L’Observatoire du financement des entreprises (OFE) a été créé en 2010.
Présidé par le médiateur national du crédit, l’Observatoire regroupe :
• les principales organisations représentatives des entreprises (MEDEF, CPME, U2P, etc.) et les réseaux consulaires (CCI, CMA France) ;
• les principales organisations représentatives du secteur financier (FBF, ASF, France Invest, assureurs‑crédit, Financement Participatif France, etc.) ;
• des établissements financiers ;
• des acteurs publics du financement (tels que Bpifrance) ;
• les acteurs du monde comptable (CSOEC)
• les principaux pourvoyeurs de statistiques publiques et de diagnostic économique (Banque de France, Insee, direction générale du Trésor, direction générale des Entreprises, Rexecode, etc.).
Depuis l’élargissement du périmètre de l’OFE à l’économie sociale et solidaire (ESS) en janvier 2019, ESS France est également représentée à l’Observatoire.
La situation est favorable tant aux PME qu’aux TPE sans avoir retrouvé la situation d’avant crise.
⇒ Une amélioration progressive de la situation économique et financière des PME
♦ Le taux de marge des entreprises (mesuré par le rapport de l’excédent brut d’exploitation – EBE – sur la valeur ajoutée – VA) atteint 24,2%, en hausse tendancielle depuis 2012; le niveau atteint en 2017 reste inférieur aux niveaux d’avant‑crise, en lien, notamment, avec la hausse du poids des charges de personnel dans la VA (68,8% en 2017, contre 65,4% en moyenne sur 2005‑2007).
L’amélioration concerne toutes les catégories d’entreprises; elle est particulièrement nette pour l’industrie et le commerce, qui retrouvent quasiment leurs niveaux relativement élevés de 2007 et 2008; en revanche, dans la construction, le taux de marge a régulièrement baissé et de manière prononcée tout au long de la période allant des années 2007‑2008 à 2012‑2013 (s’établissant respectivement à 20% et 14,3%); le niveau atteint en 2017 (15,2%) est à peine plus élevé que celui observé quatre ans auparavant. Dans la catégorie « autres secteurs » il n’y a pas d’amélioration : le taux de marge a sensiblement baissé entre 2007 et 2012 (s’établissant respectivement à 25,7% et 22,7%).
♦ La rentabilité vise à appréhender la capacité de l’entreprise à créer de la richesse à partir des capitaux investis. Elle est mesurée à travers deux indicateurs : la rentabilité économique et la rentabilité financière. Globalement ces indicateurs ont sensiblement baissé dans les années post‑crise, avant d’amorcer une légère remontée dans le courant des années 2010.
La rentabilité économique atteint 5,2% en 2017, son niveau le plus élevé depuis 2011, mais en deçà de ses niveaux d’avant‑crise (7,7% en moyenne sur la période 2005‑2007).
Pour les PME, on constate une amélioration continue mais lente sur la période récente (7,5% en 2017, après un creux en 2012 à 6,8%, mais éloigné de celui observé avant la crise, à 9%‑10%).
La rentabilité financière se situe à 9,9%, en amélioration sensible depuis 5 ans, cependant inférieure à l’avant la crise.
♦ Le taux d’endettement des entreprises diminue; il peut se mesurer de différentes façons.
– l’endettement financier rapporté aux capitaux propres : pour les PME, entre 2006 et 2012, le taux était relativement stable et un peu supérieur à 100%, une diminution s’est amorcée à partir de 2012 et se poursuit jusqu’en 2017. Si on considère un taux d’endettement net (en retirant de l’endettement financier les disponibilités dont dispose l’entreprise, comme sa trésorerie), on passe d’un taux de 47% en 2011 à 22% en 2017 (– 25 points, contre – 27 pour le taux brut).
– Le taux d’endettement rapporté à la valeur ajoutée de l’entreprise : l’évolution des taux (brut et net) apparaît moins baissière que selon l’indicateur précédent : le taux brut passe de 95,7% en 2011 à 86,5% en 2015 et le taux net de 42% en 2011 à 24% en 2017).
En matière sectorielle, la tendance à la baisse du taux d’endettement (endettement financier / capitaux propres) des PME est générale.
♦ Le taux d’investissement est relativement stable au cours des 12 dernières années (22% pour l’ensemble des entreprises, mais de 15 à 16% pour les PME depuis 2013).
