Selon l’enquête européenne sur les forces de travail, un tiers des entrepreneurs de l’UE 27 sont des femmes, un taux relativement homogène entre les États membres ; 20% n’ont aucun salarié et 10 % emploient au moins 1 personne, contre respectivement 40% et 30% pour les hommes.
En France, 3 entreprises sur 10 sont créées par des femmes, un taux qui a peu progressé sur les vingt dernières années malgré une croissance importante du nombre de créatrices.
Les femmes sont propriétaires d’un très petit nombre d’entreprises parmi les 10% de sociétés dont l’emploi, le capital social ou la valeur des actifs est le plus élevé.
Quant aux entreprises innovantes, 1 sur 10 est initiée par une femme ou par une équipe pilote comprenant au moins une femme (OSEO 2011).
En France, les femmes représentent un quart des cadres dirigeants d’entreprises du secteur des Services et 17% dans le Commerce, mais 12% dans l’Industrie et 4% dans la Construction (INSEE, 2012), au Royaume-Uni et aux États-Unis, cette structure sectorielle selon le genre est très similaire.
Les créatrices d’entreprise françaises se concentrent dans les secteurs du Soutien aux entreprises (22%) et du Commerce (25%), sans différence notable entre les genres. Viennent ensuite l’Enseignement, la santé et l’action sociale (13%) et les Services aux ménages (10%), alors que ces secteurs ne concernent que 4% des créations au masculin (INSEE, 2013). Cette segmentation sectorielle fait écho aux disparités dans le choix des disciplines entre femmes et hommes au cours de leurs études : les femmes sont sous-représentées dans les sciences, les technologies y compris l’informatique, l’ingénierie et les mathématiques ; elles sont majoritaires dans le domaine sanitaire et social.
Pourtant, dans les pays de l’OCDE, les travailleurs indépendants féminins font des études plus longues ; cependant, il n’existe aucune corrélation entre un niveau d’études plus élevé et la propension à entreprendre.
Les créatrices d’entreprise sont également plus diplômées : en France, en 2010, 2 créatrices contre 3 créateurs sur 10 ont un diplôme inférieur au baccalauréat et 5 créatrices contre 4 créateurs sur 10 sont diplômées de l’enseignement supérieur. 4% d’entre elles et plus de 8% des créateurs ont décroché un titre d’ingénieur ou de grandes écoles ; les niveaux ingénieur et docteur prédominent dans un contexte de création d’entreprise innovante (39% des créateurs et 34% des créatrices sont ingénieurs, 22% et 26% sont docteurs.)
Dispenser un cours sur l’entrepreneuriat est un moyen d’augmenter la propension à entreprendre ; parmi ceux qui ne souhaitent pas entreprendre, 40% sont des étudiantes. Mais ces formations sont encore peu développées (seul 1 Européen sur 4 est concerné, un tiers dans les pays nordiques, 26% pour les hommes et 21% pour les femmes en France, mais à peine en moyenne 15 % au Royaume-Uni, 9 % au Japon).
Les créatrices françaises sont à l’origine d’entreprises tout aussi pérennes que celles des créateurs.