Qui accompagne à l’export ? Qu’en savent les PME ? Quels recours y ont-elles ?


« Internationalisation de l’économie française : les besoins prioritaires des entreprises en termes de développement à l’international » Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique/BVA, avril 2013

Enquête réalisée par téléphone du 2 au 15 avril 2013 auprès d’un échantillon de 243 entreprises à partir d’un fichier composé d’entreprises exportatrices et/ou implantées à l’international ou susceptibles de se développer dans ce domaine, auprès de personnes en charge de l’export et/ou du développement à l’international.  

 

La direction générale des douanes recensait en 2012,  119 000 entreprises exportatrices. En comparaison, l’Italie en compte le double (206 000 en 2010) et l’Allemagne trois fois plus (350 000 en 2010).

La grande majorité (95%) des entreprises françaises exportatrices de marchandises compte moins de 250 salariés ; 73% emploient moins de 20 salariés et réalisent 22% des exportations françaises, alors que les entreprises de 20 à 250 salariés (22 % des exportatrices) réalisent  21 % des exportations ;  8% des exportatrices sont des ETI et réalisent 31 % des exportations et 2,5 % sont des grandes entreprises qui réalisent 43 % des exportations.

 

Chaque année 30 000 entreprises débutent une activité d’export et à peu près le même nombre cesse cette activité ; seulement un tiers de primo-exportateurs (qui n’ont jamais exporté dans les 5 dernières années) survivent au-delà d’un an.

 

Une force de frappe de 2 800 personnes à l’étranger au service des exportateurs :

– Ubifrance (dans 60 pays et 75 implantations avec 860 agents) et  l’AFII principalement (25 bureaux, avec 90 agents) ; Ubifrance couvre plus de 94 % des exportations françaises actuelles.

– Les services économiques des ambassades  (fin 2012, 102 pays, 130 sites, 700 agents)

– Les chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger (dans 77 pays et 149 implantations, avec 300 chargés de l’appui aux entreprises françaises).

– Les organismes parapublics tels qu’Atout France pour la promotion du tourisme (32 pays, 250 personnes); Promosalons (association loi de 1901) pour la promotion des salons français (57 délégations, 120 personnes) et SOPEXA (26 pays, 31 agences, 200 personnes).

-La présence institutionnelle des régions (200 agents dont la moitié de Rhône-Alpes)

– Non compris, et étroitement relié aux ambassades, le réseau des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) compte 2 600 expatriés, cadres de grands groupes ou patrons de filiales de PME.

 

Cette présence française est relativement concentrée dans certaines zones (Europe, États-Unis, Canada, Maghreb et dans les pays émergents, comme la Chine, l’Inde, le Brésil…), alors que la représentation est  hétérogène au Proche et au Moyen-Orient.

 

  L e sondage  BVA   80% sont des activités industrielles ; 69% appartiennent à des PME, 28% à des entreprises plus importantes en salarié et 3% à des entreprises de moins de 20 salariés. 39% appartiennent à un groupe (dont 10% à un groupe étranger). 37% réalisent au moins la moitié de leur chiffre d’affaires à l’export, 20% entre 25 et 50%, 18% entre 10 et 25% et 25% moins de 10%. 42% disent avoir eu recours à une structure locale d’appui à l’internationalisation dont 29% plusieurs fois ; pour 86% c’est le recours à une CCI/CRCI, pour 45% au Conseil Régional et pour 16% à la DIRRECTE, plus fréquemment les entreprises appartenant à un groupe. Pour la  moitié, ce soutien doit être de niveau régional (davantage le fait des entreprises plus petites, moins  exportatrices, et indépendantes), pour  21% de niveau local et pour 30% de niveau national (pour les entreprises les plus importantes en taille et les plus exportatrices).

 

60% estiment les dispositifs d’appui satisfaisants (dont 7% tout à fait) et 4% pas du tout satisfaisants, sans grand écart selon les caractéristiques des entreprises (de 56 à 66%).

 

Les difficultés rencontrées pour celles qui ont bénéficié d’un  soutien à l’export/implantation à l’étranger sont concentrées sur l’identification du bon interlocuteur (46%) et la compréhension des dispositifs des aides proposées (38%) ; trois autres difficultés sont soulignées : l’inadaptation de la solution apportée (30%), le manque de suivi dans le temps (24%) et le manque de compétences des interlocuteurs (24%). Les difficultés à comprendre les dispositifs d’aide et  l’inadaptation de la solution apportée sont plus fréquentes dans les plus petites entreprises et celles qui ont moins l’habitude de l’export. Les entreprises appartenant à un groupe français sont celles qui ont le plus souffert du manque de suivi et du manque de compétences ; c’est l’inverse pour celles appartenant à un groupe étranger.  