Le taux d’auto financement des investissements progresse de façon sensible depuis quelques années, favorisé par la hausse des profits, elle‑même liée à celle des taux de marge et à la baisse des charges d’intérêt. Inversement, la baisse des taux pousse à l’endettement et tend à réduire le recours à l’auto financement. Pour les PME, l’essentiel de la hausse du taux d’auto financement s’est produit entre 2012 et 2014, et a ensuite peu évolué.
♦ La part de la trésorerie dans le bilan s’est renforcée pour les PME, depuis 2013, le ratio étant revenu au niveau d’avant‑crise et même un peu au‑delà. Pour les PME, le BFRE était passé d’environ 35 jours (30 jours entre 2013 et 2015).
♦ La situation moyenne en matière de fonds propres est relativement proche entre les TPE et les PME, mais néanmoins un peu plus favorable pour les PME. Le ratio des fonds propres rapportés au bilan est de 37% pour les TPE vs 41 pour les PME. Pour les TPE, la dispersion du ratio est, en revanche, sensiblement plus forte; globalement, la situation des 60% de TPE affichant les ratios les plus défavorables est nettement plus dégradée que celle des 60% de PME affichant les ratios les plus défavorables; 7% des PME ont des fonds propres négatifs, contre 20% des TPE.
⇒ En ce qui concerne les TPE
♦ Quelles TPE sont ici observées ?
Les TPE observée chiffrent 1,8 millions d’entreprise (sur un total de 3,7 millions, excluant les autoentrepreneurs et celles dont les données manquent); les effectifs concernés sont 2,1 millions et le chiffre d’affaires de 450 Md€, comparé au champ des PME avec 135 000 entreprises, un effectif de 3,543 millions de salariés et un chiffre d’affaires de 834Md€. L’industrie a un poids plus de 2 fois supérieur pour les PME que pour les TPE (quel que soit le critère), alors que les services marchands sont plus représentés au sein des TPE (plus d’une TPE sur deux relève de ce secteur) qu’au sein des PME (35 %); les écarts en parts relatives sont moindres pour les autres secteurs.
♦ Le taux de marge des TPE est plus élevé que celui des PME (28 vs 21%).
♦ Les taux d’investissement sont assez proches pour les TPE et les PME (17 et 14%); le taux d’auto financement est plus élevé pour les TPE (149%, contre 123 pour les PME).
♦ Les taux de rentabilité économique et de rentabilité financière sont calculés différemment. Ces taux apparaissent sensiblement plus élevés pour les TPE que pour les PME; taux de rentabilité économique (15% vs 9 ou 16 vs 8).
♦ Le ratio moyen de la trésorerie sur le total de bilan est de 21% pour les TPE, vs 15 pour les PME.
⇒ Les entreprises en difficulté
Il n’existe pas de définition faisant référence pour définir des TPE ou PME « en difficulté financière ». Sont utilisés les indicateurs “capitaux propres négatifs ou nuls”, “trésorerie négative ou nulle, ou bien positive mais inférieure à 5 000€”.
14% des TPE et quasiment 250 000 TPE (sur près de 1,8 millions de TPE examinées), se trouvent en situation de difficulté; cette proportion est marginale pour les PME, se limitant à peine à 1%. Ceci peut être lié au fait que 5 000€ en trésorerie ne « représentent » pas la même somme pour une TPE et pour une PME; si, à la place de 5 000€, on retenait 28 000€ la part de PME « en difficulté financière » serait à peine plus élevée, de l’ordre de 2%.
⇒ Le contexte
♦ Le flux de créations s’est accéléré : le rythme annuel des créations d’entreprises, d’environ 550 000 de 2011 à 2016, a sensiblement augmenté sur la période récente pour atteindre près de 700 000 créations en 2018, autoentrepreneurs compris. Cette accélération concerne de façon très limitée les créations de sociétés, mais beaucoup plus significativement les autres formes d’entreprises, les micro‑ entrepreneurs et les entreprises individuelles classiques.
♦ Le taux de pérennité s’est amélioré : à 3 ans pour les entreprises créées en 2014 il est de 75% (vs 72 pour celles créées en 2010). Cette amélioration est continue depuis 15 ans.
♦ Celui des défaillances a nettement baissé : après avoir atteint des niveaux élevés, à plus de 60 000 par an, dans les années 2013‑2015, fin 2018 et sur 12 mois glissants, elles s’élevaient à environ 54 000. 95% de ces défaillances concernent des TPE; 5% concerne une PME de 10 à 249 salariés.
Pour en savoir davantage : https://mediateur-credit.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/ofe_2019.pdf