construction,

⇒ Érosion des perspectives d’activité en 2022 et 2023

Après un net rebond de l’activité en 2021, l’activité ralentirait cette année mais resterait plutôt dynamique ; malgré des difficultés de recrutement qui retrouvent quasiment le pic observé avant la crise sanitaire, les effectifs se renforceraient de nouveau cette année.

 

Le ralentissement viendrait surtout des TPE-PME du commerce et de la construction, touchées d’une part par la baisse de pouvoir d’achat des ménages, et d’autre part par le renforcement marqué des difficultés d’approvisionnement (délais de livraison et pénuries de matériaux).

Les TPE-PME sont en effet de plus en plus nombreuses à faire face à des tensions sur leurs approvisionnements : les 3/4 d’entre elles contre les 2/3 en novembre dernier. Les TPE-PME de la construction seraient particulièrement concernées, 76% verraient leur activité limitée (12 points de plus qu’en novembre dernier).

⇒ Hausse des prix de vente, baisse de la rentabilité, trésorerie un peu plus difficile

Les dirigeants sont aussi plus nombreux à vouloir accroître leur prix de vente (73% soit 7 points de plus qu’en novembre dernier). Une proportion également plus élevée de TPE-PME envisagent de rogner sur leurs marges d’exploitation (45%, 8 points de plus qu’il y a six mois), la hausse des prix ne compensant que partiellement celle des coûts.

 

Pour amortir le choc, les entreprises ont également puisé dans leur PGE : 53% en ont consommé une grande partie (47% en novembre) ; les 3/4 envisagent d’amortir leur prêt sur plusieurs années. Dans ce contexte, la situation de trésorerie des TPE-PME est jugée moins confortable et devrait continuer à se dégrader au cours des 6 prochains mois.

 

Ceci étant, les TPE-PME déclarent toujours dans l’ensemble bénéficier de conditions de financement aisées : 91% n’ont pas rencontré de difficultés pour financer leurs investissements. Toutefois, le coût du crédit gagne en importance (19% contre 11 il y a un an).

⇒ L’investissement

La part des TPE-PME ayant investi ou qui envisagent de le faire en 2022 est relativement stable (45% contre 44 un an auparavant), mais reste inférieure à son niveau observé avant crise (51% fin 2019) ; mais les montants investis devraient diminuer.

À plus long terme, la transition écologique et énergétique (TEE) serait un facteur de soutien à l’investissement, en particulier des PME (10 à 250 salariés) : 61% d’entre envisagent d’accroître leurs investissements verts au cours des cinq prochaines années contre 44% des TPE. Les dirigeants de TPE sont en effet plus réservés que ceux de PME quant à l’impact de la TEE sur leur entreprise : les premiers sont 34% à la percevoir comme source d’opportunité contre près de la moitié des dirigeants de PME.

 

Pour en savoir davantage : Bpifrance Le Lab présente la 75ème enquête de conjoncture auprès des PME : une étude sur la situation des TPE-PME à mi-2022 et leurs perspectives à horizon 2023, dans un contexte de tensions sur les approvisionnements