En 2012, sur les 2,4 millions de « sociétés » (sont exclus les autoentrepreneurs et les microentreprises au sens fiscal) appartenant aux secteurs marchands (hors agriculture et finance), 1,1 million ont réalisé des investissements corporels bruts, soit 47%, pour un montant total (hors apports personnels) de 183Md€.
Les entreprises sans salarié sont 31% à avoir investi, celles de 1 à 9 salariés, 62%, celles de 10 à 249 salariés, 90% et au-delà 95%.
Entre 2009 à 2012, 43% des sociétés n’employant aucun salarié n’ont pas investi et 21% ne l’ont fait qu’une seule fois ; à l’opposé, 78% des sociétés de 10 salariés ou plus ont investi chaque année.
La proportion d’unités qui investissent varie de 27% dans l’immobilier à 64% dans l’industrie et dans l’hébergement-restauration. Les écarts entre les secteurs tiennent en partie à un effet de structure : l’immobilier, de même que les services aux particuliers et ceux aux entreprises, compte beaucoup de petites sociétés ; la propension à investir est également liée aux spécificités du secteur d’activité. Ainsi l’immobilier est le deuxième secteur qui investit le plus, alors qu’il est celui qui compte la plus forte proportion d’unités n’investissant pas ; en effet, le secteur est composé de nombreuses petites sociétés civiles immobilières (SCI) qui investissent une année donnée et qui par la suite gèrent uniquement le patrimoine.
La contrainte économique freine l’investissement des petites sociétés : l’excédent brut d’exploitation (EBE), qui permet notamment de financer l’investissement, est nettement plus faible pour les sociétés non investisseuses ; d’ailleurs, un quart des moins de 10 salariés qui n’investissent pas, ont un EBE nul ou négatif.
Les montants investis par les petites unités sont faibles : un quart des sociétés sans salarié, font état d’investissement inférieur à 900€, et pour une sur deux à 2 900€ ; le montant investi médian des sociétés de 1 à 9 salariés est près de deux fois supérieur à celui des unités non employeuses ; celui des unités de 10 à 249 salariés l’est près de treize fois plus. Le montant médian de l’investissement s’élève à plus de 2M€ pour les sociétés de 250 salariés ou plus.
1% des investisseurs concentrent 75% de l’investissement. Les 11 400 sociétés concernées ont dépensé chacune plus de 1,2M€. La concentration s’accentue si l’on tient compte des liens de groupe (1% des entreprises investisseuses rassemblent alors 84% de l’investissement corporel national) ; 10 entreprises concentrent à elles seules 39Md€ d’investissements.
C’est dans le secteur des transports que la concentration est la plus forte (1% des entreprises cumulent 91% des investissements) et dans le commerce qu’elle est la plus faible (1% des entreprises concentrent 74% des investissements).
Sur les 183Md€ investis, l’État a un poids non négligeable par l’intermédiaire des entreprises dont il est actionnaire majoritaire (30Md, notamment grâce à EDF, la SNCF ou la RATP)