Echantillon de 400 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises de plus de 10 salariés des secteurs de l’industrie, du BTP et des services ; méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région et interviews par téléphone (CATI) du 12 au 26 avril 2013.
« L’innovation se définit ici comme la capacité à créer de la valeur pour le client, par la création ou l’évolution des biens ou des services, l’utilisation de la technologie, mais aussi les modes de production ou l’organisation interne ; elle permet à l’entreprise de retirer des bénéfices durables de cette création de valeur pour son développement et sa compétitivité »
Les chefs d’entreprise considèrent la qualité comme leur principale préoccupation (une note moyenne de 8,5/10, sachant que 51% de dirigeants notent de 9 à 10) ; vient ensuite la productivité, synonyme de rentabilité (7,8/10, 52% notant entre 7 et 8 et 32% entre 9 et 10) ; puis l’innovation (6,8/10), pour laquelle 44% notent entre 7 et 8, 24% entre 5 et 6 et 13% entre 0 et 4 ; si son importance est réelle, l’innovation s’avère cependant plus modeste dans la stratégie des entreprises que la qualité ou la productivité.
Des critères tels que la taille de l’entreprise, le secteur d’activité et la région apparaissent discriminants ; en région parisienne (7,0), l’innovation est davantage prise en compte qu’en province (6,7) ; dans les grandes entreprises, elles est plus sollicitée (7,5 pour les entreprises de plus de 250 salariés contre 6,7 dans les entreprises de moins de 50 salariés) ; sa place est plus forte dans les services (7,3) et dans l’industrie (7) que dans les autres secteurs d’activité, et notamment le BTP (6,2).
Seules 30% des structures interrogées disposent d’un ou plusieurs salariés dont les missions portent sur l’innovation, avec toutefois des différences selon les secteurs d’activité (39% dans les services, 36% dans l’industrie contre 10% dans le BTP), la localisation (46% en région parisienne contre 25 en province) et la taille d’entreprise (25% des moins de 50 salariés contre 72% dans les plus de 250 salariés).
Selon 55% des dirigeants, l’environnement dans lequel leur entreprise évolue décourage l’innovation (59% dans les petites entreprises contre 25% pour les plus grandes et 65% des entreprises de la région parisienne contre 53% pour la province).
Si majoritairement, les dirigeants interrogés estiment favorable les environnements d’affaires, territorial, de marché et de recherche/formation, en revanche, ils jugent défavorable l’environnement politique, réglementaire et fiscal :
Environnement |
Domaines |
Très favorable |
Assez favorable |
ST favorable |
Assez défavorable |
Très défavorable |
Sans impact |
d’affaires |
Partenaires, fournisseurs, réseaux professionnels… |
10 |
72 |
82 |
15 |
1 |
2 |
Territorial |
Infrastructures transports, attractivité territoire |
9 |
62 |
71 |
19 |
3 |
7 |
Marché |
Clients, circuit distribution, concurrence |
8 |
51 |
59 |
31 |
8 |
2 |
Recherche formation |
Enseignement supérieur |
7 |
44 |
51 |
29 |
4 |
16 |
Politique |
Réglementaire, fiscal |
2 |
25 |
27 |
42 |
31 |
2 |
Au sein des sondés, peu bénéficie des appuis publics : 24% des répondants ont recours au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, 23% aux aides proposées par les organismes spécialisés tels Oséo ou la BPI, 20% au crédit d’impôt recherche ; 11% sont aidés par des pôles de compétitivité et 1% seulement déclarent bénéficier de nouveaux brevets européens.
