Les structures d’insertion par l’activité économique sont majoritairement tournées vers le marché


"Les structures de l’insertion par l’activité économique: Un accompagnement très diversifié durant le parcours d’insertion", Dares Analyses N°019, avril 2016

Ce que sont les structures d’insertion : ACI =  dispositifs sans personnalité morale, le plus souvent en association conventionnée par l’État au profit de salariés en situation de travail pour créer ou développer des activités nouvelles d’utilité sociale à condition que ces emplois ne se substituent pas à des emplois privés ou publics existants; les biens et services produits peuvent être commercialisés mais les recettes doivent être généralement ≤ 30 % des charges liées à ces activités. EI = Entreprises du secteur marchand (SA, SARL, association, EURL, etc.) au profit de salariés participant à la production de biens ou de services destinés à être commercialisés sur un marché. AI =  Associations loi 1901 conventionnées par l’État au profit de salariés mis à disposition auprès de particuliers, associations, collectivités locales, entreprises, pour la réalisation de travaux occasionnels. ETTI = Entreprises de travail temporaire soumises à la réglementation afférente au profit de salariés mis à disposition auprès d’entreprises clientes dans le cadre de missions d’intérim.  

 

Le taux d’encadrement des salariés en insertion dans le secteur de l’insertion par l’activité économique est très variable selon les structures. Chaque permanent en charge de l’accompagnement dans les entreprises d’insertion et les ateliers et chantiers d’insertion suit entre 2 et 4 salariés contre 16 à 32 dans les associations intermédiaires et 6 à 10 dans les entreprises de travail temporaire d’insertion.

Cette différence résulte en partie de leurs activités : production pour les premières et mise à disposition auprès de clients pour les secondes. Les structures recourent à une multiplicité d’outils : désignation d’un référent (interne le plus souvent  (57 à 75% des structures), voire externe (11 à 19%), livret d’accueil (67 à 79%), entretiens de suivi, recueil des souhaits du salarié à l’entrée pour la construction de son projet professionnel (93 à 98%),  bilan professionnel (89 à 94%), atelier de remobilisation ou d’estime de soi (38 à 64%), fiche d’évaluation (79 à 90%), fréquence d’entretien (78 à 84%), binôme entre un salarié en cours d’insertion et un salarié expérimenté en fin de parcours (moyenne de 61%), mission avec horaire allégé, aménagement de poste, changement de poste (36 à 56%).  

 

La fréquence de l’accompagnement diffère selon les difficultés sociales rencontrées : problèmes administratifs et d’accès aux droits (83 à 91%), problèmes de mobilité (77 à 89%), de logement (66 à 83%), d’endettement (58 à 70%), d’illettrisme ou de difficulté à maîtriser le français (46 à 76%), problèmes familiaux tels garde d’enfants, rupture avec le milieu familial (43 à 58%), de santé (37 à 65%), d’alcool ou drogue (35 à 65%), de souffrance ou handicap psychologique (31 à 55%), de difficultés avec la justice (22 à 49%).  

 

Parallèlement aux actions d’accompagnement social et professionnel, les salariés en parcours d’insertion peuvent bénéficier de formations, notamment dans les ACI avec des formations généralistes de remise à niveau. Ces différentes structures ont majoritairement un plan de formation interne dont les salariés en insertion peuvent bénéficier (50% des cas pour les ACI,  jusqu’à 73% pour les ETTI).

Elles rencontrent toutes des difficultés pour mettre en oeuvre ces formations: le financement (en moyenne 78%), le refus ou la réticence du salarié (56%), l’insuffisance de formation à proximité (55%), les problèmes d’adéquation offre-besoin (36%), la durée trop courte des contrats (33%), la difficulté d’organiser le travail en l’absence du salarié (31%)….  

Les actions les plus répandues pour préparer la sortie sont : l’aide à la rédaction d’un CV actualisé, l’initiation aux techniques de recherche d’emploi, l’aide à la recherche effective d’un emploi auprès de partenaires ou d’entreprises hors IAE et l’aide au maintien du lien avec Pôle emploi, le bilan de fin de contrat en insertion, la délivrance d’un relevé de compétences acquises. 45% sont informés du devenir des personnes passées en insertion, notamment à l’initiative du personnel de la structure (59%), mais aussi de l’ex salarié (36%),  

 

Noter que les permanents de ces structures sont 78% d’un niveau bac +2 et au-delà, que 82% ont un titre professionnel en lien avec leur fonction; 49% y ont moins de 5 ans d’ancienneté dans la fonction, et 22%, 10 ans et plus.