Une progression des défaillances de 19% entre le 1er trimestre 2024 et celui de 2023.


"Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 1er trimestre 2024"', Altares, avril 2024

Définition de la défaillance : elle correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de commerce ou Judiciaire (Ex Tribunal de Grande Instance ou Tribunal d’Instance).

Source : sont comptabilisé l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro siren ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure ; Altares collecte aussi près de 4 000 annonces non sirénées par an, un traitement spécifique manuel d’identification du siren est réalisé, permettant d’affecter un numéro de siren sur plus de la moitié des annonces, les autres sont ne sont pas retenues dans les statistiques de défaillances.

La date de défaillance retenue par Altares est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.

 

L’évolution du flux des défaillances est défavorable aux entreprises les plus anciennes et les plus de 10 salariés, notamment en redressements.

 

Pour la 1ére fois depuis 2019, le flux des défaillances augmente nettement : très atténué pendant la période covid du fait des nombreuses aides gouvernementales, il revient à son niveau de 2016 ; il est en hausse au regard de 2019 (avant le covid) de 20,8%. Les redressements sont bien plus en hausse que les liquidations judiciaires (entre 2023 et 2024, +45% vs +12).

♦ Qu’en est-il au regard des tailles d’entreprises ?

Si la hausse est proche dans la plupart des tailles (entre 16 et 22%),  elles est notoirement plus élevée pour les tailles les plus importantes (+32% pour les 10-19 salariés et +48% pour les plus de  salariés, il est vrai peu nombreuses (154 entreprises ou 0,9% des défaillances).

Cette hausse est là encore plus importante en ce qui concerne les redressements dans les tailles les plus importantes (+63% pour les 10-19 salariés et +59% pour les plus de 50 salariés). Comparé à 2019, la hausse dans les plus grandes tailles (à partir de 10 salariés) est encore plus manifeste que ce soit dans les redressements (entre +97 et +113%, vs +4 à + 25% pour les tailles plus petites), ou les liquidations (entre +54 et 129% vs 19 à 29 pour les autres tailles).

♦ Qu’en est-il des défaillances au regard de l’ancienneté des entreprises ? La hausse entre 2023 et 2024 est assez proche quelque soit la taille (entre 13 et 24%, avec l’exception des moins de 3 ans, 6%). La hausse est proche en ce qui concerne les liquidations (entre 9 et 17% avec l’exception des moins de 3 ans, 1%) ; par contre, les évolutions des redressements sont beaucoup plus importants (entre 40 et 57%).

L’évolution est plus explicite au regard de 2019 pour les entreprises les plus anciennes (au moins 6 ans +26 à +34% selon le type de défaillance), alors qu’elle se manifeste nettement moins pour les 3-5 ans ; elle est en nette baisse pour les moins de 3 ans.

♦ L’évolution selon les activités fines.

2 groupes d’activités sont particulièrement affectées, les activités immobilières et les activités financières, à la fois en comparant 2024 à 2023 mais aussi à 2019.

Certaines ont connu des hausses plus conséquentes entre 2024 et 2023 qu’entre 2024 et 2019, comme la construction, la santé et l’action sociale, l’agriculture ; d’autres à l’inverse ont connu une situation plus favorable entre 2023 et 2024 qu’entre 2019 et 2024, telles l’industrie, l’informatique-communication, les HCR, notamment la restauration traditionnelle ; d’autres ont une évolution proche entre ces 2 périodes telles les services aux entreprises, aux particuliers, le commerce, sauf le commerce de détail en nette hausse entre 2023 et 2024.

Noter que les taux de liquidations directes ont assez peu bougé en 2024 comparé à 2019, sauf les activités les plus en difficulté.

♦ L’évolution selon les régions.

La hausse entre 2023 et 2024 a été plus marquée en Ile-de-France (+29,7%) et modérée dans le nord et l’est.

Elle a progressé en 2023/2024 au regard de 2019/2024 en Ile de France, Normandie et Grand Est et au contraire a régressé entre ces 2 périodes dans 8 régions (plutôt le sud et le centre). Par contre elle est proche pour ces 2 périodes dans seulement 3 régions.

Les taux de liquidation en 2024 et 2019 ont assez peu bougé dans 9 régions et progressé dans 4 régions (la Corse, la Normandie, la Bretagne, les Pays de Loire et la Nouvelle Aquitaine). 

 

Pour en savoir davantage : https://www.altares.com/whitepapers/etude-defaillances-et-sauvegardes-dentreprises-en-france-t1-2024/