Source : le compte spécialisé du commerce est présenté deux fois par an à la Commission des Comptes Commerciaux de la Nation (CCCN). Il s’insère dans le dispositif d’ensemble des comptes nationaux français, grâce à des concepts et des définitions similaires et en s’articulant sur ses agrégats.
En 2019, l’activité des secteurs commerciaux accélèrerait légèrement, portée par la demande intérieure. En effet, la consommation des ménages serait plus dynamique en 2019 (+ 1,2% après + 0,9%) tout comme l’investissement (+ 3,5% après +2,8%).
Le chiffre d’affaires du commerce est de 1 585,1Md€ en 2018 (+4,3% au regard de 2017) dont 54,8% pour le commerce de gros, 32,3% pour le commerce de détail et 12,9% pour le commerce/réparation auto.
⇒ Dans le commerce de gros,
l’activité accélèrerait dans la plupart des secteurs en 2019. L’acquis de croissance à l’issue du mois de septembre atteint + 3% en 2019 après une croissance de + 1,8% sur l’ensemble de l’année 2018.
L’activité des intermédiaires du commerce repartirait fortement à la hausse en 2019 (+ 4,2% après + 1,5%). Cette accélération serait marquée par le net rebond des centrales d’achats.
En 2017, sur le marché intérieur, l’activité des grossistes (hors centrales d’achats et intermédiaires du commerce) est orientée pour 32% de leur chiffre d’affaires vers l’approvisionnement des producteurs (industriels, artisans et agriculteurs) et à hauteur de 24% vers le commerce de détail. Vient ensuite la redistribution des marchandises vers les centrales d’achats (15%). Les autres clients professionnels (administrations, prestataires de services, …) et les autres grossistes comptent chacun pour 12%. Enfin, l’activité des grossistes est tournée à hauteur de 5% vers les particuliers.
⇒ Le Commerce de détail
En 2019, les ventes en volume des marchandises vendues au détail continueraient d’augmenter à un rythme proche de celui de 2018 (+2,5% d’acquis à l’issue du mois de septembre après +2,9% en 2018).
L’activité ralentirait nettement dans les magasins non spécialisés (+ 0,5% après + 3,7%). Elle se stabiliserait dans les magasins à dominante alimentaire (+ 0% après + 3,5%), pénalisée par les grandes surfaces tandis que les petites surfaces se portent mieux.
L’activité resterait en revanche dynamique dans les autres commerces de détail en magasin non alimentaire (+ 7% après + 6,4% en 2018).
Quelques secteurs par ordre de croissance :
♦ Le nombre de transactions immobilières augmente fortement dans l’ancien (+17,2% d’acquis à l’issue du mois d’octobre 2019 après +4,4% en 2018),
♦ Les ventes en volume du secteur des équipements de l’information et de la communication poursuivraient leur forte croissance (+ 10,4% après + 7,1%).
♦ Les ventes des articles de sport connaîtraient une forte hausse en 2019 (+ 7,1% après + 1,8%) : plus d’un Français sur deux, dans la vie de tous les jours, contourne l’usage d’articles initialement prévus pour le sport pour en faire des articles de mode.
♦ Les ventes des biens culturels et de loisirs rebondiraient fortement en 2019 (+ 5,3% après + 0,5%), ; en particulier, les ventes des libraires augmenteraient en 2019 (+ 2,5% après + 0,8%).
♦ Le secteur des autres commerces de détail en magasin spécialisé resterait dynamique en 2019 (+ 4% après + 3,5%). Le marché des articles médicaux et orthopédiques serait toujours aussi florissant, tout comme le secteur de l’optique.
♦ Le marché du jouet se redresserait en 2019 (+ 3,3% après – 6,7%), après une année 2018 difficile, marquée par une restructuration profonde des distributeurs.
♦ Si l’activité ralentirait dans l’alimentaire en magasin spécialisé (+ 2,5% après + 4,2%), l’évolution est contrastée en fonction des secteurs : les poissonneries et primeurs connaitraient une bonne année 2019, alors que les ventes des bureaux de tabac décroîtraient à nouveau fortement.
♦ L’activité rebondirait dans le secteur des autres équipements du foyer en magasin spécialisé (+ 2,5% après + 1,1%); l’activité est dynamique dans les quincailleries et commerces de meubles.
Le secteur de la vente à distance continuerait de voir ses ventes en volume augmenter fortement (+ 8% après + 5,1% en 2018); les particuliers privilégient de plus en plus souvent les achats en ligne et de plus en plus d’enseignes se mettent à la vente en ligne.
L’activité du commerce et de la réparation de véhicules automobiles et de motocycles se redresserait en 2019 (+ 4,1% après + 3,1% en 2018).
♦ Le commerce de véhicules automobiles accélèrerait nettement en 2019 (+ 5,8% après + 3,4% en 2018). La part du Diesel a continué de baisser en 2019 (34% des immatriculations), alors que les véhicules électriques ont gagné 0,6 point de part de marché sur les dix premiers mois de l’année.
