Une recherche de la définition de la classe moyenne à laquelle appartiennent la majorité des dirigeants de TPE.
A la question “Les classes moyennes, dont le développement est intimement associé aux Trente Glorieuses, sont elles en train de s’écrouler sous la menace de la crise économique et de la mondialisation?”, la majorité des acteurs politiques, sociaux ainsi que les medias répondent par l’affirmative. Or, ainsi que le montrent de récentes études, la réponse est à nuancer selon la définition que l’on donne des classes moyennes et l’angle d’analyse des situations.
Quelle définition ? L’approche par catégories socioprofessionnelles aboutit à un ensemble trop disparate et fluctuant, puisqu’elle regroupe toutes les professions dites intermédiaires (instituteurs, techniciens, employés mais aussi cadres et professions libérales, artisans-commerçants..).
L’approche sur les revenus, adoptée par le Crédoc, revient à catégoriser comme relevant des “classes moyennes” 50% des personnes dont le revenu avant impôt oscille entre 1200 et 2700 euros ; cette approche fait l’impasse sur trois points essentiels : la ville où l’on vit (grands centres urbains, villes moyennes, milieu rural), la structure familiale (famille nombreuse ou pas) et surtout le patrimoine (et donc les capacités d’aide) des parents et grands parents. Ce dernier item est primordial pour faciliter l’accès au logement.
La troisième approche s’appuie sur l’auto-identification : ainsi deux tiers de la population s’identifie comme faisant partie de la classe moyenne.
Conclusion : il y a plusieurs classes moyennes, inférieures et supérieures, selon la conjugaison des items sus mentionnés.
Quelles caractéristiques?
Toujours plus nombreuses et en légère croissance (de 48% à 52% ces 25 dernières années) selon le Crédoc, ce qui demeure une exception au regard de ce qui se passe dans la plupart des pays développés, le système social à la française a servi d’amortisseur pour les classes moyennes dites inférieures ; celles ci sont de plus en plus dépendantes d’un Etat Providence, situation qui ne saurait perdurer compte tenu de la crise. Un sentiment de déclassement est alimenté par un rapprochement avec les classes les plus défavorisées, du fait de la crise financière, de la transformation de l’outil productif et de la mondialisation ainsi que problème du logement.
Par contre, les classes moyennes dites supérieures se rapprochent elles des plus favorisées.
Ce sentiment est également alimenté par deux constats : une trop lente augmentation de leurs revenus ces dernières années, contrairement aux plus défavorisés et aux plus riches, et une fiscalité considérée trop lourde et vécue comme injuste ; mais aussi par une inquiétude plus pour ses enfants que pour soi, la mobilité sociale étant de plus en plus “grippée”
Points plus positifs : les classes moyennes françaises bénéficient grandement de services gratuits en nature (éducation, culture), d’un modèle social redistributif.
Compte tenu de la situation économique actuelle, et le non retour à court terme à une croissance significative, tout au moins dans les pays développés, la question qui se pose aujourd’hui, ne concerne plus tant un quelconque déclassement des classes moyennes en général, que plutôt l’avenir des classes moyennes urbaines éduquées.