La source est l’enquête communautaire sur l’innovation (Community Innovation Survey, CIS 2012) réalisée entre juin et décembre 2013, à la demande de l’Union européenne, par tous les pays membres ; elle porte sur la période 2010-2012 et couvre le champ des sociétés (ou entreprises individuelles) actives de 10 salariés ou plus implantées en France (métropole et DOM) ; les secteurs interrogés correspondent à l’industrie, au commerce de gros, aux transports et entreposage, à l’information- communication, aux activités scientifiques et techniques et de fiances et assurances. En France, le questionnaire a été envoyé par voie électronique ou postale à un échantillon d’environ 22 300 entreprises.
Au cours des années 2010 à 2012, 53% des entreprises de 10 salariés ou plus ont innové.
37% l’ont fait dans les innovations technologiques, dédiées aux produits ou aux procédés de production (variant de 54% dans le secteur de l’information et de la communication à 18% dans les transports) ; parmi les sociétés innovantes en produits (24%), 78% ont innové en biens et 51% en services ; un peu moins d’un tiers des sociétés ont innové dans les deux types simultanément. L’introduction d’un produit nouveau sur le marché est le fait de 16%.
L’innovation de procédés concerne 24% des entreprises, sans nécessairement qu’elles aient innové en produits.
Par ailleurs, 34% innovent dans l’organisation (méthodes de travail et de prise de décision) et 25% en marketing (modes de promotion, stratégies de tarification, un peu moins sur les méthodes de vente ou de distribution des produits).
Les deux secteurs les plus innovants sont l’information et la communication ainsi que les activités financières et d’assurance : respectivement 69% et 67% ; viennent ensuite les activités scientifiques et techniques (61%), l’industrie (55%) et le commerce de gros (50%).
La proportion de sociétés innovantes augmente avec la taille : 81% pour les 250 salariés ou plus, contre 49% pour les 10 à 49 salariés.
Elle est également plus élevée pour les sociétés appartenant à un groupe ou à un réseau d’enseignes (60%, contre 48% pour les entreprises indépendantes).
64% des entreprises exportatrices ont innové, contre 43% des non exportatrices ; 25% des entreprises exportatrices ont introduit un produit nouveau sur le marché, contre seulement 8% des autres ; et ce même dans l’information et la communication, où l’introduction de nouveaux produits est relativement fréquente (33%), cette part étant nettement plus forte parmi les exportatrices (42% contre 22% pour les autres).
Les sociétés qui répondent à un marché public ou qui réalisent des travaux de sous-traitance sont plus innovantes (respectivement 62% et 66%), et ce quelles que soient les caractéristiques de taille, de secteur, deprésence ou non à l’export et d’appartenance ou non à un groupe ; cependant, la majorité des innovantes titulaires d’un marché public ou de sous-traitance n’innovent pas spécifiquement pour répondre à ces marchés ; seules 14 % des innovantes titulaires d’un marché public déclarent que l’innovation était exigée dans au moins un des marchés publics qu’elles ont satisfaits (16% pour les contrats de sous-traitance). Noter que les titulaires de marchés publics sont 35% des innovantes et les sous-traitantes 36%.
La part de sociétés investissant dans des innovations est stable : 53%, contre 54 % entre 2008 et 2010.
Au cours des années 2010 à 2012, 49% des entreprises ayant eu une activité d’innovation technologique ont reçu un soutien financier public pour la conduire (40% un crédit d’impôt recherche ou une autre exonération fiscale ou sociale et 24% des subventions, prêts, avances remboursables ou garanties de prêt, 15% ayant bénéficié de ces deux types de soutien) ; elles sont 44% à avoir reçu ces aides pour celles employant 10 à 49 salariés, 59% pour les 50 à 249 salariés et 71% pour les 250 salariés ou plus.
Cette proportion varie également selon les secteurs d’activité : faible dans les deux secteurs présentant un taux d’innovation technologique (les transports 12% et le commerce de gros 26%), mais aussi dans le domaine des activités financières et d’assurance (21%), forte dans l’industrie et les activités scientifiques et techniques (respectivement 57% et 61%) et même 63% dans l’information et la communication.
59% des innovantes exportatrices ont reçu davantage un soutien financier public que les innovantes non exportatrices (32%) ; noter que les innovantes appartenant à un groupe ont bénéficié plus fréquemment d’un CIR ou d’autres exonérations que les indépendantes (47% contre 35).
Parmi les bénéficiaires, 77% ont eu au moins un soutien d’un organisme national, 48% d’une collectivité territoriale et 29% de l’Union européenne. Ce type de soutien représente plus de 30% des dépenses d’innovation de l’année 2012 pour plus du quart des sociétés concernées.
Près de la moitié ont trouvé que les conditions requises étaient exigeantes et les démarches à effectuer lourdes ; celles n’ayant pas eu ce type de soutien, évoquent comme le motif de non recours le manque de connaissance des aides auxquelles elles pouvaient prétendre (44% d’entre elles), alors que 29% trouvaient les démarches à effectuer trop lourdes, 18% les conditions requises exigeantes ; 3% ont vu leur demande refusée, tandis que 27% indiquent ne pas en avoir eu besoin