L’économie sociale comprend quatre familles traditionnelles : coopératives, mutuelles, associations et fondations, se réclamant de principes communs hérités de leur histoire (gouvernance démocratique, solidarité, juste répartition des excédents, gestion autonome et indépendante, liberté d’adhésion).
Elles constituent un acteur économique important, pesant 10% de l’effectif salarié et 8% de la masse salariale, avec une valeur ajoutée estimée à 90 Md€ en 2012, (une valeur ajoutée réalisée pour plus de la moitié par des unités marchandes), soit 5% de l’ensemble de l’économie.
Ces structures regroupent 2 324 580 salariés dans 165 910 établissements employeurs (en moyenne 14 salariés par établissement)
Les unités non marchandes (associations, fondations, coopératives et mutuelles) y représentent la moitié des effectifs de l’économie sociale, mais un peu moins (46%) en termes de rémunérations et de valeur ajoutée :
– Avec 1,813 million de salariés en 2012, les associations constituent le plus gros vivier d’emplois de l’économie sociale (78%) ; l’effectif salarié y a mieux résisté à la crise que celui de l’ensemble de l’économie.
– Avec 73 000 salariés en 2012, les 1 320 fondations sont présentes dans un nombre plus restreint d’activités (santé, action sociale, enseignement et recherche), mais sont en moyenne plus grandes que les associations (55 salariés en moyenne).
– Les coopératives de crédit et les coopératives agricoles sont les deux plus importantes catégories de coopératives ; les premières, avec 169 000 salariés en 2012 (principalement constituées du Crédit agricole, de la BPCE et du Crédit mutuel) et les coopératives agricoles, avec 67 000 salariés.
– Les mutuelles régies par le code de la mutualité (86 000 salariés en 2012) rassemblent 21 000 salariés dans des établissements hospitaliers et de santé et 12 000 dans l’hébergement médico-social.
– Les mutuelles relevant du code des assurances (46 000 salariés) commercialisent des assurances sur les biens ainsi que de l’assurance-vie ; elles ont privilégié la création de filiales extérieures à l’économie sociale pour élargir leur offre et cibler de nouveaux clients.
Associations |
Total dont |
Action sociale |
Education |
Santé |
Services aux entreprises |
Sport |
Culture, loisirs |
HCR |
Autres |
Effectif salarié |
1 812 970 |
660 510 |
333 640 |
127 170 |
96 990 |
66 980 |
47 130 |
24 890 |
255 660 |
Nombre d’établissement employeur |
133 620 |
29 570 |
17 640 |
3 530 |
10 190 |
20 220 |
11 500 |
3 320 |
37 650 |
Effectif salarié moyen |
14 |
29 |
19 |
36 |
10 |
3 |
4 |
7Y |
7 |
Coopératives |
Mutuelles régies par |
|||||||
de crédit |
agricoles |
de production |
autres |
Total |
le Code de la mutualité |
le code des assurances |
Total |
|
Effectif salarié |
169 130 |
66 810 |
25 240 |
45 850 |
307 020 |
85 760 |
45 650 |
131 410 |
Nombre d’établ employeur |
14 880 |
4 680 |
1 490 |
2 810 |
23 860 |
4 670 |
2 440 |
7 110 |
Effectif salarié moyen |
11 |
14 |
17 |
16 |
13 |
18 |
19 |
18 |
Outre les conditions de rémunération, la gestion de l’emploi dans les quatre familles de l’économie sociale illustrent leurs caractéristiques différentes, notamment le recours aux contrats aidés ; celui ci est concentré dans les associations (6% des contrats de travail associatifs en 2011), alors qu’ils ne sont quasiment pas utilisés dans les coopératives et demeurent marginaux dans les mutuelles et les fondations ; ils concernent 35% des salariés dans les associations d’aide par le travail, œuvrant pour l’insertion des personnes handicapées, et 7% dans la culture ainsi que le sport, mais sont rares dans l’aide sociale à domicile, l’accueil des personnes âgées et la santé.
D’autre part, avec une moyenne de 1 150 heures par poste, le temps de travail est également plus réduit dans le monde associatif, notamment dans les domaines de la culture/loisirs et du sport (780 et 880 heures)
L’importance de l’économie sociale dans l’emploi local illustre d’abord l’absence de l’industrie et d’une grande partie du tertiaire supérieur en dehors des activités financières ; l’économie sociale pèse donc peu dans les grandes métropoles ; socle de services à la population locale, l’emploi associatif est d’autant plus important qu’il intervient dans des zones plus défavorisées.
Il est aussi le reflet de l’histoire des territoires : 50 associations pour 1 000 habitants dans l’action sociale en Lozère, près de 25 dans le Cantal, l’Orne ou l’Aveyron et moins de 10 dans la plupart des départements franciliens.
L’enseignement associatif, souvent catholique, est fortement implanté dans le Grand Ouest, le sud du Massif central et à Paris. Les coopératives agricoles bretonnes se sont développées en complément de l’agriculture locale dans le sillon du syndicalisme paysan. Les coopératives viticoles interviennent dans le vignoble champenois, mais peu dans le Bordelais.