Après cinq années de diminution (2008 à 2013), les Français retrouvent confiance en la société de consommation ; ce regain de confiance s’explique par une réduction perçue de la pression budgétaire (60% en 2015 contre 66% en 2014), elle-même liée à un recul de l’inflation.
La proportion des consommateurs qui ont du mal financièrement revient au niveau de 2013 (60% contre 58% en 2008). Dans le même temps, la perception de la consommation comme une nécessité (32% en 2015 contre 37% en 2013 et 44% en 2010) perd du terrain au profit d’une vision plus hédonique (13% des Français parlent de plaisir en 2015 contre 9% en 2014, 11% en 2013 et 9% en 2009).
53% déclarent acheter sur un coup de tête en 2015 contre 36% en 2014 (mais entre 54 et 61 entre 2009 et 2012), notamment chez les 45-64 ans ; les jeunes sont les plus sujets à l’achat d’impulsion (71% des 18-24 ans).
La consommation est déclarée avant tout comme « un plaisir » de façon plus significative par les hommes (17% contre 10 %), ceux ayant les plus hauts revenus (15% pour les individus appartenant à des ménages gagnant plus de 5 500 euros par mois).
La reprise se traduit par des hausses de consommation de biens durables et semi-durables : le poste habillement et chaussures (-1,5% en € constants entre 2008 et 2013) progresse de 1,9% en 2014 (dont habillement +3,5%). Le marché du meuble bondit de 2,4% en 2015 (+0,1% en 2014), notamment les gros appareils électroménagers (+3,8%). La vente de vélos a progressé de 7,5% après 3,7% en 2013, tandis que les jeux et jouets progressent de 3,2% et les téléviseurs de 8,1%, les communications de 6,8% (+41% pour les téléphones).
Le critère de choix « innovation » lors de l’achat d’un produit bondit de 8 points entre 2014 et 2015 pour atteindre 38% (réponses « beaucoup » et « assez ») après une situation favorable entre 2009 et 2012 (entre 38 et 45%) ; certains sont plus tentés par l’innovation : 45% les hommes contre 33% pour les femmes, 45% pour les franciliens, 53% pour les individus gagnant plus de 5 500€ par mois.
Les plus jeunes valorisent la consommation gratuite engendrée par Internet.
L’image de la consommation associée au gaspillage et intégrant la contrainte écologique se modifie, entrainant des comportements plus sobres. Les plus jeunes sont à la fois captifs de la consommation et engagés dans d’autres manières de consommer ; ils sont conscients de leur appétence vis-à-vis de la publicité, tout en se voulant attentifs dans leurs choix et sont aptes à s’affranchir des marques à forte notoriété pour se faire leur propre opinion.
Ceci étant le contexte de crise est toujours présent : « On emmagasine des frustrations mais on vit correctement »
Mais l’envie de dépenser si les revenus augmentaient de façon importante, poursuivent leur hiérarchie dans le temps, avec toutefois moins de dépenses pour la voiture, les enfants, et dans un temps plus court une reprise dans l’habillement et l’alimentation :
Epargne |
Enfants |
Habillement |
Alimentation |
Santé |
Voiture |
Soins de beauté |
Tabac, alcool |
|
2015 |
76 |
58 |
55 |
46 |
35 |
29 |
25 |
9 |
2014 |
77 |
61 |
53 |
46 |
33 |
33 |
23 |
7 |
2013 |
79 |
60 |
51 |
45 |
32 |
34 |
23 |
7 |
2000 |
73 |
63 |
53 |
40 |
43 |
40 |
25 |
7 |
1999 |
73 |
69 |
55 |
40 |
45 |
40 |
23 |
9 |
1998 |
71 |
70 |
55 |
35 |
38 |
38 |
21 |
6 |
1997 |
79 |
72 |
57 |
39 |
42 |
43 |
22 |
7 |