7% des créateurs d’entreprise de France se déclarent de nationalité étrangère hors Union Européenne (environ 20 000 créations en 2006). Trois ans plus tard, 47 % de ces entreprises sont toujours en activité (68% pour les français).
Les facteurs favorables à la pérennité restent globalement les mêmes pour les Français et les migrants ; toutefois, quelles que soient les caractéristiques observées, la pérennité de ces entreprises est inférieure à celles des entreprises françaises.
Durant les deux années qui ont précédé l’enquête, un tiers de ces dirigeants ont tenté de sauvegarder l’activité, plus que les français (23%). Au démarrage, l’objectif de « fort développement » est moins fréquent (12% contre 20% pour les dirigeants de nationalité française).
Qu’en est-il du développement au cours des 3 premières années ?
Le dernier chiffre d’affaires connu est en moyenne inférieur à celui des français (39% plus de 80 000€ contre 47% pour les français) ; 23% ont réalisé moins de 15 000€, 17% de 15 à 32 000€ (32 000€ étant le chiffre plafond pour les prestataires au régime fiscal de la micro-entreprise), 21% de 32 à 80 000€ (chiffre limite pour les ventes en l’état au régime fiscal de la micro-entreprise), 27% de 80 à 300 000€ et 12%, 300 000€ et plus.
Il en est de même pour le développement du chiffre d’affaires : 45% (contre 54% des français) ont enregistré une augmentation de leur chiffre d’affaires en 2 ans (dont 9% une forte croissance, contre 14% pour les français) ; les autres ont vu ce chiffre d’affaires se stabiliser ou diminuer sensiblement (38 %) et diminuer de manière importante (17 %).
63% (69% des français) ont réalisé des investissements entre le démarrage et leur troisième année. Ils ont, un peu moins que les français, investi dans l’achat de matériel nécessaire à la production de biens ou de services (34 % contre 37%), l’achat de matériel bureautique (22 % contre 28%), mais davantage dans les véhicules (25% contre 22%).
45% ont investi moins de 7 500€, 21% de 7 500 à 15 000€, 22% de 15 à 45 000 et 12% plus de 45 000€ ; les montants sont proches que l’on soit étranger ou français.
40% (39% pour les français), au moment de l’enquête, emploient des salariés (en moyenne 3,4 salariés pour celles qui sont employeurs, contre 3,8 pour les français) ; 60% n’ont pas augmenté leur effectif depuis la création, 1/3 (28% pour les français) l’ont augmenté et 7% diminué ; le nombre d’emplois supplémentaires moyens est de 2,9, moins que pour les français (3,5).
1/3 ont recours à des emplois occasionnels, 5% à l’intérim et 7% à d’autres types de contrat.
18% (13% pour les français) envisagent à nouveau d’embaucher, surtout pour accroitre leur effectif (63%, 82% pour les français).
Noter que comme pour les français, 20% des conjoints participent à la vie de l’entreprise (8% comme salarié), principalement pour des activités administratives (63%, 73% pour les français), 30% (25% pour les français) pour la production et 27% dans le cadre de la commercialisation. 61% y consacrent plus de 2 jours par semaine (44% pour les français).
Le financement, la rentabilité
Le financement des investissements a d’abord recours à l’autofinancement, soit aux réserves de l’entreprise (45% contre 53 pour les français), soit aux ressources personnelles du dirigeant et des associés (39 contre 24%) ; le recours à leurs ressources propres est ainsi bien plus fréquent (35 contre 20% pour les français). Par contre le recours au système financier est moins fréquent (33% en emprunt bancaire et 9% en crédit bail contre respectivement 38 et 13% pour les français).
Le financement de la trésorerie : le recours à l’autofinancement est aussi fréquent que celui à la banque. 27% ont recours aux ressources personnelles et celles d’associés (28% pour les français) et 16% aux réserves de l’entreprise (moins que les français avec 22%) ; 43% (44% des français) ont recours à la banque (29% au découvert et 14% à l’emprunt) ; 17% (13 pour les français) utilisent les délais de paiement.
40% (33% des français) ont connu des problèmes de trésorerie ; les causes évoquées sont assez proches entre migrants et français, les migrants mettant toutefois plus en avant la difficulté d’accès au crédit :
Difficulté d’accès au crédit |
Délais ou retards De paiement |
Défaut de paiement |
Baisse importante Du chiffre d’affaires |
Endettement Trop élevé |
Autres problèmes financiers |
Exigences fournisseurs |
|
Etrangers |
36 |
35 |
35 |
32 |
19 |
16 |
15 |
Français |
26 |
46 |
32 |
28 |
16 |
12 |
15 |
43% (53% des français) sont satisfaits de leur dernier exercice financier ; ce qui n’empêche que les ¾ sont satisfaits d’avoir créé (dont 16% très satisfaits moins que les français avec 24%).
Depuis la création de l’entreprise, la majorité des dirigeants déclarent avoir rencontré des problèmes (63%). Ce sont essentiellement des problèmes commerciaux (débouché et concurrence) pour 30 % et des problèmes financiers pour 24 %.
Pour y remédier, 50% (56% des français) ont mis en place des actions spécifiques en vue de développer la clientèle : développement de produits et services (35%), coopération avec d’autres entreprises et la prospection (moins fréquemment citées par les étrangers, 23 %), nouvelles méthodes de commercialisation (15 %).
Pour la majorité des migrants, la concurrence directe à laquelle ils étaient confrontés a augmenté (59 % dont 35 % une forte hausse, plus modeste pour les français avec 28%). La moitié des migrants envisagent de mettre des actions en place pour développer leur clientèle.