La bonne nouvelle est la stabilisation de l’inflation autour d’un peu moins de 2% entre 2024 et 2026.
⇒ La croissance en 2014, 2025, 2026 et 2027.
La croissance resterait positive en 2025 mais diminuerait un peu, avant de gagner en vigueur en 2026.
Au 4ème trimestre, la croissance atteindrait 1,1% sur l’ensemble de l’année 2024. Elle serait surtout tirée par le commerce extérieur, mais freinée par des phénomènes de déstockage. En dépit des gains de pouvoir d’achat des revenus salariaux, la consommation progresserait modérément en 2024, pénalisée par le maintien du taux d’épargne à un niveau de près de 3 points supérieur à son niveau pré-Covid. L’investissement des entreprises et des ménages pèserait négativement sur l’activité, sous l’effet retardé de la dégradation passée des conditions de financement, et dans un contexte d’incertitude.
En 2025, l’économie française continuerait de croître à un rythme assez faible, de l’ordre d’un quart de point par trimestre, soit 0,9% en moyenne annuelle. La demande intérieure serait en effet affectée non seulement par les mesures de consolidation budgétaire, mais aussi par le contexte d’incertitude qui les entoure. La consommation des ménages accélérerait modérément. La contribution de l’investissement privé resterait négative, mais nettement moins qu’en 2024. La contribution du commerce extérieur à la croissance serait toujours positive, mais moindre qu’en 2024.
En 2026, la croissance annuelle rebondirait à 1,3%, favorisée par la détente des conditions financières, permettant à l’investissement privé de progresser. La consommation des
ménages progresserait à un rythme plus soutenu qu’en 2025, stimulée par une baisse un peu plus marquée du taux d’épargne.
En 2027, la croissance annuelle serait proche de celle de 2026 (0,9% en moyenne annuelle). La contribution de l’investissement privé resterait négative, mais nettement moins qu’en 2024. La contribution du commerce extérieur à la croissance serait toujours positive, mais moindre qu’en 2024.
⇒ L’inflation en 2024, 2025, 2026
En 2024, l’inflation diminuerait passant de 3% en glissement annuel au 1er trimestre à 1,9% au 4éme trimestre, provenant essentiellement de la baisse des prix des biens alimentaires et énergétiques.
En 2025, l’inflation diminuerait de nouveau pour s’établir à 1,6% en moyenne annuelle, du fait d’une baisse des prix de l’énergie. L’inflation hors énergie et alimentation poursuivrait sa décrue à 2,2%, du fait du recul progressif de l’inflation des services permis par la normalisation du rythme d’évolution des salaires.
En 2026, l’inflation totale et l’inflation hors énergie et alimentation s’établiraient respectivement à 1,7% et 1,9%. La légère progression de l’inflation proviendrait d’une moindre baisse des prix de l’énergie et d’une légère accélération des prix de l’alimentation. tandis que l’inflation hors énergie et alimentation poursuivrait sa lente décrue.
Enfin, en 2027, l’inflation totale se situerait à 1,9%, et l’inflation hors énergie et alimentation à 1,8%. Les prix des services continueraient à ralentir tout au long de l’année.
⇒ Les salaires.
Selon l’indicateur de la Banque de France calculé à partir des hausses des grilles salariales de plus de 350 branches, les salaires négociés progresseraient de 2,7% en glissement annuel au 3éme trimestre 2024, contre 4,8% un an auparavant. Par ailleurs, les versements de primes de partage de la valeur (PPV) ont également diminué.
En 2025-2026, la progression des salaires nominaux se maintiendrait malgré le recul de l’inflation, sous l’effet des gains de productivité induits par la résorption partielle des pertes de productivité.
En 2027, la progression des salaires nominaux convergerait vers un glissement annuel proche de 2,7%, en cohérence avec les prévisions d’inflation et de gains de productivité.
⇒ Le taux de chômage progresserait de façon temporaire en 2025 et 2026, avant de redescendre en 2027.
L’emploi total se replierait à partir du 4ème trimestre 2024 et jusqu’à début 2026. Le taux de chômage atteindrait 7,8% en moyenne annuelle en 2025 et en 2026, avant de repartir à la baisse pour s’établir à 7,4% en 2027.
⇒ La consommation des ménages redeviendrait le principal moteur de la croissance à partir de 2025.
Elle sera soutenue par les gains de pouvoir d’achat, du fait de la baisse de l’inflation, et de la hausse des salaires.
En 2024, elle progresserait de 0,7%, en 2025 de 0,9%, en 2026 de 1,1% comme en 2027.
L’investissement des ménages s’est fortement contracté en 2023 et poursuivrait son recul en 2024. Cependant, un certain nombre d’indicateurs signalent un redressement à venir. D’abord, le pouvoir d’achat immobilier des ménages s’est légèrement redressé grâce à la détente des taux d’intérêt et des prix immobiliers. Ensuite, la production de crédits aux ménages a redémarré depuis avril 2024, signalant une reprise des transactions dans l’ancien et dans les services liés à l’immobilier ; enfin, les permis de construire semblent s’être stabilisés. Le redressement dans le logement neuf interviendrait à partir du milieu de l’année 2025.
L’investissement des ménages rebondirait alors plus nettement en 2026 et en 2027, quand les effets de l’assouplissement des conditions monétaires et financières seront complets et que le pouvoir d’achat immobilier des ménages se sera suffisamment redressé.
⇒ L’investissement des entreprises continuerait de marquer le pas jusqu’en 2025, avant de repartir en 2026-2027.
La croissance de l’investissement des entreprises, pénalisé notamment par l’incertitude fiscale et budgétaire, resterait atone jusqu’à fin 2025. Il regagnerait en vigueur les deux années suivantes, soutenu par les besoins tendanciels d’investissement dans les transitions numérique et énergétique, et soutenue par la légère reprise de l’activité et par le maintien des marges des entreprises à un niveau relativement élevé (32,4% au 3éme trimestre 2024).
⇒ Le déficit 2025 pourrait se situer entre 5 et 5,5% du PIB, après 6,1% en 2024.
L’adoption de cette loi spéciale impliquerait le retrait des mesures en prélèvement obligatoire prévues dans le PLF. En revanche, le gel en valeur du barème de l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP) à son niveau de 2024 équivaudrait à une hausse d’impôt sur les revenus en 2025 permettant 4 Md€ de nouvelles recettes pour l’État. Au total, l’adoption de la loi spéciale induirait une perte de recettes d’un peu moins de 1% du PIB.
Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/fr/publications-et-statistiques/publications/projections-macroeconomiques-decembre-2024