Source : 456 femmes et 214 hommes chefs d’entreprise de moins de 10 salariés, hors auto entrepreneurs, en fonction depuis plus de 3 ans, ont été interrogés en juillet ; les ¾ ont plus de 40 ans ; 1/3 des femmes ont de 3 à 5 ans d’activité et 47% plus de 10 ans.
Limite : le petit nombre des personnes interrogées et la difficulté de cerner la population « mère », base du sondage.
Quelques caractéristiques des femmes comparées aux hommes :
– Les femmes sont davantage en entreprise individuelle (63% contre 43 chez les hommes)
– Les femmes ont des chiffres d’affaires plus modestes (en moyenne, 181K€ contre 242K€), mais 57% ont un chiffre inférieur à 80 000€ (contre 44% pour les hommes) ; 20% ont un chiffre supérieur à 150 000€ (25% pour les hommes). 23% déclarent un chiffre en repli (34% les hommes)
Sont davantage en repli, les activités commerce (36%), et les entreprises individuelles (27%), alors que les activités de services aux entreprises sont plus souvent en progression (49% contre 24 en moyenne) ; même chose pour les plus jeunes (41% des 30-39 ans), alors que 63% des 40-49 ans s’inscrivent dans la stabilité.
– 33% ont repris une entreprise (27 pour les hommes), mais pas vraiment plus que les hommes en ce qui concerne une entreprise familiale (9% contre 8).
– Les femmes travaillent plus souvent seule (71% contre 68) et un peu moins avec 3 salariés et plus (13 contre 15%) ; mais ces différences sont de peu d’importance ; 8% pensent embaucher au cours des 12 prochains mois (13% les hommes).
– Interrogées sur le cloisonnement vie professionnelle et vie familiale, 58% disent ne pas « débrancher » (50% pour les hommes) ; dans le même temps, les difficultés rencontrées par les femmes tiennent plus aux contraintes horaires (38 contre 29% pour les hommes) et à la difficulté de trouver le conseil ou l’information nécessaire (25 contre 20), alors que les hommes focalisent nettement plus sur les problèmes administratifs (44 contre 29).
Un zoom sur les développeurs (un des enseignements nouveaux apportés par cette étude)
Parmi les 24% de femmes dont l’entreprise se développe, 93% expliquent qu’il y a hausse du chiffre d’affaires ; ajoutons, fait plus intéressant que 35% disent avoir réalisé des investissements, 35% diversifié les marchés et produits/services, 18% embauché et 17% avoir racheté ou créée une autre activité. Moins de développeur parmi les hommes, mais plus de dynamisme dans le développement pour ceux qui sont concernés :
-
Développeur
Via les investissements
Via la diversification des activités
Via l’embauche*
Via le rachat ou la création d’activité*
Femmes
24
35
35
18
17
Hommes
21
49
47
26
14
*réalisé ou en prévision
56% de l’ensemble des répondants (en première ou seconde réponse) estiment que le développement passera par la satisfaction client, 51% par la qualité, 33% la valorisation de la relation client et 5% la motivation de leurs salariés.
Quant aux difficultés rencontrées, les chefs d’entreprise en repli mettent en avant l’insuffisance de chiffre d’affaires (et ce qui en découle, la trop faible rentabilité, l’accès difficile au financement…),
-
Difficultés de celles
qui sont en repli
La rentabilité
difficile
Le marché
difficile
Les difficultés de
financement
La peur de mettre
en péril le budget familial
Le manque de
soutien des
banques
Le manque d’expérience dans l’activité
En repli
76
73
56
49
40
7
Développeurs
26
31
17
21
30
2
Ecarts
+ 50
+42
+39
+28
+10
+5
alors que les développeurs insistent bien plus sur ce qui entrave la possibilité de développer davantage (manque d’expérience dans la gestion, difficulté d’accès au conseil, et par ailleurs contraintes horaires..) :
Difficultés des développeurs |
Le manque d’expérience dans la gestion |
Les contraintes horaires ou de présence |
La difficulté à trouver des conseils |
Le manque de soutien des proches |
Problèmes administratifs |
Développeur |
19 |
39 |
31 |
11 |
29 |
En repli |
9 |
30 |
23 |
5 |
25 |
Ecarts |
+10 |
+9 |
+8 |
+6 |
+4 |
La peur d’échouer/de ne pas être à la hauteur ou celle de rompre l’équilibre familial ne montre pas de différences (de l’ordre de 20%).
Par ailleurs 38% de l’ensemble des femmes interrogées (36% des hommes) estiment avoir besoin de conseil, notamment dans le développement commercial (61% des besoins de conseil) et la gestion financière (53%), voire le management (23%) ; 82% iraient vers les institutions vouées aux entreprises (consulaires, organisations professionnelles), 69% vers des professionnels du secteur marchand (banquiers, comptables, juristes…), 55% vers les services publics, 36% vers la famille/les amis, 35% vers les réseaux spécialisés dans la création d’entreprise.
La relation à la banque (autre élément nouveau)
La rencontre du banquier se fait plutôt irrégulièrement (62%), notamment quand il y a « projet » précis (43%), ou « quand vous n’avez pas le choix » (19%) ; par contre 71% ont « plutôt plaisir à rencontrer leur conseiller bancaire ».
38% estiment que les banques ne les accompagnent pas assez dans leur développement, mais 64% de celles qui sont en situation stable estiment que le conseiller les accompagne suffisamment.
Les femmes se perçoivent moins bien accompagnées par leur banque dans les domaines retraite et transmission, mais bien mieux en ce qui concerne les placements, les financements et l’évaluation de la solidité financière des partenaires de l’entreprise ; de fait la constitution d’une retraite et la protection sociale sont des préoccupations très fréquentes, plus que profiter des opportunités fiscales ; de fait encore, les femmes aimeraient en ce qui concerne la transmission de leur entreprise (une préoccupation toutefois minoritaire, sans doute du fait de l’âge de la dirigeante), trouver appui pour la recherche de repreneur et pour le montage fiscal, juridique et financier.
Pour financer leur développement, 86% des femmes privilégieraient le prêt classique au lieu du recours à des investisseurs, mais 55% priorisent l’autofinancement pour des dépenses d’équipement, contre seulement 29% le recours au crédit pour ne pas toucher à leurs fonds propres, et 10% à la location de biens. En cas de recours à un financement bancaire, les ¾ ne solliciteraient que leur banque.
Pour financer leur trésorerie, 47% auraient recours au financement bancaire, 43% à leur épargne personnelle et 5% à celle de proches.
Quant aux excédents de trésorerie, 42% les placent (dont 32 sur des comptes d’épargne disponibles) et 33% les laissent sur des comptes courants ; en fait 71% souhaitent des placements surs, même s’ils ne sont que faiblement rémunérateurs (11% accepteraient une petite part de risque).