Sources : échantillon d’environ 14 200 entreprises implantées en France (hors Mayotte), de 10 personnes occupées ou plus (salariés et non-salariés) des secteurs privés hors secteurs agricole, financier et d’assurance, interrogé début 2023. Des enquêtes analogues ont été menées dans tous les pays européens. Dans cette étude, l’exploitation s’appuie sur la définition économique de l’entreprise (LME).
Ne peut-on s’étonner que si peu d’analyses de données soient pratiquées !
⇒ Une vision globale.
29% pratiquent l’analyse de données en interne et 11% par des prestataires. La moitié des entreprises qui ont recours à une prestataire font également de l’analyse des données en interne.
Au sein des pays les plus peuplés de l’UE, un peu moins de 40% des entreprises espagnoles ou allemandes recourent à l’analyse de données (34% en France), vs 27% pour les entreprises italiennes. Par contre la France se situe au même niveau que l’UE (29 vs 28).
L’analyse des données en interne est largement pratiquée par le secteur de l’informatique (52%) et celui de la production et distribution d’énergie, eau et gestion des déchets (42) et peu par le transport, les HCR et la construction (17-21).
25% des entreprises de moins de 50 salariés pratiquent l’analyse de données en interne, contre 47% des entreprises comptant entre 50 et 249 salariés, et 69% des entreprises de 250 salariés ou plus.
⇒ Les différents types de données analysées en interne par les entreprises :
♦ 3 types de données :
– Les données clientèle concernent les relations que l’entreprise entretient avec sa clientèle ; elles sont analysées par 23% des entreprises. Ce sont des donnés relatives aux transactions (21%) et au profil des clients (14%).
– Les données provenant d’Internet (sites, médias sociaux, données publiques mises à disposition en open data). Elles sont analysées par 11% des entreprises.
– Enfin, les données scientifiques et techniques nécessitent des infrastructures techniques pour les collecter en temps réel. 6% des entreprises déclarent les analyser. Elles regroupent les «données géolocalisées provenant d’appareils portables ou de véhicules», les «données satellites» ou encore les «données provenant de capteurs ou appareils intelligents».
♦ Dans quels secteurs d’activité et dans quelles tailles ?
– En ce qui concerne les secteurs d’activité, 2 types de données (en direction de la clientèle et de l’internet) sont d’abord le fait des entreprises du secteur informatique, du secteur production et distribution énergie et eau, et des activités immobilières, alors qu’elles le sont peu pour le transport, les HCR et la construction. Noter que pour les données scientifiques, seule la production et distribution d’énergie et eau, voire le transport se différencient (21 et 13 vs 4 à 9 pour les autres secteurs).
– En ce qui concerne les tailles d’entreprise, quelque soit le type de données analysées, ce sont les entreprises les plus grandes qui se différencient.
⇒ Le partage de données.
Il permet de mettre à disposition de manière automatique de nombreux types d’informations aux différents intervenants de la chaîne logistique (des fournisseurs jusqu’aux clients). Il peut se faire via un site ou une application, de manière ponctuelle ou en temps réel grâce à des capteurs.
En France, 23% des entreprises partagent des données avec leurs clients et leurs fournisseurs, soit un niveau proche de la moyenne de l’UE (25%). Elle est plus élevée que la moyenne européenne en Allemagne et en Espagne, alors que les pays d’Europe du Sud (hors Espagne) et les pays baltes partagent moins souvent des données.
Cette pratique du partage en France varie de 14% dans le secteur de la construction à 35% dans le secteur de l’informatique.
⇒ Avec quels outils ces analyses ?
– 47% des entreprises Françaises (vs 43 en UE) utilisent des progiciels de gestion intégrée (PGI) ; cette modalité est particulièrement répandue au sein des secteurs de l’immobilier, de l’industrie et de l’informatique. Elle l’est néanmoins au sein des petites entreprises (43%).
– Un quart utilise une application pour la gestion de la relation client, une part semblable à celle de l’UE. Il s’agit d’une pratique courante dans le secteur de l’informatique où 60% ont recours. 21% des entreprises de moins de 50 salariés utilisent ce logiciel, contre 59% des entreprises de 250 salariés ou plus.
– Enfin, les logiciels d’informatique décisionnelle sont peu répandus : seulement 11% des entreprises Françaises les utilisent (15% dans l’UE). Cette part monte à près de 40% au Danemark et en Finlande. Elle demeure par ailleurs concentrée au sein des entreprises de grande taille (52%), contre 22% des entreprises de 50 à 249 salariés et 8% de celles de moins de 50 salariés. Ce type de logiciels est plus répandu dans le secteur de l’informatique (27% en France), alors qu’il est rarement utilisé par les entreprises des secteurs de la construction (4%), du transport (6 %) et des HCR (8%).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8308942 types