DÉFINITIONS :
– La reprise d’entreprise correspond à la poursuite d’une activité de même type, exercée antérieurement au même endroit, par une autre entreprise (reprise de tout ou partie des moyens de production, rachat d’un fonds de commerce, …). A noter que la transmission d’une société à une autre par rachat de parts sociales ou d’actions de société n’est pas enregistrée dans le répertoire Sirène utilisé ici.
– Le taux de reprises d’entreprises se définit comme le rapport entre le nombre de reprises d’entreprises et le nombre d’entreprises actives au 1er janvier de l’année.
– Le taux de pérennité à n années d’une génération d’entreprise : part des entreprises de cette génération encore vivante n années après leur reprise. Sont considérées comme non pérennes les entreprises qui ont soit définitivement fermé leurs portes, soit fait l’objet d’une reprise.
Le rapport fait vraisemblablement état d’établissements et non d’entreprises (dans la suite de l’article entreprises peut signifier établissement).
Si la reprise a permis la sauvegarde d’établissements et d’emplois lors de la reprise, ce sont surtout des établissements de très petite taille. La pérennité des emplois repris demeure faible, du fait des disparitions à 5 ans.
⇒ une première approche globale
Entre 2010 et 2014, 5 789 établissements ont été repris, représentant près de 24 200 emplois (en moyenne 7 salariés pour 1 000 de la région) et en moyenne 9,6‰ des entreprises actives. La reprise des 24 200 emplois est à comparer entre 2010 et 2014, à la suppression de 74 000 établissements, entraînant la suppression de 125 000 emplois.
Les créations d’entreprises ont été 16 fois plus nombreuses (86 433), mais le rapport ne précise pas si les autoentrepreneurs sont ou non compris.
Le taux de reprise a diminué au fil des années : entre 10,1 et 10,8 entre 2010 et 2012, 9 en 2013 et 7,9 en 2014.
⇒ Les caractéristiques de ces reprises
La plupart des reprises d’entreprises concerne des activités de proximité : restaurant, commerce de détail, construction, restauration-café, mais aussi industrie et services aux entreprises (qui selon les activités sont ou non de proximité); ces activités cumulent 79% des emplois des emplois et 76% des reprises.
69% des reprises sont des sociétés (voire des entreprises individuelles transformées en société lors de la reprise); elles cumulent 93% des emplois.
43,6% des emplois au sein des reprises le sont d’entreprises de 20 salariés et plus (dont 14% plus de 100 salariés), qui ne représentent que 3,5% des reprises.
Par contre 82% des reprises le sont dans des entreprises de moins de 5 salariés (dont 40% avec aucun salarié), mais ne comptent que 23% des emplois.
Par ailleurs l’étude a identifié quatre types de territoires : les bassins fragilisés, les bassins en perte d’attractivité, les bassins préservés par le développement des entreprises présentes et/ou la création d’entreprises et les bassins de vie les plus dynamiques de la région.
⇒ La pérennité des reprises (établissements et emplois)
Au bout d’un an d’activité, 91% des entreprises reprises en 2014 sont toujours actives (contre 89% pour celles reprises en 2010). Au bout de trois ans d’activité 75% des entreprises reprises en 2012 sont toujours actives (contre 73% pour celles reprises en 2010).
Au bout de trois années d’activité 78% des sociétés sont toujours actives contre 69% pour les entreprises individuelles; au bout de 5 ans, ce sont respectivement 70 et 56%.
Le taux de pérennité à cinq ans des reprises d’entreprises ayant eu lieu entre 2010 et 2012 est de 75% dans l’industrie, 67% dans la construction, 72% dans les services, mais 56% pour le commerce, les hôtels et restaurants.
83% des entreprises artisanales sont toujours actives au bout de trois ans (contre près des ¾ pour les entreprises non artisanales).
⇒ L’impact sur l’emploi
Près de 60% des entreprises reprises en 2010 ont démarré avec des salariés; mais 46% n’ont qu’un à 4 salariés.
Les entreprises reprises en 2010 et non pérennes, avaient à leur reprise 903 emplois, qu’elles ont perdu; celles toujours actives à 3 ans, mais disparues ensuite, 3 576 emplois (à la reprise 3 518, soit une très faible progression); celles par contre toujours en activité à 5 ans chiffrent 3 190 emplois (3 253 à 3 ans et 3 074 à la reprise).
Autrement formulé, en 2010 lors de la reprise, on constate la présence de 7 495 salariés, 3 ans après pour cette même génération 6 829, et 5 ans après 3 190. Ce sont 3 190 emplois sauvegardés ou acquis pour cette génération, alors que 4 305 ont été perdus.
Les entreprises toujours actives à 5 ans sont celles qui ont augmenté leurs effectifs sur la période : + 6% (+ 180 emplois) au cours des 3 premières années, + 4% au cours des cinq premières années d’existence (+ 110 emplois), alors que l’emploi dans les entreprises reprises toujours actives au bout de trois ans a modérément augmenté avec + 2% (+ 60 emplois).
Pour en savoir davantage : http://bourgogne-franche-comte.direccte.gouv.fr/sites/bourgogne-franche-comte.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/tre_version_finale.pdf