Méthode de classification des créateurs : la classification automatique s’appuie sur des variables caractérisant davantage le profil du créateur (sexe, âge, diplôme, statut professionnel avant la création, secteur d’activité…) que celui de l’entreprise (statut ou régime juridique, investissement initial, emploi initial…).
Dans un premier temps, une analyse des correspondances multiples a été menée sur 14 variables actives caractérisant les créateurs pour déterminer les principales différences entre les créateurs ; à partir de ces résultats, une classification ascendante hiérarchique a permis de regrouper les créateurs en neuf profils types.
Cette classification ne permet pas d’identifier ceux qui effectivement sont en activité complémentaire et ceux qui sont en activité principale ; de plus, il est étonnant de trouver parmi les auto-entrepreneurs, des dirigeants qui embauchent ou investissent alors que le régime fiscal ne permet pas de fait de déduire les salaires et charges comme tout amortissement ou autres frais généraux d’ailleurs.
Neuf profils types de créateurs répartis en trois grands groupes de création d’entreprise :
-Créer une « activité de complément » (33%) : quatre profils types de créateurs relèvent de ce groupe :
– « Les salariés du privé » (16% de l’ensemble des créateurs) : ce profil comporte une forte proportion de salariés du secteur privé (88%), de créateurs exerçant une autre activité rémunérée (82%), de créateurs démarrant avec très peu de moyens, dans le commerce (28%) ou les services aux personnes (27%). C’est le seul profil où des créateurs interviennent dans un secteur qui n’est pas celui de leur métier (75%)
– « Les retraités » (5%) : des créateurs démarrant avec un très faible investissement (52% n’ont réalisé aucun investissement au départ et le montant moyen y est le plus faible) ; sans ce nouveau régime, ils n’auraient pas créé leur entreprise (70%) ; ces créateurs sont très présents dans le soutien aux entreprises (39%). Ils valorisent fréquemment une expérience entrepreneuriale antérieure (41 % avaient déjà créé une entreprise auparavant)
-« Les créatrices dans l’enseignement et la santé » (8%) : diplômées, souvent fonctionnaires (39%) ou salariées, créant dans l’enseignement ou la santé et l’action sociale (62%) ; 46% conservent leur profession ; c’est le seul profil type majoritairement féminin.
– «Les étudiants » (4%) : des créateurs très jeunes (64% d’entre eux ont moins de 25 ans) ; ils créent dans les secteurs de l’information et la communication (17%) ou du soutien aux entreprises (31%), avec peu de moyens (moins de 2 000€ pour 72% d’entre eux). C’est leur première création d’entreprise (96%). Ces primo-créateurs sont ceux qui déclarent avoir rencontré le plus de difficultés au cours de la création
Créer « son propre emploi » (36%) : trois profils types relèvent de ce groupe :
-« Les non-diplômés débutants » (10%) : ils sont plus souvent sans activité professionnelle avant la création (65%), sans diplôme (52%) ; la part des femmes y est plus élevée que la moyenne (46 %). Ils deviennent auto-entrepreneurs pour en faire une activité principale (46%), souvent dans le commerce (48%).
-«Les consultants en Île-de-France » (12%) : on y trouve davantage de salariés (47%) ou de chômeurs de courte durée (31%), de jeunes (47% de 25 à 34 ans), très diplômés (73% de titulaires d’un diplôme du 2e cycle universitaire ou supérieur). Ils créent en Île-de-France (57%), dans leur secteur de compétence, souvent dans le conseil aux entreprises (68%) et l’information et la communication (18%). Ils dépendent pour partie du travail que d’autres entreprises leur sous-traitent (40%)
-« Les créateurs de la construction » (14%) : ils sont titulaires d’un diplôme technique élémentaire (54% d’entre eux ont un CAP ou un BEP), anciens salariés du secteur privé (45%) ou chômeurs de courte durée (31%), ces créateurs exercent dans le secteur de la construction (81%). Ce profil type est composé presque exclusivement d’hommes (98%)
Créer une entreprise « classique » (31%) : deux profils types relèvent de ce groupe :
– « Les chômeurs » (19%) : y sont surreprésentés les chômeurs (80%), les créateurs en province (87%). Ils créent souvent leur entreprise dans le commerce (35%) ou les services aux personnes (21%) avant de créer une entreprise classique (80% veulent développer leur activité) ; ils ont souvent bénéficié d’une aide en lien avec le statut de chômeur (pour 85% d’entre eux), qu’il s’agisse de l’Accre ou de Nacre ; grâce à ces aides, les investissements à la création sont supérieurs à la moyenne (28 % investissent plus de 16 000 euros).
-« Les créateurs expérimentés » (12%) : ce sont davantage des hommes (83%), de 40 ans et plus (7%), d’anciens chefs d’entreprise (35%) ou indépendants (50%). Ils disposent de plus de moyens et créent souvent sous statut de personne morale (54%). Ils ont déjà créé une entreprise auparavant (84%). Les investissements de départ sont plus élevés que la moyenne (36 % investissent plus de 16 000 euros), c’est dans ce profil type que la part des créateurs qui embauchent des salariés à la création est la plus élevée (17 %).
La répartition des créateurs 2010 selon les 9 types, auto-entrepreneurs et autres créateurs, conduit au tableau suivant :
Créateurs classiques |
Auto-entrepreneurs |
Total |
|||||
Personne morale |
Personne physique |
Sous-Total |
En activité de Complément* |
En activité Principale* |
N’ont pas déclaré de recettes |
||
Salarié du privé |
12 |
6 |
18 |
62 |
8 |
12 |
100 |
Retraités |
12 |
7 |
19 |
55 |
21 |
5 |
100 |
Etudiants |
14 |
17 |
31 |
29 |
29 |
11 |
100 |
Non diplômés débutants |
17 |
15 |
32 |
10 |
46 |
12 |
100 |
Créatrices dans l’enseignement et la santé |
12 |
24 |
36 |
38 |
20 |
6 |
100 |
Consultants en Ile-de-France |
31 |
11 |
42 |
22 |
28 |
8 |
100 |
Créateurs de la construction |
26 |
20 |
46 |
10 |
37 |
7 |
100 |
Chômeurs |
29 |
23 |
52 |
7 |
32 |
9 |
100 |
Créateurs expérimentés |
54 |
18 |
72 |
10 |
16 |
2 |
100 |
Ensemble |
25 |
16 |
41 |
24 |
27 |
8 |
100 |
Au regard des types repérés, les créateurs expérimentés, les chômeurs, les consultants en Ile-de-France et les dirigeants de la construction ont plutôt choisi la création classique, jouant à défaut l’auto-entrepreneuriat en activité principale, plus que l’activité de complément.
Par contre, les non-diplômés débutants ont plutôt choisi l’auto-entrepreneuriat en activité principale, alors que les salariés, les retraités, les créatrices dans la santé et l’éducation ont largement choisi l’auto-entrepreneuriat à titre de complément.