L’ESS comptabilise 17% des emplois en QPV (27% des emplois privés).


"ÉTAT DES LIEUX DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE DANS LES QUARTIERS PRIORITAIRES DE LA POLITIQUE DE LA VILLE", ANCT, juillet 2022

Les emplois de l’ ESS en QPV ne se différencient pas fondamentalement des autres emplois en ESS, mais ils se différencient des emplois globaux du secteur privé.

⇒ Une vision globale

L’économie sociale et solidaire regroupe dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) 10 808 établissements employeurs et 114 708 emplois, soit 17% de l’ensemble des emplois, (contre 10,4 sur toute la France) et 27% des emplois de l’économie privée (contre 13,9 dans la France entière). Noter que l’emploi public y compte 37% des emplois (vs 24,9 en France).

 

88,6% des emplois sont portés par des associations (78,6 en France). Par contre, en France, les coopératives, mutuelles et fondation cumulent davantage d’emplois en proportion ( 21,3% vs 11,4).

⇒ Les activités exercées

♦ L’ESS se distingue du reste de l’économie privée en QPV par la prégnance de ses activités d’action sociale et médico-sociale sur le territoire (46,1% des emplois de l’ESS en QPV) mais aussi par ses activités de formation et d’enseignement, ses structures associatives culturelles et sportives ainsi que ses activités d’éducation populaire.

 

♦ Ainsi l’action sociale chiffre 67,8% des emplois de ce secteur (vs 59,5 en France), les arts et spectacles 66,1% (vs 31,1), la santé 16,4% (vs 11,1), le soutien aux entreprises 11,1 (vs 5,7%), les HCR 6,1% (vs 2,3) ; ces activités sont proportionnellement plus nombreuses en QPV qu’en France.

 

Noter que les services aux entreprises sont surtout des agences d’intérim, des services de nettoyage, d’entretien et d’aménagement des bâtiments et du paysage, qui servent bien souvent dans l’ESS de supports à l’insertion socioprofessionnelle de personnes en difficultés, et sont principalement portés par des associations.

 

Par contre, la situation est plutôt proche pour les activités financiéres et d’assurance avec 30,9% (vs 29,7) ; elle diffère pour l’enseignement (13,9% vs 19,4), et à peine pour les activités industrie, construction et commerce peu impliquées dans l’ESS (3% vs 4,1).

 

♦ Les métiers les plus fréquents sont ceux d’animateurs socioculturels et de loisirs (9,3%), d’aides à domicile, aides ménagers, et travailleurs familiaux (8,7%), de personnels en services directs aux particuliers (4,9%).

 

Noter aussi que ne sont pas pris en compte dans l’emploi de nombreuses activités qui fonctionnent largement avec des bénévoles : épicerie solidaire, association de jardins partagés, auto-école associative, garage solidaire, compagnie de théâtre, ressourcerie et recyclerie, coopérative jeunesse de services (CJS), coopérative d’activités et d’emplois (CAE), colocation solidaire, habitat partagé, associations de défense de droits et de causes.

⇒ Types de contrat et salaires

♦ On compte ainsi 29,7% de CDD et autres contrats de travail à durée déterminée dans l’ESS en QPV contre seulement 16,7% dans le privé lucratif. La part des temps partiels est également très importante, (40,1% contre 24).

 

♦ Avec un revenu brut annuel moyen par ETP de 29 340€, ils gagnent 9,4% de moins que dans l’ESS à l’échelle nationale et 6,4% inférieurs à ceux du secteur privé lucratif en QPV. Par contre la part des femmes est proche des emplois ESS en France (68,6% contre 66,9%).

⇒ L’ESS dans les QPV en région

La part des emplois ESS dans l’emploi total est la plus élevée en Bretagne (plus de 30%), puis dans les régions Grand Est, Pays de la Loire, centre val de Loire (entre 24 et 30%) ; elle l’est le moins en Paca, Occitanie et Ile-de-France (moins de 19%).

 

Pour en savoir davantage : Etat des lieux de l’ESS dans les QPV_ESSFRANCE_ANCT.pdf (ess-france.org)