 

4 axes de progression sont proposés par les répondants et visent une meilleure adaptation aux besoins de l’entreprise : une meilleure information concernant les dispositifs (81%), la simplification des démarches administratives (80%), un guichet unique (72%) et une meilleure adaptation au profil de l’entreprise (77%). 57% ont aussi évoqué une meilleure formation des agents affectés à ces appuis, notamment sur les particularités des différents secteurs d’activité (53%), moins dans la connaissance des pays (27%).

 

Notons que 4 dirigeants sur 10 déclarent connaître les portails internet dédiés au commerce extérieur ; ils citent de manière spontanée :

  UBI France le site d’une CCI un site du gouvernement la Coface ou OSEO la douane d’autres sites
Ils connaissent le portail internet 56 45 34 22 21 35
Sont satisfaits du portail internet 79 79 81 81 90 87
Dont très satisfaits 34 26 16 48 30 31

  92% citent un organisme d’appui  et en moyenne 3 :

  UBI France Une cci en France Services eco d’une ambassade CCI à L’étranger Cabinets spécialisés D’avocat Région Organisation professionnelle Conseiller commerce extérieur SOPEXA DIRECCTE
Ont eu recours 65 55 32 31 31 25 23 17 9 5
Satisfaits 81 88 83 79 82 88 83 83    
Dont très 35 45 43 33 54 52 44 41    

 Les entreprises de moins de 250 salariés font largement appel à UBI France et aux CCI, alors que les plus de 250 salariés sollicitent davantage que les autres, les services économiques d’une ambassade, les cabinets spécialisés d’avocat et les organisations professionnelles:  

  UBI France Une cci en France Services eco d’une ambassade CCI à L’étranger Cabinets spécialisés D’avocat Région* Organisation Professionnelle* Conseiller commerce Extérieur*
% de recours 65 55 32 31 31 25 23 17
Salons, missions, opérations collectives 55 34 14 23   44 36 14
Recherche débouchés et partenaires 26 13 30 29 4 8 20 30
Soutien embauche VAE 17     5   8   8
Informations sur les marchés 13 16 19 16   10 27 19
Info réglementaire 6 19 15 11 12   11 15
Conseil juridique spécialisé   9 5 9 87   7 5
formation   10           5
Formalités administratives   8 8          
Aides financières           8    
Aides au déplacement     6         6

*base faible, prudence dans l’utilisation  

Les raisons de l’insatisfaction  sont  avant tout le manque d’information personnalisée et l’inadéquation de l’accompagnement de l’entreprise, ou son inefficacité :

En % pour les structures pour lesquelles nous avons assez de répondants CCI à L’étranger Services eco d’une ambassade UBI France Une cci en France
% d’insatisfaits 14 13 12 8
Manque d’information personnalisée 42 39 29 39
Inadéquation de l’appui aux besoins 24 24 17 12
Accompagnement inutile ou inefficace   15 8 22
Manque de suivi     13 9
Trop cher   7 11  

A la question ouverte «quels sont les principaux besoins de votre entreprise, hors aides financières, en termes d’accompagnement et de soutien à l’export/à l’implantation à l’étranger ? », 42% des répondants priorisent la mise en relation, puis 34% le besoin d’information (réglementaire, juridique, sur les marchés), devant le besoin d’accompagnement (22%) de type aide à la définition d’une stratégie, montage du dossier (formalités douanières, embauche d’un VAE…), 21% des besoins autres non spécifiés et 22% aucun besoin.

Les aides suggérées d’appui pour obtenir des visas, se domicilier à l’étranger, ou trouver le portage d’une grande entreprise, ou encore pour la formation ne sont guère sollicitées (entre 10 et 20%).

 

L’offre d’accompagnement à l’export proposée par le secteur privé (cabinets d’avocats, organisations professionnelles, entreprises spécialisées…) est jugée insuffisante par 56% des entreprises, notamment les plus exportatrices et celles appartenant à des groupes étrangers.

 

Les attentes en direction des pouvoirs publics pour compléter l’offre privée se focalisent sur l’information (réglementaire) et sur les marchés (45%) avant celles de mise en relation (salons, missions, recherche de débouchés et de partenaires…36%),  15% pour des attentes financières (aides financières et baisse des coûts) et 12% pour de l’accompagnement ; 26% citent d’autres attentes comme la simplification administrative et l’assouplissement des réglementations, ou la promotion des produits français à l’étranger.