L’index Gender GEDI (Global Entrepreneurship and Development Index) rassemble 30 variables (environnement entrepreneurial, écosystème entrepreneurial, aspirations entrepreneuriales) relatives au développement et à la croissance de l’entreprenariat des femmes de haut niveau (entrepreneures considérées comme innovantes et orientées vers le développement des marchés et de l’export) ; le Gender-GEDI applique une méthodologie originale « Penalty for Bottleneck » (pénalité pour goulot d’étranglement) visant à encourager les pays à concentrer d’abord leur action sur les domaines les plus vulnérables. Il établit le classement de 17 pays : Australie, Brésil, Chine, Égypte, France, Allemagne, Inde, Japon, Mexique, Maroc, Malaisie, Russie, Afrique du Sud, Turquie, Ouganda, Royaume-Uni et États-Unis.
Le classement final pour les 6 premiers pays est le suivant : (1) USA, (2) Australie, (3) Allemagne, (4) France, (5) Mexique, (6) Royaume-Uni.
Notons toutefois qu’en France et au Royaume-Uni, les taux de création d’entreprise par des femmes comparés à ceux des entreprises créées par des hommes sont beaucoup plus bas qu’aux États-Unis et en Australie.
L’étude montre qu’il n’y a pas de facteur déterminant unique du succès : les pays les plus performants, incluant les États-Unis et la France, ont obtenu de bons résultats dans différentes catégories d’indicateurs, comparés aux pays les moins performants, qui ont obtenu des résultats beaucoup plus inégaux :
– Obtenir de bons résultats dans des domaines tels que les droits juridiques, l’éducation et l’accès à la finance n’entraîne pas automatiquement un entrepreneuriat féminin de haut niveau.
– Dans certains pays, l’environnement commercial pour la réussite est correct, mais entrepreneuriat féminin reste faible ; cela est souvent dû à des normes sociales et culturelles qui rendent cet environnement moins propice à l’évolution des femmes vers entrepreneuriat ; exemple du Japon, comparé aux USA, pays à hauts revenus, le Japon a le plus faible pourcentage de femmes dirigeantes (9 %) comparé aux États-Unis (43 %).
Le manque de connaissances freine la croissance commerciale : si les femmes les moins instruites des pays en cours de développement profitent des opportunités entrepreneuriales, le faible niveau d’éducation ne fournit pas les compétences nécessaires pour faire évoluer leur entreprise au-delà du niveau micro.
– L’accès au financement est crucial dans les pays à faibles performances ; toutefois, même dans les pays où l’accès à un compte bancaire est élevé, le financement du capital risque reste faible (aux États-Unis, 3 à 5 % seulement de ce type de financement est destiné à des entreprises dirigées par des femmes).
– Une mise en réseau efficace peut ouvrir des portes : Internet fournit de nouveaux moyens de mise en relation qui suppriment les contraintes temporelles et géographiques mais aussi les contraintes sociales liées au genre.
– Bien que la recherche et le développement ne soient pas la garantie d’une croissance réussie, leur absence bloque le développement de nouveaux produits et la croissance future ; dans ce domaine, le Japon et les États-Unis ont obtenu des scores élevés.