Quels sont les principaux moyens de paiement et leur évolution ? Quelle est l’importance de la fraude ?
⇒ Les moyens de paiement en 2020 (en ordre décroissant)
♦ Le virement (92% des transactions en valeur et 18% en volume) a progressé de 5% sur un an avec près de 4,5Md de transactions pour un montant total de 32 712Md€; ce moyen de paiement est en hausse de 30%, largement du fait d’opérations financières atypiques réalisées par les administrations publiques dans le contexte de la crise sanitaire (+64,8%). Le virement reste l’instrument de paiement privilégié pour les règlements de montant élevé (paiements des salaires et pensions, paiements interentreprises, etc.).
Par contre, les virements instantanés, ne représentent qu’une minorité des flux (1% en volume et 0,08% en valeur), mais sont en forte hausse (des volumes multipliés par plus de trois à 45,5M de transactions pour un montant total de 26,6Md€ (montant moyen de 585€).
♦ Le prélèvement conserve le 2ème rang des instruments de paiement scripturaux (18,3% des transactions en nombre et 4,7% du montant total des transactions) ; il progresse de 6% en volume et baisse de 1,6% en valeur.
♦ Le déclin continu du chèque (1,7% en valeur et 5% en volume), observé depuis les années 2000, s’est amplifié en 2020, tant en nombre qu’en valeur d’opérations (– 25,9% en volume et – 24,6% en valeur), avec une émission de près de 1,2Md de chèques, pour un montant global de 614Md€. Il est presque détrôné par la carte.
♦ La carte reste toujours le moyen de paiement le plus utilisé (59% en volume en 2020 comme en 2019, dont 4% pour les retraits, mais 1,9% en valeur) pour un montant total de 578Md€ en 2020. Son usage a légèrement baissé en 2020 (– 4,3% en volume par rapport à 2019) en raison du recul des paiements de proximité (– 8,7%), alors qu’il sont les 2/3 des règlements par carte.
-La part des montants réglés en mode sans contact passe de 9% en 2019 à 19% en 2020, soit 5,1Md d’opérations (+37% par rapport à 2019) pour un montant total de 79,7Md€.
-Les paiements par carte en ligne ont progressé de 13,2% en nombre de transactions et de 9,3% en valeur.
-En revanche, les retraits par carte avec près de 1,1Md d’opérations, pour un montant de près de 116Md€ ont régressé de 3,4% en valeur.
♦ Les effets de commerce (lettres de change relevé et billets à ordre relevé) chiffrent en nombre d’opérations (0,3%) et en valeur (0,5%), et poursuivent leur déclin (– 8% en volume et – 15% en valeur).
♦ La monnaie électronique (beaucoup moins de 1% tant en volume qu’en valeur) enregistre une hausse de son encours total qui s’établit à 688M€ (soit + 22,6%).
Par ailleurs le taux de fraude sur les transactions internationales ressort à un niveau 7 fois plus élevé que celui des transactions nationales.
L’origine de la fraude reste surtout liée à l’usurpation des numéros de carte, qui permet la réalisation de paiements frauduleux à distance (attaques par hameçonnage ou phishing et logiciels malveillants), puis l’usage de cartes perdues ou volées, alors que la contrefaçon de cartes demeure marginale.
⇒ L’accélération du mouvement de digitalisation des paiements a permis :
♦ D’une part, par un recul très net, à compter du confinement de mars 2020, des opérations impliquant un contact physique : chèques (– 25% en valeur), retraits d’espèces (– 15% en valeur), et paiements par carte avec saisie du code confidentiel,
♦ D’autre part, une croissance sans précédent du paiement sans contact (+ 86% en valeur) et le paiement sur Internet (+ 13% en valeur) porté notamment par l’évolution du commerce de proximité traditionnel vers de nouveaux modes de consommation (livraison à domicile, click and collect, etc.).
⇒ Les fraudes sur les moyens de paiement
♦ Pour la 3éme année consécutive, le chèque reste le moyen de paiement le plus fraudé, sa part dans les montants fraudés s’élève à 42% (538M€) ; le vol de chèques et de chéquiers demeure toujours le principal mode opératoire (68% de ce type de fraude). L’équivalent d’un euro de fraude pour 1100€ de paiement.
L’utilisation de chèques perdus ou volés reste le principal mode opératoire de fraude (68%), puis la falsification de chèques régulièrement émis (19%, en baisse).
♦ Le taux de fraude sur les cartes de paiement françaises se maintient à un niveau globalement maîtrisé à 0,068%, soit l’équivalent d’un euro de fraude pour 1500€ d’opérations, en dépit du report massif des flux vers le paiement sans contact.
Une amélioration de l’authentification du porteur de carte : plus de 80% des porteurs de cartes réalisant des achats sur Internet ont été enrôlés dans un dispositif d’authentification forte. Environ 95% des flux des e-commerçants français sont conformes à la réglementation, c’est-à-dire qu’ils font appel à une demande d’authentification de leur client.
♦ Le taux de fraude sur les virements reste particulièrement faible (un euro de fraude pour 120 000€ de paiement) ; leur recrudescence concerne principalement les entreprises (la hausse du télétravail, celle des échanges digitaux occasionnant une perte des repères habituels pour les services comptables et financiers, et l’usurpation de l’identité d’entreprises).
♦ La fraude sur les prélèvements se réduit fortement, à 1,9M€ en 2020 (– 83% sur un an), soit l’équivalent d’un euro de fraude pour 1M€ de paiement.
Pour en savoir davantage : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement – rapport annuel 2019 | Vie publique.fr (vie-publique.fr)