81% (88% dans l’industrie) des chefs d’entreprises français allouent des moyens à l’innovation (très importants pour 18%) ; l’innovation visée concerne plusieurs domaines, avec un taux de satisfaction du taux de transformation des idées en innovation élevé en retour :
Moyens alloués |
Satisfaction du taux de transformation |
|||
Importants |
Dont très |
Elevée |
Dont très |
|
Produits/services |
63 |
18 |
56 |
10 |
Pénétration nouveaux marchés |
49 |
11 |
62 |
2 |
Création nouveaux marchés |
48 |
13 |
53 |
3 |
Organisation et procédés |
48 |
12 |
53 |
3 |
Les principaux facteurs de réussite sont intrinsèques au capital humain de l’entreprise :
*77% (dont 27% très important) à l’implication du personnel et la culture interne de l’entreprise
*76% (dont 24% très) à la capacité de décision stratégique
*67% (dont 21% très) à la qualité du pilotage du processus d’innovation
*68% (dont 14% très) à la qualité de gestion du processus d’innovation (étapes, responsabilités, jalons de décision)
*51% (très 14%) au recrutement de nouvelles compétences
L’innovation a conduit à :
*La création de nouveaux produits/services (68% dont très importants, 24%)
*Le développement de nouveaux marchés, de nouveaux clients (72% dont très 23%)
*La production de nouvelles connaissances (75% dont très 20%)
*La transformation interne des pratiques et des comportements en termes de management (66% dont très 17%)
*La mise en œuvre de nouveaux processus (69% dont très 14%)
*La capacité d’introduire une rupture sur les marchés de l’entreprise (45% dont très 10% et pas du tout 18%)
*La création de nouveaux métiers (33% dont très 11% et pas du tout 33%)
Pour 84% des dirigeants, l’innovation contribue de façon importante à la compétitivité de l’entreprise (de façon très importante 40%). Le gain de compétitivité concerne l’ensemble des maillons de l’entreprise : la qualité globale des produits ou des services (87% dont très 38%), l’image et la visibilité de l’entreprise (82% dont très 35%), sa différenciation (78% dont très 32%), la réactivité et les délais (66% dont très 26%), la productivité et la réduction des coûts de production (62% dont très 20%) ; dans l’industrie, les gains s’avèrent plus importants que dans les autres secteurs.
Toutefois seulement 40% disposent d’un système de suivi et d’évaluation des actions d’innovation.
Les entreprises les plus organisées sont celles des services en B to B (49%), les très grandes entreprises (57%), les entreprises dont la part du CA consacrée à l’innovation excède 5% (56%), ainsi que les entreprises qui ont créé au moins un poste dédié à l’innovation (61%).
L’évaluation de l’efficacité des systèmes d’évaluation mis en place se révèle positive ; le système y est perçu par les collaborateurs comme une incitation à l’innovation (85% dont très 29%) ; il est jugé efficace pour orienter, piloter et améliorer l’innovation (82% dont très 24%) et d’une manière générale est considéré comme satisfaisant (81% dont très 27%) ; 80% (dont très 45%) des personnes interrogées considèrent qu’il permet d’avoir une vue d’ensemble sur toutes les activités de l’innovation de l’entreprise.
Une courte majorité (57%) des personnes interrogées se satisfait de la situation actuelle en matière de ressources humaines dédiées à l’innovation dans leur entreprise, considérant qu’il n’est pas nécessaire de recruter de nouveaux profils ou de développer de nouvelles compétences. Pour les 43% souhaitant de nouvelles embauches pour ce faire, on trouve une plus forte proportion de dirigeants des très grandes entreprises (53%), de celles investissant beaucoup dans ce domaine (57%) et des structures disposant déjà de postes dédiés à l’innovation (60%).
Lorsqu’un renforcement des effectifs dédiés à l’innovation est perçu comme nécessaire, les personnes interrogées évoquent à égalité la R&D (72%), la qualité (70%) et la fonction commerciale et marketing (70%) ; la nécessité de fonctions plus transverses est plus discutée : communication (52%), RH (52%), top management (43%), Juridique (35%), Finance (27%) ; dans l’industrie, priorité est mise sur la R&D (86%), tandis que dans les services B to B il s’agit plutôt du commercial et marketing (85%).
Afin de favoriser l’innovation d’une manière plus générale, les chefs d’entreprises attendent avant tout des responsables des ressources humaines qu’ils favorisent le développement des compétences des collaborateurs par la formation (87)% et qu’ils veillent à la diversité des profils en termes de formation et d’expérience (82%), d’âge (69%) et de mixité hommes-femmes (54% davantage souhaitée dans les services, 71%). 77% attendent que soient recrutés des salariés avec de nouvelles compétences pour l’entreprise (32% une expérience à l’international, cité par les plus grandes structures avec 49% et en région parisienne, 52%).
En ce qui concerne la mixité hommes-femmes, 65% des postes dédiés à l’innovation sont occupés principalement par des hommes ; ceci étant, 69% (dont 24% très) estiment importante la mixité hommes-femmes dans les équipes en charge de l’innovation, une opinion plus marquée dès lors que l’entreprise possède un ou plusieurs postes dédiés à l’innovation (75% contre 65% lorsque ce n’est pas le cas).
Pour accentuer la mixité, 52% considèrent qu’il faut promouvoir l’innovation dans les écoles et les universités (dont 27% mieux informer sur les métiers de l’innovation), c’est-à-dire avant l’arrivée dans le monde du travail ; plus spécifiquement dans l’entreprise, il y a lieu de développer la culture de l’innovation à tous les niveaux de l’entreprise (38%), d’impliquer davantage de métiers dans les équipes dédiées à l’innovation (19%), de sensibiliser les RH à l’intérêt de la mixité (21%) et 13% à l’embauche de femme
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