Méthodologie: enquête Sine 2014
Au cours du premier semestre de l’année 2014, 28,3% des personnes ayant déclaré créer ou reprendre une entreprise classique dans le Grand Est sont des femmes; elles sont par ailleurs 32,5% des autoentrepreneurs; à comparer avec 47,3% au sein des actifs occupés.
Si l’on observe par secteur d’activité et selon le taux de féminisation, on observe :
⇒ Des activités où les femmes sont proches en importance entre les emplois occupés et au sein de la création d’entreprise :
♦ Parmi les actifs occupés, les femmes sont 67,5% des actifs dans l’éducation-santé-action sociale, alors qu’en création classique, elles sont 58,1% de ces créations et 56,5% dans l’autoentrepreneuriat
♦ Elles sont 64,6% des actifs dans les services aux personnes, vs 63,9% en création classique et 49,7% en autoentrepreneuriat.
♦ Elles sont 26,4% dans l’industrie, vs 29,2% en création classique et 48,5% dans l’autoentrepreneuriat (en fait des activités de type artistique classée dans la catégorie industrie).
⇒Des activités où le décalage est marquant :
♦ la construction : le secteur emploie 10% de femmes parmi les actifs occupés (essentiellement dans les domaines comptabilité et secrétariat), vs 4,9% en création classique et 1,5% en autoentrepreneuriat.
♦ L’information-communisation, finances et immobilier avec 49,1% de femmes au sein des actifs vs 18,2% en création classique et 17,7% en autoentrepreneuriat.
♦ Les services aux entreprises avec 45,5% au sein des actifs vs 24,7 et 36,4%. En ce qui concerne les créations, il faut noter une répartition différente des âges entre femmes et hommes, les femmes étant en effet 61% à avoir moins de 40 ans vs 40 pour les hommes, mais seulement 15% de plus de 50 ans vs 30% pour les hommes. C’est que le niveau de qualification des femmes s’est élevé au cours des générations, tout comme leur prise de responsabilité comme cadre d’entreprise.
♦ Le commerce, les transports et les HCR avec 44,4% au sein des actifs vs 27,5 et 27,1%; noter toutefois le taux élevé de féminisation dans les création d’HCR (surtout la restauration rapide)
La comparaison demeure toutefois assez peu pertinente dans la mesure où les emplois sont de nature différente pour nombre d’activité (secrétariat, comptabilité, vente pour les actifs vs exercice d’un métier plus technique en création et d’une responsabilité autre).
⇒ Bien que les femmes soient plus diplômées du supérieur que les hommes (55% vs 40 pour les créations classiques), elles affichent plus de problèmes et une ambition plus modeste :
♦ Les femmes déclarent avoir plus de difficultés à régler les formalités administratives (42% vs 35) et à établir des contacts avec la clientèle (19% vs 14).
♦ Elles sont plus fréquemment des primo-créatrices (81% vs 71), et plus jeunes (29% moins de 30 ans vs 17).
♦ Leur principale raison de créer une entreprise est la possibilité d’exercer leur profession et d’assurer leur propre emploi (75% vs 67), alors qu’elles formulent moins des motivations de développement de l’entreprise.
♦ Les moyens financiers consacrés à la création de l’entreprise sont également plus faibles.
Pour remédier à cela, les femmes ont plus recours à une aide, que ce soit de l’entourage personnel, du conjoint (48% vs 27) ou d’une structure dédiée à la création (27% vs 22).
Malgré ces problèmes, la pérennité des entreprises créées par les femmes n’est pas sensiblement différente de celle des hommes : deux tiers des entreprises classiques créées en 2010 existent toujours cinq ans plus tard, tout comme un tiers des entreprises créées sous le régime micro-entrepreneur.