♦ Le commerce d’équipement automobile freinerait en 2019 après avoir déjà ralenti en 2018 (- 0,1% après + 2,2%).
♦ Les ventes de motocycles bondissent : les immatriculations de motocyclettes (plus de 50 cm3) augmentent de 10% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que les immatriculations de cyclomoteurs (moins de 50 cm3) bondissent de 28% sur la même période. Ce dynamisme entraine une forte hausse du chiffre d’affaires dans le secteur du commerce et de la réparation de motocycles (+ 4,7% d’acquis après + 0,6%).
Les données 2016-2018 étaient les suivantes pour les ventes du commerce de détail et de l’artisanat à caractère commercial T.T.C
L’emploi salarié croît modérément
3,6 millions de personnes y travaillent dont 3,179 millions comme salariées. L’emploi salarié se répartit entre commerce de détail (57%), commerce de gros (30,7%) et commerce/réparation auto (12,4%); il progresse au même rythme début 2019 (+ 0,6% au premier semestre) que sur l’ensemble de l’année 2018 (+ 0,7%); mais il reste toujours moins dynamique que celui du tertiaire marchand (+0,9%). Le secteur gagne ainsi 18 300 emplois salariés au premier semestre (22 100 en 2018) et reste sur la trajectoire ascendante initiée en 2015 avec 109 600 salariés de plus depuis fin 2014.
L’emploi intérimaire début 2019 se stabilise après avoir ralenti depuis 2017; le nombre d’intérimaires atteint 73 300 à la fin du premier semestre 2019.
Le nombre de magasin par entreprise
En 2017, 94% des commerces de détail n’ont qu’un seul magasin, une proportion qui varie selon les secteurs. Pour les grands magasins et autres commerces de détail en magasin non spécialisé, un sur cinq possède au moins deux magasins. Plus de 10% des commerces d’habillement-chaussure possèdent au moins deux magasins.
Parmi les détaillants comptant au moins 10 magasins, 35% se situent dans l’habillement-chaussure, 12% dans les autres produits non alimentaires, 11% dans l’équipement du foyer et 11% dans l’alimentation non spécialisée. Les secteurs de l’artisanat, des autres produits non alimentaires et de l’alimentation spécialisée se caractérisent par une proportion plus importante de commerces ne possédant qu’un seul magasin.
En 2017, une société du grand commerce non alimentaire compte, en moyenne, 63 magasins. Ces sociétés disposent de réseaux de magasins plus vastes lorsqu’elles sont spécialisées dans l’habillement-chaussure (93 magasins par entreprise) ou l’équipement du foyer (68 magasins par entreprise). 13% des sociétés du grand commerce, hors vente à distance, ne possèdent qu’un seul magasin.
Plus de 90% des sociétés comprennent au moins dix magasins dans l’équipement de la personne, l’habillement-chaussure et l’information-communication (TIC).
Hors vente à distance, les surfaces de 400 à 2 500 m² puis celles d’au moins 2 500 m² représentent respectivement 26% et 7% des magasins du grand commerce en 2017. La proportion des très grandes surfaces (au moins 2 500 m²) atteint 30% dans l’équipement du foyer. Par ailleurs hors vente à distance, 36% des superficies des magasins du grand commerce se situent dans l’équipement du foyer et 33% dans l’habillement chaussure.
Les marges
La marge commerciale s’élève à 310,2Md€ en 2017; elle progresse de 3,3% en un an.
Dans le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles, elle augmente de 12%. Elle s’accroît de 3,2% pour le commerce de gros et de 1,8% pour le commerce de détail. Le taux de marge (rapport entre la marge commerciale et les ventes de marchandises) est de 22,1% en moyenne dans le commerce. Il est plus élevé dans le commerce de détail (29,5%) que dans le commerce de gros (19,5%) ou dans le commerce et la réparation d’automobiles (14%).
La valeur ajoutée
En 2017, la valeur ajoutée s’élève à 204Md€ (10% de la valeur ajoutée dégagée par l’ensemble de l’économie française). La valeur ajoutée représente 58% de la production totale dans le commerce de détail et 53% dans le commerce et la réparation d’automobiles et pour le commerce de gros (43%).
Au sein du commerce de détail, cette part est plus faible pour le commerce hors magasins, éventaires ou marchés.
Le taux de profitabilité
Calculé à partir du ratio excédent brut d’exploitation/chiffre d’affaires hors taxes, ce taux s’élève à 3,8%; il est plus élevé dans le commerce de détail (5,8%) que dans le commerce de gros (3%) ou le commerce et la réparation automobile (2,3%). Cette différence est le fait de charges de personnel plus faibles dans le commerce de détail : elles y représentent 63% de la valeur ajoutée contre 74% pour le commerce et la réparation automobile et 66% pour les commerce de gros. Au sein du commerce de détail, le taux de profitabilité atteint 20,4% dans l’alimentaire en magasin spécialisé.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4268883