L’innovation est entendue ici au sens large ; elle comprend les innovations de produits (biens et services) ou de procédés de production, y compris des modes d’organisation et des méthodes de marketing, ainsi que le développement d’activités de recherche et développement (R&D).
Les dépenses en R&D couvrent les 3/4 des dépenses faites pour innover.
⇒ Quelques caractéristiques des entreprises innovantes
♦ Les entreprises innovent plus fréquemment en procédés (41%) qu’en produits (21%), ces 2 types d’innovation se cumulant souvent. Noter que 82% des entreprises innovantes en produits réalisent au moins une innovation de procédés (nouvelle méthode de production, formation du personnel à ce nouveau produit ou à ce nouveau procédé, changement dans le marketing dans les domaines promotion, distribution, nouveau marché).
♦ La propension à innover s’accroît avec la taille de l’entreprise : 77% des entreprises de 250 salariés ou plus ont innové contre 59% des entreprises de 50 à 249 salariés et 44% des entreprises de 10 à 49 salariés.
♦ Par ailleurs, la part des entreprises innovantes est plus importante parmi les entreprises ayant réalisé une partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger : en 2020, 67% d’entre elles innovent, contre 42% des entreprises dont le marché est national.
⇒ Dans quelles activités ?
♦ Le secteur de l’informatique-communication se déclare le plus actif (74% des entreprises ont innové) ; il est suivi par les services aux entreprises (56%) puis l’industrie (54%) et les activités financières et d’assurance (52%). À l’inverse, la construction (37%), les transports (40%) et l’hébergement-restauration (43%) sont moins innovants.
♦ Par ailleurs, parmi les entreprises innovantes en produits (27% des entreprises innovantes) 60% ont introduit au moins un produit nouveau sur un de leurs marchés, notamment dans l’informatique communication (79%), l’industrie et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (66%). Ces produits nouveaux représentent en moyenne 12% du chiffre d’affaires des entreprises concernées.
⇒ Les dépenses pour innover
♦ Les dépenses pour les activités d’innovation comprennent les dépenses en R&D (les 3/4 des dépenses d’innovation), les acquisitions de machines, d’équipements ou de droits de propriété intellectuelle, les achats de matériels ou les dépenses de personnel. Ces entreprises innovantes y ont consacré en moyenne 8% de leur chiffre d’affaires (10% de ces entreprises allouent au moins 24% de leur chiffre d’affaires à l’innovation).
♦ L’informatique-communication est le secteur où les entreprises innovantes consacrent la part la plus importante de leur chiffre d’affaires aux activités d’innovation (17%, dont 83% pour la R&D) ; viennent ensuite les activités spécialisées, scientifiques et techniques (10% du chiffre d’affaires, dont 85% pour la R&D).
♦ Les freins à l’innovation : les coûts jugés trop élevés de l’innovation, le manque de personnel qualifié, puis l’incertitude de la demande et le manque de crédits, de fonds propres, de capacité de financement et de subventions publiques.
⇒ L’impact de la crise sanitaire
La crise sanitaire a eu un impact sur les innovations de près d’1/3 des entreprises, en particulier dans les secteurs de l’informatique-communication (48%) et des activités financières et d’assurance (41%), et dans l’hébergement-restauration (38%).
Des innovations ont été introduites, de manière anticipée ou alors même qu’elles n’avaient pas été prévues dans plus d’1/4 des entreprises de l’informatique-communication, des activités financières et d’assurance et des activités spécialisées, scientifiques et techniques. A l’inverse, dans l’hébergement-restauration et l’industrie, la crise sanitaire a plus souvent été un obstacle à l’innovation (1/4 ont reporté ou abandonné l’introduction d’une innovation en 2020).
⇒ Coopérer pour innover
♦ 24% ont coopéré pour innover ; la coopération est le plus souvent verticale, avec les fournisseurs (16%), des consultants ou des laboratoires (12%), des clients (9%), et seulement 3% avec un concurrent.
Par ailleurs, 7% ont noué un partenariat avec des universités ou des grandes écoles et 5% avec des organismes du service public (administration, école, hôpital, etc.).
♦ Le secteur des activités financières et d’assurance est celui qui coopère le plus pour innover (35%) ; il est suivi par l’informatique-communication (34%).
Si presque toutes les entreprises innovantes engagées dans une coopération ont au moins un partenariat au niveau local ou national (97%), 24% en ont au moins un au niveau européen ou avec un des pays membres de l’Association Européenne de Libre-Echange (AELE) et 17% au niveau mondial.
⇒ Innovation et impact sur l’environnement
♦ 37% ayant innové estiment que leur innovation a généré un bénéfice environnemental contribuant de manière importante à la protection de l’environnement (réduction de la consommation d’énergie, d’eau ou de matière par unité produite, de l’empreinte carbone, ou encore amélioration des processus de recyclage). Ces bénéfices ont été réalisés aussi bien lors de la production que lors de l’utilisation ou de la consommation du bien ou du service par l’utilisateur final (respectivement 30 et 27% des entreprises innovantes).
♦ Les entreprises innovantes de l’industrie et de l’hébergement-restauration sont les plus actives dans ce domaine (47 et 45%), vs beaucoup moins dans l’informatique-communication (25%). Ces bénéfices environnementaux sont majoritairement réalisés au niveau des processus de production.
♦ Pour 1/4 des entreprises ayant introduit des innovations apportant des bénéfices environnementaux qu’elles jugent importants, les facteurs déterminants étaient le souci d’améliorer la réputation de l’entreprise et d’entreprendre des actions ou initiatives
volontaires s’inscrivant dans les bonnes pratiques environnementales.
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6479552